Situé sur la rive française du Lac Léman, ce village de pêcheurs au début du XXe siècle est devenu une cité touristique classée parmi les plus beaux villages de France… et l’un des mieux fleuris. On peut s'y rendre en prenant la route côtière en direction de Thonon-les-bains ou par bateau en traversant le lac Léman au départ de la ville suisse de Nyon.
Le château de Nyon Bateau assurant la traversée
Située près de Thonon-les-Bains, Yvoire est un village médiéval fortifié avec son château fort bien conservé, un site accolé au lac et entouré des montagnes des Alpes et du Jura. Ses constructions les plus anciennes datent du XIIe siècle avec la création de la seigneurie d'Yvoire, sa situation privilégiée ayant conquis le Comte Amédée V de Savoie qui dès 1306 entreprit d’édifier d’importantes fortifications.
Vues des portes d'Yvoire
Ce lieu fut bien préservé jusqu’au XVIe siècle où le village perd une partie de ses remparts, le château est incendié par les Bernois restant sans toit pendant plus de trois siècles. Son déclin en fait peu à peu un simple village d'agriculteurs et de pêcheurs mais le préservera des destructions dues aux aléas de l’histoire dans cette région frontière. De nombreux monuments attestent aujourd’hui de l’importance de cette place : les remparts, les deux portes, les fossés et les maisons anciennes. Depuis les années cinquante, le tourisme est devenu son activité principale, bien avant l'agriculture et la pêche. Yvoire possède également un magnifique jardin paysager, le Jardin des cinq sens qui offre aux visiteurs sa beauté florale et ses senteurs.
Le port de pêche et le château en arrière-plan
L'église d'Yvoire, dédiée à Saint Pancrace et remaniée plusieurs fois, remonte sans doute au XIème siècle. Le clocher actuel, si caractéristique avec son clocher à bulbes du style savoyard de la fin du XIXe siècle, fut érigé entre 1856 et 1858. Initialement en fer étamé, donc sujet à la rouille, il reçut au début des années 1990 une nouvelle couverture d'acier inoxydable, le coq et la boule du sommet sont quant à eux, couverts de feuilles d'or, travail dû au batteur d’or qui travaille dans le village voisin d’Excenevex.
L'église et son clocher à bulbe
Le château a été implanté sur une pointe exceptionnelle s’élevant au-dessus du lac, situation qui permettait bien sûr d’avoir une position dominante sur le lac et ses alentours. Il fut entouré par d’un bourg fortifié surveillant le passage de la route entre Genève et l’Italie par la haute vallée du Rhône ainsi que la navigation sur le Léman entre ses différentes composantes.
Au XVIème siècle, les guerres sévissant entre le Duc de Savoie et ses ennemis français, bernois et genevois, ravagèrent le château, ne laissant subsister que le grand donjon rectangulaire qui fut réaménagé. D’importants travaux permirent ensuite de restaurer l’intérieur, les façades et le toit du château. Bâtiment privé, il n’est pas ouvert au public.
Vues extérieures du château
Le village fortifié est enserré dans son enceinte initiale dont il reste essentiellement des deux tours qui permettaient de le défendre. On passe sous leur voûte à ogive pour parcourir les étroites ruelles largement fleuries et parsemées de petites boutiques.
Le bas du village vers le lac
L’écrivain Charles-Ferdinand Ramuz en donne un aperçu par ces lignes extraites de son ouvrage "Un coin de Savoie" : « On s'enfonce sous leur voûte à ogive et, devant soi, c'est la pente raide des petites rues caillouteuses, c'est un "dégringolement" ramassé de petites maisons à toits aux grosses tuiles jaunes, c'est enfin, dans le bas, le château commandant le port : un gros cube de pierre, avec une terrasse, et, sur ses murs guerriers, s'allonge et flotte au vent la pacifique vigne vierge. »
Vues du village
Belle visite avec retour par le bateau jusqu'à l'embarcadère de Nyon... et des touristes apparemment ravis de leur escapade.
Drôle de compagnie
<<<< Christian Broussas – Feyzin, 12 mai 2014 - <<< © • cjb • © >>>>
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