mardi 19 février 2013

La commune de Feyzin

La commune de Feyzin : Rhône-Alpes et Lyonnais

      La devise de la ville est: Quand le coq chante, l'espoir revient.

Géographie

Situation

Située dans la région Rhône-Alpes, dans la banlieue sud de Lyon, est membre de la communauté urbaine du Grand Lyon. La commune se divise en trois grandes entités : le plateau avec Feyzin-le-Haut regroupant la place de la Bégude, le parc de l'Europe avec le château, la plaine alluviale en contrebas, aux abords du Rhône et une zone intermédiaire allant de la mairie à l'église.

    
Le château qui abrite l'école de musique et le parc de l'Europe   La Bégude             

La partie nord de la ville, qui s'est développée le long de l'ex route nationale 7 est traversée par le BUS (le boulevard urbain sud), voie rapide suburbaine qui relie l'autoroute A7 à l'autoroute du contournement est de Lyon, l'A 46, dessert les communes de l'est lyonnais et les abattoirs implantés sur la commune de Corbas.
Depuis début 2010, il faut normalement 9 minutes pour relier en TER Feyzin à la toute nouvelle gare de Lyon-Jean Macé et ceci à raison de 19 trains par jour, toutes les trente minutes en heures de pointe. Et la gare Jean Macé est connectée au métro B, au tramway T2 ainsi qu'à plusieurs lignes de bus et même à des stations Vélo'V.
Comme membre du Grand Lyon, la commune est desservie par le réseau des transports en commun lyonnais : les lignes de bus Ligne 39 et Ligne 60. Le tramway Ligne T4 a pour terminus la station Hôpital Feyzin Vénissieux, appelé aussi Hôpital des portes du sud, située au nord de la commune devant l'hôpital, dont l'entrée se trouve sur la commune de Vénissieux.

   Rond-point de la raffinerie

Histoire de la commune

Les origines

En 1241, la seigneurie de Feyzin est détenue par la famille de Chandieu, qui dépend elle-même des comtes de Savoie (Hommage de 1241, Chorier, histoire du Dauphiné). Mais en 1287, une sentence arbitrale entre l'archevêque de Vienne et le comte de Savoie adjuge au prélat et à l'église de Vienne, le château et le mandement de Feyzin.
Vers 1310, La famille Chandieu cède ses droits (seigneurie et haute justice) au comte de Savoie. Feyzin est alors rattaché à Saint-Symphorien-d'Ozon et en 1355 le village, enclave savoyarde en Dauphiné, devient dauphinois lors du traité signé cette même année entre la France et la Savoie.

Dans son ouvrage Aux environs de Lyon, A. Bleton parle d'un château situé à Feyzin-le-bas dans le quartier des Razes. Ce château qui fut par la suite démoli, hébergea en 1790 Joséphine de Beauharnais et sa fille Hortense qui rentraient en France en compagnie de l'un des fils de la propriétaire du château Anne Françoise de Chaponnay-Feyzin. Elles y demeurèrent quelque deux mois en novembre-décembre 1790. (selon l'historien local G. Saunier)

XVIIIè siècle

Technique de construction : le pisé
La pierre étant réservée aux familles riches, de nombreux bâtiments sont construits en pisé, un mélange d'argile et de glaise qui abondent dans la région. « La terre sera prise sur le fond » notent la plupart des actes notariés. Les fondations sont faites d'un mélange de cailloux ramassés aux alentours en épierrant les champs, de mortier fait de sable du Rhône et de chaux achetée au raffour, le four à chaux du village. Pour que les pluies ne ruinent pas prématurément les murs des maisons, il faut bancher, faire un coffrage en plaçant le matériau entre deux murs de planches, mélanger avec le gravier du Rhône et compresser le tout à l'aide d'un pison pour que les murs deviennent aussi durs que du béton.
Avec ce procédé, les maisons atteignent six à sept banchées de haut, soit 4 mètres à 5 mètres de hauteur [1]. La charpente s'achète au pont de La Guillotière à proximité de Lyon [2] et les tuiles à la fabrique située dans le village même de Feyzin. La cheminée est faite de matériaux divers selon la richesse des résidents : pierres dorées du mont Verdun avec seuils, jambages et linteaux en pierre de Couzon, si on est riche ou de molasse de carrières souterraines de Vénissieux si on l'est moins.

XXè siècle

L'ère qui s'ouvre après 1945 et l'explosion démographique de la région lyonnaise provoquent un essor rapide de la commune qui cependant, avec sa zone industrielle et sa raffinerie, évite de devenir une ville dortoir à la périphérie de Lyon comme d'autres cités.
Le 4 janvier 1966 à 6h40, une explosion à la raffinerie suivie d'un incendie fait 18 morts, dont 11 pompiers, une centaine de blessés, ainsi que l'évacuation du quartier avoisinant qui a été très endommagé. Cette catastrophe est considérée comme la première catastrophe industrielle en France et a permis de mettre à jour le phénomène Bleve. [3] 

Manifestations culturelles et festivités


La médiathèque
  • La salle appelée L'Épicerie moderne [4] est dédiée à la culture et plus particulièrement à la musique. Par exemple, pour le début d'année 2010, quatre concerts sont programmés : jazz par l’école de musique avec l’atelier jazz de Pierre Bénite, Concert Bar avec Sammy Decoster, concert du brass band Docteur Lester, concert Monteverdi.
  • La médiathèque accueille aussi des manifestations culturelles qui vont de la musique (par exemple, Master class de Jazz manouche en janvier 2010) à des expositions (par exemple exposition Forteresses et résonances en passant par des conférences (par exemple, sur l’autoportrait du 20e siècle ou sur le peintrePaul Klee, par l’association O’Azart au 1er trimestre 2010).
  • La Maison du Patrimoine, située à côté de l'église, organise pendant plusieurs mois une exposition intitulée La manivelle à la ferme, jusqu'au 21 mars 2010.
  • L'école de musique est située dans le château du parc de l'Europe. En plus des cours qu'elle dispense pour apprendre la musique et trouver un groupe ou un ensemble, elle organise plusieurs concerts à Feyzin comme la Nuit du Jazz et participe à l'éveil musical dans de nombreuses structures de la ville comme les crèches, écoles, centres sociaux et maisons de retraite.

Culture

Culture artistique
En 2002, la mairie ne renouvèle pas la convention qui l'unit avec la compagnie en résidence au Centre Léonard de Vinci. Le maire évoque alors « une réorientation de sa politique culturelle »contre l'avis du directeur du centre Dominique Lardenois. Depuis, l'épicerie moderne est un projet dédié aux musiques actuelles. On peut y écouter de la chanson au jazz, des ambiances acoustiques aux mondes amplifiés.
                         
La mairie sert de décor de cinéma pendant le tournage d'un film                 L'école de musique

Dans les années 2009 et 2010, le cinéma et la télévision sont séduits par le décor feyzinois : un épisode de Kaamelott est tourné au fort de Feyzin ainsi que des scènes du film Le Pain du Diable avec Samuel Labarthe, où la mairie est transformée en pavillon hospitalier Laënnec ou encore des scènes de la série policière Interpol dans le parc de l'Europe.
Culture historique
La commune organise aussi des balades de découverte historique, comme dans le quartier des Razes, avec l'association Robins des villes, balade guidée avec explications sur l'histoire et l'évolution du quartier puis visite privée du musée familial de M. Bailly sur l’histoire de Feyzin, dont la maison date de 1667.
Les archives de la commune, accessibles au public, contiennent un important fonds documentaire historique stocké allée Jean Moulin, qui va du document le plus ancien, un registre paroissial datant de 1590 à une série de documents du XVIIIè siècle.

Urbanisme

Le haut de Feyzin, situé au nord-ouest de la commune le long de l'ex-nationale 7 s'urbanise rapidement du fait de la proximité du centre de Lyon : la création récente d'activités place de la Bégude en témoigne : centre commercial, poste, gendarmerie, maison de retraite. Début 2010 verra le déménagement de la Poste et l'extension du supermarché pour re dynamiser le commerce local.

C'est en fait un espace contrasté prolongeant les sorties sud des communes de Saint-Fons et de Vénissieux, avec en particulier une zone d'activité et de promenade préservée, Les Grandes Terres, qui connaît encore des activités agricoles [5].

Depuis 2003, date à laquelle l'armée l'a cédé à la ville de Feyzin, l'ancien fort est devenu un lieu de visite et de promenade. Cet ensemble de bâtiments anciens et massifs est en pleine reconversion et il faudra encore quelques années avant que les travaux de restauration soient menés à leur terme. D'autres aménagements importants ont été réalisés, comme la zone piétonne qui relie l'église à la mairie, formant un ensemble d'îlots jadis séparés, et se poursuit jusqu'au parc de l'Europe avec sur la place le château hébergeant des activités comme l'école de musique, qui fait ici sa jonction avec l'ex nationale 7. On y trouve aussi une grande médiathèque qui organise régulièrement des réunions et des manifestations pour promouvoir la lecture.

Urbanisme et déplacements

Mixité, mode d'emploi
- Priorité absolue : maintien de la mixité sociale.
- Part actuelle des logements sociaux : 26 % (taux légal : 20 %).
- Part des logements en accession à la propriété : en augmentation constante.
- Action des élus : inciter les opérateurs immobiliers à intégrer plus de logements sociaux dans leurs programmes.







L'équipe municipale voudrait faciliter le déplacement piétonnier des familles en créant un pédibus sécurisé, le "pédibus" du Plateau, et diminuer de ce fait les déplacements en voiture [6].
L'aménagement du secteur autour de l'église et de l'école du plateau devrait permettre d'y insérer ce projet programmé sur les années 2010-2011.
En matière de logements, la politique de la municipalité est définie en concertation avec le Grand Lyon à partir du Programme Local de l’Habitat (PLH). Elle est basée sur la réhabilitation de l’existant et la construction de petits ensembles collectifs de qualité, tout en ayant comme priorité le maintien de la mixité sociale et lé réalisation d'une politique durable de l’habitat.

    
         Cartographie de Feyzin-le-haut et Feyzin-le-bas                 Vue de la raffinerie

Environnement

Espace naturel

La commune s'étire le long du Rhône sur les bas-côtés de la rive gauche, dans un paysage des petites îles, d'étangs empoissonnés et de lônes, terme local qui désigne des zones marécageuses sur les rives du fleuve. Elles sont constituées de petits étangs qui communiquent avec le Rhône, entrecoupés de haies, de zones parfois inextricables où se réfugient les poissons, faites surtout d'épineux et de variétés de saules (saules nains, osiers…). Cette végétation est décrite par l'écrivain Bernard Clavel ayant résidé près de Feyzin, le long du Rhône, sur la commune voisine de Vernaison. C'est le cas dans un roman comme Le Seigneur du fleuve qui évoque la vie des riverains, ceux qui vivaient chichement du fleuve, habitant sur ses berges et subissant parfois ses colères. Dans Vorgine [7], il décrit « Les dictionnaires nous apprennent que la vorgine est le lieu où pousse la vorge. (nom vulgaire de l'ivraie) Pour les riverains du Rhône, la vorgine est cette partie des rives où la terre et l'eau se mêlent, où poussent les saules têtards, les peupliers, les ronces, les roseaux, les joncs et bien d'autres plantes. Tout cela constitue un domaine secret, touffu, spongieux, plein de mystères et que ne fréquentent que ceux qui le connaissent assez pour ne jamais s'y perdre. »

Écologie

L'étang Guinet L'hiver 2007

La catastrophe de la raffinerie de 1966 a suscité une prise de conscience parmi les collectivités publiques [8] réunies au sein du SMIRIL ou Syndicat mixte intercommunal du Rhône, des îles et les lônes. Restant attachées à l'industrie pourvoyeuse de fonds et d'emplois, ces communes accordent un intérêt croissant aux projets de développement remettant en valeur les sites que comptent leur territoire, et notamment ceux situés le long du Rhône. Un plan d'aménagement a été lancé par la commune avec l'aide du SMIRIL. Ce plan s'articule autour de trois thèmes :
  • Favoriser la biodiversité et réaménager l'étang Guinet sur l'île de la Chèvre et sauvegarder les espèces peuplant l'île tels que castors et cigales.
  • Créer un observatoire de la biodiversité : par exemple, sur les 19 espèces piscicoles recensées, la présence du chabot indique que la qualité de l'eau est excellente. [9]
  • Reconstituer la forêt alluviale des Razes, la ripisylve [10] pour lui redonner son aspect d'origine et en faire une zone pédagogique d'explication du milieu et des essences replantées et participer à la lutte contre le réchauffement climatique.
  • À Feyzin, industrie et écologie ne sont pas forcément antinomiques : depuis 2004, la torchère nord de la raffinerie est nidifiée par des faucons pèlerins et des visites guidées permettent de les observer en toute quiétude pour les oiseaux et leurs petits.

Feyzin et la biodiversité

Contrairement à une idée reçue, la densité d'un fort tissu industriel est parfaitement compatible avec une volonté de donner toute sa place à la biodiversité et à l'écologie. Les exemples récents en 2008-2010 des efforts de la commune dans ces domaines sont nombreux : sentier nature des bois de fort, sentier pédagogique du vallon de la Raze, la forêt des Razes avec ses 615 arbres d'essence locales, reconquête paysagère d'un terrain en friche, les Grandes Terres, l'étang Guinet, ainsi que la mare du parc des Trois cerisiers [11]. Les espaces agricoles et naturels représentent le tiers de la surface communale, soit 380 hectares, ce qui confirme que Feyzin, des confins des Grandes Terres jusqu'aux rives du Rhône et à ses 'lônes', possède un patrimoine naturel considérable.

Le Fort de Feyzin

Entrée du fort

Fort militaire de la seconde moitié du XIXe siècle, est l'un des maillons de la chaîne des forts de l'agglomération lyonnaise. Il est construit de 1875 à 1877 par le général Séré de Rivières (1815-1895) en prévision d'une invasion de la coalition des trois puissances, l'Autriche, la Prusse et l'Italie nommée Triplice et à la suite de la défaite de 1871. Toutefois, pendant cent-vingt ans, il ne sert que de garnison militaire.
Il représente un vaste ensemble : 22 000 m² de surface bâtie sur 26 hectares boisés magnifiquement situé près du centre de Feyzin-le-haut. La volonté de la commune est de dédié à la paix ce monument édifié à l'origine pour la guerre, avec l'appui de l'association 'Bioforce', institut créé en 1983 par Charles Mérieux.

La commune en devient propriétaire en juillet  2003 et des visites y sont organisées en particulier pour l'action 'fort en ballade' et les journées européennes du patrimoine (les JEP) : découverte du chemin militaire par la caponnière, l'escalier de la poterne et les fossés, le bâtiment d'entrée et le pont roulant enjambant un fossé, entièrement rénovés ainsi que le sentier botanique.
Le Fort de Feyzin a abrité durant plus de 10 ans, une harde d'une trentaine de daims. La mairie, ayant envisagé toutes les possibilités, a du se résoudre en 2012à un abattage total des animaux. Un centre équestre devrait voir le jour au sein du Fort courant mars 2013. [12]

Notes et références
  1. la banchée valant 2 pieds trois pouces soit 72 centimètres
  2. La Guillotière, actuellement quartier de Lyon était alors une commune autonome
  3. Voir description du Bleve
  4. L'Épicerie moderne
  5. Activité valorisées par une ouverture au public et des visites organisées pour les écoles primaires de la commune
  6. Selon plus de 150 questionnaires renvoyés, 75 % des trajets école-domicile se font en voiture (informations communiquées par la mairie)
  7. Parue sous le titre Pirates du Rhône en 1974
  8. Les communes, au nombre de sept, sont : Irigny, Feyzin, Grigny, Millery, Sérézin-du-Rhône, Ternay et Vernaison
  9. Revue L'Écho de Feyzin, mai 2009
  10. La forêt riveriane, rivulaire ou ripisylve (étymologiquement du latin ripa, « rive » et sylva, « forêt ») est l'ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d'un cours d'eau ou zone riparienne, la notion de rive désignant l'étendue du lit majeur du cours d'eau non submergée à l'étiage
  11. Son aménagement a permis le développement de plusieurs espèces d'amphibiens
  12. Sur le fort, voir par exemple Le fort en fête, Feyzin passé simple

Bibliographie

  • Bernadette Ramillier, "Chroniques de Feyzin", la condition paysanne avant la Révolution, les évolutions industrielles de la commune…
  • Tome I, Vie publique, des assemblées de communauté aux conseils municipaux, 2006, 364 pages [FM 6847]
  • Tome II, Du laboureur au pétrochimiste, métiers et vie économique, 2010, 324 pages  [FM 7374]
  • Tome III, Vie quotidienne, familiale, sociale, paroissiale, 2012, 354 pages
  •  François Dallemagne, photos Georges Fessy), Les défenses de Lyon : enceintes et fortifications, Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2006, 255 pages, isbn 2-84147-177-2, pages 175-183
                           <<<<<< Christian Broussas - Feyzin - 5 février 2013 - <<<<<< © • cjb • © >>>>>>>

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