mardi 18 février 2014

Mario Vargas Llosa Une jeunesse bolivienne

Mario Vargas Llosa, écrivain, essayiste, dramaturge et homme politique péruvien.
Prix Nobel de littérature 2010. 


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Mario Vargas Llosa (au centre) et Gabriel Garcia Marquez (à gauche)

« C’est au second étage de la maison du boulevard Parra, où vivaient les grands-parents, que je suis né à l’aube du 28 mars 1936, après un long et douloureux accouchement. » [1] Ainsi Mario Vargas Llosa présente-t-il sa naissance dans la ville péruvienne d’Arequipa située à l’extrême sud du pays près de la frontière bolivienne. Son père disparaît pour longtemps de sa vie et il passera les dix prochaines années de son existence en Bolivie près de Santa-Cruz dans l’hacienda de Saipina où son grand-père émigre pour s’occuper de la culture du coton. La famille Llosa s’installe peu de temps après à Cochabamba dans une belle maison de la rue Ladislao Cabrera. Période bénie de sa vie dans cette demeure au vestibule à haut plafond concave qui renvoyait les voix et au patio plein d’arbres où, avec ses cousines Nelly et Gladys, il rejouait les films d’aventure qu’il allait voir au cinéma Rex. « Je m’en souviens comme d’un éden » confesse-t-il avec nostalgie.

tumb    Sa maison natale à Arequipa

C’est un enfant gâté qui devient capricieux, l’enfant sans père est alors surtout le premier petit-fils de ses grands-parents et le premier neveu de ses quatre oncles. « De Cochabamba, ajoute-t-il, je me rappelle les délicieuses "empanados" à la saltègne et les déjeuners du dimanche où toute la famille était présente autour de l’immense table familiale où l’on évoquait le Pérou…  » [2]

Un jour Mario Vargas Llosa constate une effervescence exceptionnelle dans la famille, une excitation peu inhabituelle : l’oncle José luis, ambassadeur du Pérou à La Paz, vient d’être élu Président de la république du Pérou. Son grand-père le patriarche, dont le contrat arrivait d’ailleurs à expiration, est nommé préfet de la ville de Piura, située à l’extrême nord du pays, près de la frontière équatorienne. La famille le rejoindra une fois installé à la fin de l’année 1945 dans une grande maison sur le boulevard Eguiguren.

Les dix années que Mario Vargas Llosa a passées en Bolivie touchent à leur fin et, tout au long du voyage de retour, traversant l’altiplano en train et le lac Titicaca en bateau à vapeur depuis Huaqui jusqu’à Puno, il pensait constamment : « Je vais voir le Pérou, je vais connaître le Pérou. » Il découvre, extasié, la mer et la côte pacifique, images récurrentes de son enfance : « Ce fut mon premier contact avec le paysage de la côte péruvienne, aux infinis déserts blancs, gris, bleutés ou rougeâtres, selon la position du soleil, avec ces plages solitaires, aux contreforts ocre et gris de la cordillère surgissant et disparaissant entre les dunes de sable.. » Images là-aussi récurrentes puisqu’il ajoute que ce paysage l’accompagnerait plus tard à l’étranger « comme l’image la plus vive du Pérou. » [3]
 
Ils logèrent d’abord à Lima chez l’oncle Alejandro et la tante Jesùs, où il flânait avec ses oncles Pepe et Hernán dans les ruelles ombragées de Miraflores ou le long de la grève et les bruyantes vagues déferlantes de La Herradura.

 tumb    Avec Julia Urquidi
  • Romans et autobiographie :
Mario Vargas Llosa a aussi largement puisé dans sa vie pour écrire des œuvres autobiographiques romancées, en particulier :
- "La ville et les chiens", roman autobiographique sur sa vie d’adolescent au collège militaire Leoncio Prado à Lima ;
- "Conversation à la cathédrale", roman autobiographique sur sa première expérience de journaliste à la Crónica de Lima ;
- "La tante Julia et le scribouillard", roman autobiographique, variation sur le thème de l’amour entre un jeune homme et sa tante Julia, de 15 ans son aînée. Le scribouillard, c’est Mario écrivain encore hésitant et dont la tante Julia Urquidi, de 10 ans son aînée, deviendra effectivement sa première femme en 1959.

tumb   Avec sa femme Patricia en 1967
  • Notes et références
  1. Mario Vargas Llosa, Le poisson dans l’eau, autobiographie, éditions Gallimard, 1995, page 19
  2. Mario Vargas Llosa, Le poisson dans l’eau, autobiographie, éditions Gallimard, 1995, page 22
  3. Mario Vargas Llosa, Le poisson dans l’eau, autobiographie, éditions Gallimard, 1995, page 26
Repères bibliographiques
* La  guerre de la fin du monde, éditions Gallimard, 1983
* La fête du bouc, éditions Gallimard, 2002  
* De sabres et d'utopies : visions d'Amérique latine, éditions Gallimard, collection "Arcades", 2011
* Albert Bensoussan, Une saison de Nobel

Voir aussi : les écrivains latino-américains :
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Louis-NUCERA dans les Alpes du sud
Albert CAMUS en Bretagne
Yukio Mishima à Tokyo 

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