Villefranche-de-Conflent

 Avant la visite
Avant la visite, nous partons pour une petite balade en voiture dans la montagne environnante en direction de la réserve naturelle de Py, par la vallée de la Rotja. Par une belle journée, fraîche et ensoleillée, la route étroite serpente doucement dans l’étroite vallée.
Arrêt dans un coin pique-nique, un endroit vraiment charmant entre rivière et montagne, bercé par le ruissellement des eaux de la rivière Rotja qui coule à nos pieds en cascadant sur les rochers.

Présentation
La capitale du Conflent a gardé de nombreuses traces de son histoire et de son statut de site défensif. Par exemple, les remparts et la tour de la Viguerie, édifiés par le comte de Cerdagne au XIe siècle, puis renforcés par les fortifications de Vauban au XVIIe S et le Fort Libéria, récemment inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, sont vraiment remarquables.

Pour accéder aux Remparts, rendez-vous à l'entrée de la Porte d'Espagne, rue Saint-Jean. Visite très agréable et couverte... à l'abri des intempéries et des fortes chaleurs !

La ville de Villefranche

À côté de l'église Saint-Jacques et des fortifications, la cité possède d’autres bâtiments intéressants comme ceux qui concernent l'architecture civile médiévale. L'espace urbain se structure autour de deux rues parallèles, la rue Saint-Jacques au sud et la rue Saint-Jean au nord.

L'hôtel de ville rue Saint-Jean à l'angle de la place de l'église, ancienne viguerie, remonte au XIIe siècle comme la tour-beffroi qui le flanque, surmonté d’une petite pyramide datant de 1623. Toujours rue Saint-Jean, l'hôpital de la ville, fondé par Pons de Sarabeu en 1225, se compose d’un corps de logis surmonté de merlons, et une grande tour quadrangulaire surmonté de corbeaux.

Beaucoup de maisons remontent à l’époque médiévale. au Moyen Âge même si elles ont souvent été remaniées, présentant ainsi des éléments d’époques différentes. Au rez-de-chaussée, elles sont dotées d’une ou plusieurs grandes arches en plein cintre. On peut aussi admirer des façades à fenêtres géminées, comme celle située au 75 rue Saint-Jean datant de la seconde moitié du XIIIe siècle ou des fenêtres à meneaux, comme aux 24-26 de la rue Saint-Jean, construite vers l’an 1500.

 

Les secrets des Remparts de Villefranche de Conflent
Fondée en 1092 par le Comte Guillaume Raymond de Cerdagne, au pied du Canigou, la cité a su conserver intactes ses fortifications. Pour renforcer ses défenses Villefranche de Conflent ( ou Villa franca) a notamment connu de 1669 à 1676, un renouveau avec l'arrivée de l’ingénieur du Roi Soleil, l’architecte militaire Vauban. La cité deviendra alors l'une des ses 12 œuvres majeures.

On trouve à l'intérieur de ses remparts différents couloirs qu'éclairent souvent les rayons du soleil, perçant à travers les ouvertures pour surveiller l'arrivée éventuelle de l'ennemi, des échauguettes ou des salles de garde ou l'on s'égare facilement.

Que vous arriviez par la Porte d'Espagne ou la Porte de France, vous serez sans doute émerveillés par l'importance des remparts... On dit que les secrets de la cité sont enfouis à l'intérieur. Plusieurs rues parallèles abritent et inspirent de nombreux artistes et artisans, la rue Saint-Jean elle-même est bordée de nombreux commerces et boutiques. En empruntant la rue Saint-Jacques, vous parviendrez à l'église romane datant du XII^ème siècle.

Les fortifications
La ville est entourée d'une enceinte de forme rectangulaire allongée, intégralement conservée. Elle présente des éléments médiévaux mêlés aux reconstructions et adjonctions des XVIIe siècle et XVIIIe siècle. De l'époque médiévale subsiste notamment la tour du Diable, attenante à l'église (angle sud-est). Elle porte par ailleurs l'inscription « Elle fut commencée l'an 1441 et finie l'an 1454.  »

De plus il reste la majeure partie de la courtine sud, flanquée de deux tours semi-circulaires (du XIVe siècle, antérieures à la tour du Diable). Cette courtine et ces tours furent renforcées au XVIIe siècle par l'installation de trois bastions et d'un nouveau chemin de ronde. La première de ces tours est englobée dans le Bastion de Corneilla (angle sud-est), la deuxième est quant à elle entre la tour du Diable et le Bastion de la Reine (angle sud-ouest). Une troisième tour de même plan s'élève à l'angle nord-ouest, englobée dans le Bastion du Roi.

De cette période subsistent également la porte du Roussillon et la porte de France (la nouvelle porte du XVIIIe siècle a été construite à sa gauche, respectant ainsi l'édifice médiéval), de même qu'une partie de la porte ouvrant sur le Pont Saint Pierre.

   
Rempart avec échauguette    Rempart avec tour ronde

Au XVIIIe siècle, Vauban fait donc reconstruire et renforcer les fortifications médiévales, il fait notamment édifier un fort détaché communiquant par un souterrain. De nouveaux bastions sont édifiés (notamment ceux cités ci-dessus) : le Bastion du Roi (angle nord-ouest), le Bastion de la Reine (angle sud-ouest), le Bastion du Dauphin (angle nord-est), le Bastion de Comellà (angle sud-est) et le Bastion de la Boucherie (courtine nord, sur le pont Saint-Pierre).

Rempart en angle avec échauguette

À la fin du XVIIIe siècle, on reconstruit la Porte de France (en 1783, sur le front est) et la Porte d'Espagne (en 1791), située à l'ouest de la ville, à l'emplacement de l'ancienne tour-porte.

     
Tour de ronde - Vue intérieure et extérieure

Le fort Libéria
Dominant la ville de sa masse imposante, le fort Libéria la protégeait autrefois d’éventuelles incursions espagnoles et permettait de contrôler une grande partie de la vallée. À sa configuration en étoile supprimant les angles morts, on reconnaît bien ce type de plan signé Vauban qui fera également construire plusieurs bastions.

Pour les sportifs qui voudraient s’y rendre, il faut gravir les "mille marches" (en fait un peu plus de sept cents, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde) mais apparemment il existe aussi une solution en véhicule 4*4 à partir de Villefranche. Le haut du fort offre bien sûr un magnifique panorama sur les alentours et la haute vallée de la Têt. 

Les sorcières du Conflent

En des temps très, très anciens, des sorcières logeaient dans les grottes du Conflent où elles passaient. Le beau temps revenu, elles enfourchaient leurs balais et sortaient des grottes pour fêter l’arrivée du printemps avec les villageois de Villefranche. Elles leur apportaient joie et gaieté, prospérité également pendant tout le reste de l’année.

La tradition catalane veut que l'on offre à un proche ou à un enfant, une sorcière en signe d’amitié. On la suspend dans la maison ou directement dans la chambre des enfants pour éloigner les mauvais esprits et laisser entrer du bonheur.

Le lac de Villeneuve de la Raho
Le lendemain, nous décidons de faire une petite balade dans les environs. À quelques encablures de Cabestany, sur la route d’Elne, ce sera le lac de Villeneuve de la Raho, pour ce qui sera finalement un grand tour du lac. Un poumon pour la ville de Perpignan qui n’est pas très loin, un environnement dédié à la pratique sportive et aux activités de plein air, un lieu ludique surtout en période estivale.

À côté des zones réservées à la baignade, au jogging et au parcours de santé, ont été implantées ces dernières années une grande pinède et une retenue écologique de 14 ha pour protéger la vie animale et donner asile aux oiseaux migrateurs qui transitent dans cette zone riche en avifaune, avant de partir vers l’Espagne.

En complément : plus de photos sur Villefranche et Lagrasse :
cliquer sur le lien Villefranche & Lagrasse.

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