vendredi 17 juin 2016

Chartres, La maison Picassiette


         
La maison d’Isidore, vues extérieure et intérieure

Près de la cathédrale de Chartres, dans le quartier de Saint-Chéron, se trouve la maison Picassiette, symbole de l’art brut (ou art naïf) édifié avec une patience de bénédictin par un autodidacte passionné Raymond Isidore qui passa une grande  partie de sa vie à collecter des monceaux de bouts de verre et de porcelaine pour décorer sa maison.

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Il a dit lui-même : « J’ai d’abord construit ma maison pour nous abriter. La maison achevée, je me promenais dans les champs quand je vis par hasard des petits bouts de verre, débris de porcelaine, vaisselle cassée. Je les ramassais sans intention précise, pour leurs couleurs et leur scintillement. J’ai trié le bon, jeté le mauvais. Je les ai amoncelés dans un coin de mon jardin. Alors l’idée me vint d’en faire une mosaïque, pour décorer ma maison. Au début je n’envisageais qu’une décoration partielle, se limitant aux murs. »
    
           Raymond Isidore devant son œuvre

C'est son Palais Idéal à lui, un écrin entièrement décoré aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Elle attire beaucoup de monde, aussi bien des curieux que des gens férus d’art brut. Beaucoup l’ont considéré comme un doux rêveur un peu fou et pour cette raison, il fut surnommé Picassiette, le Picasso des assiettes qu’il récoltait ici ou là et agençait ensuite chez lui en autant de motifs.

    

De ses petits morceaux de verre, il va construire peu à peu une œuvre pendant quelque trente mille heures dit-on, qui va devenir un jour monument historique. Belle revanche pour cet autodidacte –lui le balayeur du cimetière de Chartres-  qui ne cherchait qu’à se faire plaisir et concrétiser sa vision du beau.
  Motif de la façade principale

Il poursuivit son œuvre pendant les vingt-cinq ans suivants, recouvrant aussi bien les murs intérieurs que les sols, les plafonds, les objets et les meubles à l’intérieur de sa maison. Il décora ensuite les murs extérieurs, la cour intérieure, construisit une chapelle et une petite maison d’été. Il acheta un petit terrain adjacent  qu’il aménagea en jardin et décora Il finit par construire un tombeau bleu –le Tombeau de l’Esprit– qui compléta l’ensemble.

   

C’est en 1956 qu’il agrandit sa maison et poursuit inlassablement son travail d’embellissement jusqu’à sa mort en septembre 1964. Mais La Maison Picassiette, exemple d’art brut élaboré sans technique de conservation, est fragile, même si elle est devenue Monument Historique depuis 1984. Les restaurateurs qui œuvrent à sa restauration travaillent uniquement avec les stocks d’origine qui doivent être certifiées d’origine.

                                   
 * La Maison Picassiette, 22 rue du repos, 28000 Chartres

< Ch. Broussas, Picassiette, Feyzin, 08 juin 2016 - © • cjb • © >

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