L’argent qui « repose » sur les Livrets A des Français ne dort pas vraiment. Même que ça donne des idées au gouvernement.
- Cet argent sert en particulier à l’Etat de source de placements et de financements.
- On nous assure qu'ils sont bien ciblés et bien encadrés.
Avec au total près de 375 milliards d'euros, le compte épargne le plus utilisé par les Français représente une véritable manne financière que l’Etat compte bien utiliser. Sur 100 euros placés sur un livret A, 59,5 euros sont utilisés par la Caisse des Dépôts et consignations (CDC), une espèce de banque publique. De cette manne financière, 35 % du total sert au logement social, soit quelque 130 milliards d’euros, 17,5 % financent les obligations de l’Etat (65 milliards) et 5 % vont aux PME.
Logement social et obligations d'État
L’idée de l’État est de financer des secteurs peu rentables pour les banques et en premier lieu le logement social : « Cela permet d’éviter de faire des prêts sur les marchés, plus fluctuants et risqués », dit un économiste. Les prêts sont à très long terme, entre 25 et 60 ans et les bailleurs sociaux finissent par rembourser, d’autant plus que l’État sert de garant.
Quant aux obligations et les 65 milliards qui leur sont consacrés, c’est un argent quand même plus vite récupérable. Même si les Français décident d’en retirer une grosse partie, ça ne mettrait pas en péril l’équilibre de l’ensemble, assurent beaucoup d’économistes, un retrait total étant paraît-il inenvisageable.
À vérifier car l’État
peut toujours laisser l’inflation dériver pour grignoter le capital de
départ. C’est bien ce qui se passe actuellement et ce qui arrivé par le
passé. On peut avancer en résumé que plus une période est troublée et
plus votre argent se déprécie.
À méditer.
Mais ce n’est pas fini. Les quelque 40 euros restant sont aussi largement sollicités. Depuis juin 2020, les banques doivent placer 80 % des encours des livrets A et développement durable dans des prêts pour les PME ; 10 % des dépôts investis dans des projets écologiques et 5 % dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Ne reste que 5%...
Immeuble de la CDC
Vers d'autres financements
Mais le gouvernement, alléché par ce pactole à disposition, voudrait bien étendre le dispositif aux centrales nucléaires. Par exemple, il faudrait prévoir 50 milliards d’euros pour les six centrales EPR
dont la construction est prévue, et ce jusqu’à la fin du programme en
2050. Comme pour ce genre de projet, il ne faut pas compter sur les
banques qui prendraient beaucoup plus cher, il reste… un prêt financé
par la CDC sur les dépôts du livret A.
Une manière de faire payer aux Français
une espèce d’impôt indolore (en apparence) en ponctionnant leur
épargne… pour la bonne cause paraît-il. À croire que l’intérêt public ne
fait pas bon ménage avec l’intérêt des épargnants !
Ce qui semble échapper à Bruno Lemaire, ministre de l'Économie, qui disait sur France 2 le 13 janvier 2023 :« Nous
serons le seul pays en Europe qui proposera à ses compatriotes un
livret d’épargne garanti à un taux supérieur à l’inflation. »
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