Jim Fergus, Chroniqueur et romancier américain

Jim Fergus est né à Chicago en mars 1950 d'une mère française et d'un père américain mais a surtout vécu en Floride puis, attiré par les grands espaces, après le décès prématuré de ses parents, s'installe dans le Colorado, dans la petite ville de Rand, et découvre la culture Cheyenne

Initié par son père, il adore la pêche à la mouche, la chasse, la monte et va le suivre chaque été dans le Montana et le Wyoming. Mais vers ses seize ans, il perd ses parents. Immense perte pour lui que ce père qu’il suivait partout, que cette mère, Marie-Blanche, une Française venue toute jeune aux États-Unis, personnage secondaire de son roman Mille Femmes blanches.

C’est une lectrice de ce roman, amie de sa mère, qui lui écrit et lui fait découvrir sa famille française et les frasques de sa grand-mère dont on dit qu’elle a vendu sa villa de Saint-Tropez à Brigitte Bardot. Avant "d’entrer en littérature", Jim Fergus sera successivement professeur de tennis en Floride puis journaliste free-lance et restera toujours un grand défenseur de la nature, comme son ami Jim Harrison.

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Après ses investigations sur l’histoire de sa famille française, il publie en 2011 Marie-Blanche, sur cette histoire qui couvre tout un siècle. Il obtient un beau succès en France, mais son éditeur américain l'a refusé sous prétexte « qu’il n’y a pas d'Indiens dedans. » Il se console par l’adaptation au cinéma de Mille Femmes blanche

Tout en devenant journaliste et chroniqueur, il commence à écrire des romans. Son goût pour la culture indienne l'amène à écrire et publier d'abord Mille femmes blanches qui obtient en 2000 le prix du premier roman étranger, l'histoire de femmes blanches que le gouvernement américain "échange" avec les indiens pour partager leur vie, [1] puis en 2005 La fille sauvage qui met en scène l'existence d'une jeune apache arrachée à sa tribu en 1932.

      

Il publie ensuite Marie Blanche, l'histoire de sa propre famille à travers celles de sa mère et de sa grand-mère. Avec ce roman, il aborde son ascendance française par les femmes, un famille nommée Trumet de Fontarce. (bien qu'elle n'ait aucun titre de noblesse) [2]
Dans une note insérée dans son roman,  Jim Fergus précise que « tous les personnages, y compris celui de l'auteur sont des représentations fictives, qui peuvent éventuellement comporter certaines ressemblances avec des personnes réelles, mortes ou vivantes. » Malgré tout, les personnages portent dans le roman leur véritable nom. 

Dans son roman "Chrysis" paru en 2013, [3] Jim Fergus trace le portrait d'une toute jeune artiste âgée de 18 ans qui évolue ans le Paris des années vingt, Gabrielle Jungbluth surnommée "Chrysis". C'est un esprit libre, doué, passionné par l'art pictural, qui entre à l'Atelier de peinture des élèves femmes de L'École des Beaux-Arts, un privilège à l'époque, pour travailler avec Jacques-Ferdinand Humbert, excellent professeur mais exigeant et d'un caractère impossible.
 
             Chrysis     Couverture du roman "Chrysis"

Le monde de la peinture va entraîner "Chrysis" dans les plaisirs, la vie nocturne et émancipée du Montparnasse des années vingt où elle rencontre le grand amour de sa vie en la personne d'une espèce de cow-boy nommé Bogey Lambert.C'est l'histoire d'une rencontre improbable entre un jeune américain qui quitte son ranch du Colorado, enfourche un cheval nommé Crazy Horse pour venir combattre en Europe, et une jeune fille, Gabrielle Jungbluth qui quitte ses Vosges natales avec ses parents, son père colonel pour s'installer à Paris.
L'auteur trace aussi le portrait de deux mondes qui s'entrecroisent, celui de la guerre avec ses atrocités, la terrible vie des poilus, et celui de ses lendemains qui, s'ils ne chantent pas, sont vécus comme une délivrance dans la légèreté et l'étourdissement.
Mille_femmes_blanches       La_Fille_sauvage       Mille_femmes_blanches
 Notes et références
[1] Incroyable marché proposé par le chef cheyenne Little Wolf au président Grant : 1 000 chevaux contre 1.000 femmes !
[2] Il affiche souvent sa "francité", allant jusqu'à fixer un drapeau bleu-blanc-rouge sur sa porte lors du boycott de 2003 des produits hexagonaux aux Etats-Unis
[3] Référence : Jim Fergus, "Chrysis", traduction Sophie Aslanides, éditions Le Cherche Midi, mai 2013, gencod 978-2-7491-2264-9

 Bibliographie
  • Espaces sauvages, (A Hunter's Road, 1992), trad. française, éditions Le Cherche midi, 2011, 466 pages
  • Mille femmes blanches, (One Thousand White Women: The Journals of May Dodd, 1998), traduit en 2000, Pocket, éd. 2004, 505 pages
  • La fille sauvage, (The Wild Girl: The Notebooks of Ned Giles, 2005), trad. française, éditions Le Cherche midi, 2011, 460 pages
  • Marie-Blanche, (Marie-Blanche, 2011), trad. française, Pocket, 2012
   < Christian Broussas – Jim Fergus - 6 mai 2013 <<< • © cjb © • >