Ivo Andrić 1892-1975) Prix Nobel de littérature en 1961
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Sa maison natale à Travnik Sa maison à Višegrad
Dans sa nouvelle "Une lettre de 1920", Ivo Andrić évoque ainsi la Bosnie : « Ce pays pauvre et arriéré où vivent entassées quatre religions différentes aurait besoin de quatre fois plus d'amour, de compréhension mutuelle et de tolérance que les autres pays. »
Voilà qui résume bien le dilemme de la Yougoslavie et son démembrement, qu'heureusement, il n'a pas connu. Né en Bosnie dans une famille croate, il se présente comme serbe à partir de 1945 et s'installe à Belgrade. De ce point de vue, il est bien un pur produit de ce pays multiforme, un symbole des mélanges identitaires de ce pays des "slaves du sud".
D'une famille d'artisans pauvres catholiques, élevé chez les franciscains, il étudie l'histoire et la littérature à Zagreb, Vienne et Cracovie, soutenant une thèse sur la Vie spirituelle de la Bosnie, alors province turque en 1923. Parallèlement à sa carrière de diplomate, il construit patiemment une œuvre largement puisée dans sa vie comme ses deux romans les plus connus, "Il est un pont sur la Drina" et "La Chronique de Travnik" en 1945. [1]
Le premier, Il est un pont sur la Drina, se situe dans le village de Višegrad en Bosnie-Herzégovine, à la frontière serbe, où il passa une partie de son enfance, où le pont représente le point central entre les communautés serbes orthodoxes, croates catholiques, musulmanes et juives, symbole de cette vie « qui s'use sans cesse et s'effrite et pourtant dure et subsiste, inébranlable comme le pont sur la Drina. » Le grand cinéaste Emir Kusturica a entrepris de réaliser un film sur ce roman et de construire pour cela un village reconstituant la vie de l'époque. [2]
Le second, La Chronique de Travnik ramène à son enfance puisqu'il est né à Dolac, tout près de Travnik en 1892, mettant en scène conflits et drames à l'époque de l'occupation napoléonienne en 1807, avec un consul français qui lui permet de décrire Travnik comme un lieu de confrontation entre Orient et Occident.
Andrićev venac, rue et quartier du centre de Belgrade, la capitale serbe, doit son nom à Ivo Andrić. Cette rue piétonne dans sa partie centrale comprend aussi un musée mémoriel consacré à l'écrivain, ainsi que sa statue au pied d'une fontaine alimentée par un ruisseau artificiel.
Sa statue à Belgrade Ivo Andrić et le pont sur la Drina à Višegrad
Notes et références
50 ans après
Vidéo : Culture Ivo andrich
<<< Christian Broussas - Feyzin, 2 janvier 2013 << © • cjb • © >>>
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Sa maison natale à Travnik Sa maison à Višegrad
Dans sa nouvelle "Une lettre de 1920", Ivo Andrić évoque ainsi la Bosnie : « Ce pays pauvre et arriéré où vivent entassées quatre religions différentes aurait besoin de quatre fois plus d'amour, de compréhension mutuelle et de tolérance que les autres pays. »
Voilà qui résume bien le dilemme de la Yougoslavie et son démembrement, qu'heureusement, il n'a pas connu. Né en Bosnie dans une famille croate, il se présente comme serbe à partir de 1945 et s'installe à Belgrade. De ce point de vue, il est bien un pur produit de ce pays multiforme, un symbole des mélanges identitaires de ce pays des "slaves du sud".
D'une famille d'artisans pauvres catholiques, élevé chez les franciscains, il étudie l'histoire et la littérature à Zagreb, Vienne et Cracovie, soutenant une thèse sur la Vie spirituelle de la Bosnie, alors province turque en 1923. Parallèlement à sa carrière de diplomate, il construit patiemment une œuvre largement puisée dans sa vie comme ses deux romans les plus connus, "Il est un pont sur la Drina" et "La Chronique de Travnik" en 1945. [1]
Le premier, Il est un pont sur la Drina, se situe dans le village de Višegrad en Bosnie-Herzégovine, à la frontière serbe, où il passa une partie de son enfance, où le pont représente le point central entre les communautés serbes orthodoxes, croates catholiques, musulmanes et juives, symbole de cette vie « qui s'use sans cesse et s'effrite et pourtant dure et subsiste, inébranlable comme le pont sur la Drina. » Le grand cinéaste Emir Kusturica a entrepris de réaliser un film sur ce roman et de construire pour cela un village reconstituant la vie de l'époque. [2]
Le second, La Chronique de Travnik ramène à son enfance puisqu'il est né à Dolac, tout près de Travnik en 1892, mettant en scène conflits et drames à l'époque de l'occupation napoléonienne en 1807, avec un consul français qui lui permet de décrire Travnik comme un lieu de confrontation entre Orient et Occident.
Andrićev venac, rue et quartier du centre de Belgrade, la capitale serbe, doit son nom à Ivo Andrić. Cette rue piétonne dans sa partie centrale comprend aussi un musée mémoriel consacré à l'écrivain, ainsi que sa statue au pied d'une fontaine alimentée par un ruisseau artificiel.
Sa statue à Belgrade Ivo Andrić et le pont sur la Drina à Višegrad
Notes et références
- ↑ Né à Travnik en 1892 dans une petite maison bosnienne traditionnelle devenue le musée Ivo Andric, il y est aussi enterré
- ↑ Voir l'article Kusturica
50 ans après
Vidéo : Culture Ivo andrich
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