Départ de Cabestany, à côté de Perpignan, en direction du sud en passant par Elne, visitée lors de notre séjour précédent. Cette fois, nous partons visiter Saint-Génis-les-Fontaines dont le magnifique fronton roman m’intrigue beaucoup et le village de Castelnou avec son site médiéval.
Le Clos des Lys – Perpignan Citronnier à Cabestany
* Castelnou (66)
Ce village, situé au sud de Perpignan, près du massif des Albères,
est classé site remarquable dans les plus beaux villages de France,
aussi bien pour ses ruelles typiques bordées de boutiques d’art
décoratif, pour son site sur une hauteur qui permet d’avoir une vue
magnifique sur les alentours et bien sûr pour son château qui domine la cité.
Vue du vieux village Vue générale de Castelnou
Situé entre deux causses calcaires, celui de Thuir et celui du Roc de Majorque,
le village fondé au Xème siècle, est toujours resté à l’écart des
heurts qu’a connus la région, même si il a été capital du comté du Vallespir pendant quelque trois siècles.
Ce site escarpé avec de belles maisons en pierre contraste avec ses
ruelles fleuries disposées en escalier et conserve encore largement son
aspect médiéval avec ses remparts ponctués de 8 tours et de 4 portes qui
marquent les points cardinaux, sa tour de guet et son château vicomtal.
Vue générale du château Tapisserie dans l’une des salles
Le château vicomtal
Le château avec ses 6 salles à visiter, sa terrasse panoramique,
7 blasons d’époque, 10 costumes médiévaux et son parc aux 100 espèces
végétales, ses chauves-souris, son sentier botanique.
Il fut bâti dans les années 888-990 pour être la capitale à la vicomté de Vallespir lors du partage des comtés d’Oliba Cabreta, comte de Cerdagne, entre ses enfants.
Salles intérieures : costumes traditionnels et armures
Le portail nord dit de Millars, comporte deux tours et un
assommoir et possède encore les traces du lourd épar qui en gardait
l’entrée. Il donne accès aux deux rues principales du village reliées
par d’étroites ruelles perpendiculaires.
Plusieurs salles sont dédiées à des animations et sont ponctuées de
personnages en costume d’époque. Le sommet avec sa grande terrasse
permet d’avoir une vue synoptique sur le paysage boisé et la plaine en
contrebas.
L’église paroissiale Façade d’entrée et intérieur
L’église paroissiale
Construite à l’extérieur du village, consacrée à Santa-Maria del Mercadal, appelée aussi Notre-Dame de l’Assomption, est du XIIIème siècle. Elle est dédiée à Sainte-Marie du marché (Santa-Maria
del Mercadal), du nom du marché qui la jouxtait. Église sobre, non
fortifiée, elle possède une nef unique terminée par une abside
semi-circulaire.
Elle contient trois retables intéressants et les ferrures de sa
porte ont fait l’objet d’un classement en 1973. Le mobilier intérieur
est d’époque baroque avec en particulier un retable à baldaquin Louis
XV, les statues de Nostre Sanyara del Mercadel, la vierge emblématique de Castelnou du XIVè siècle, de Saint-Roch, de Saint-Gaudérique et Saint-Isidore.
Un crucifix contemporain classé en 2019 a été peint par Camille Descossy représente un "Christ en souffrance" ou "Christ en majesté".
Les maisons du village
Elles sont construites dans un terrain
pentu et de ce fait possèdent souvent un côté de plain-pied et un autre à
étage. Certaines ont un escalier d’accès extérieur soutenant un palier
et un appentis. Les toits comportent souvent des génoises, tuiles de
décoration au lait de chaux sur le débord des toits qui, croit-on,
protégeait du mauvais sort.
Les autres curiosités
En parcourant le village, on peut admirer quelques beaux fours à pain dont celui qui "bombent la panse" sur une façade du "carrer del mig".
Le fer forgé, usage des temps médiévaux, y est aussi abondant, ornant souvent de magnifiques portes d’entrée des plus belles demeures.
On peut aussi découvrir des pierres percées scellées dans les
murs, qui servaient jadis à attacher les mulets ainsi que de nombreux
boulets en pierre, témoins de deux sièges qu’a subi le village, des rois
de Majorque, notamment le plus long, celui de 1286. D’autres
ornements de pierre sont aussi remarquables comme les belles pierres
taillées, parfois chanfreinées, qui proviennent d’encadrements de portes
du château.
L’espionne de Castelnou
Sous le nom de code d’agent Cynthia se cachait Amy Élisabeth Thorpe qui fut une espionne pendant la guerre et lutta contre le nazisme. Arrivée en Catalogue, elle épousa monsieur Brousse et avec son mari elle acheta le château de Castelnou où elle repose depuis son décès en 1963.
Saint-Génis-des-Fontaines, L’église et son cloître
Fondée sous Charlemagne et dédiée à Saint-Genis, martyr d’Arles mort en 303.
L’église abbatiale Saint-Michel
Cette église datant des années 778-780
fut reconstruite à la toute fin du XIème siècle (consacrée en 1127) et
présente un plan en croix latine avec nef unique donnant sur un transept
saillant, une abside et deux absidioles.
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Le linteau du portail d’entrée
Plusieurs inscriptions ornent sa façade : ce sont des pierres épigraphiées qui datent de 1271 et 1307. Une pierre tombale sans inscription représente un défunt couché, les bras croisés sur sa poitrine.
La sculpture la plus intéressante est sans conteste le LINTEAU en
marbre blanc de carrare datée de 1019-1020. Elle comporte au centre le
Christ inséré dans une mandorle que soutiennent deux archanges, encadrée
par deux groupes de trois personnages debout sous les arcades. Tout
autour du linteau, des corbeaux saillants supportaient autrefois un
auvent.
L’intérieur de l’église contient plusieurs statues et ensembles fort intéressants :
- La vierge des Sept douleurs qui a ressenti la passion du Christ ;
- Plusieurs retables datant du XVIIème (retable du rosaire), XVIIIème
(vierge à l’enfant) et XIXème siècles ainsi qu’un autel-retable de 1590;
- Plusieurs tableaux datant des XVII et XVIIIème siècles dont celui de la Vierge noire de Montserrat datant de 1644 ;
- Une chapelle, une Vierge à l’enfant, une bénitier préroman, des fonts baptismaux, et des stalles en bois du XVIIème siècle ;
- Le retable central en bois peint, début XVIIème siècle, comprenant trois statues de saints. Les panneaux latéraux dépeignent deux scènes du martyr de Saint-Genis. Au sommet, une niche avec la figure de Dieu et à droite, Saint-Louis fait face à Louis d’Anjou son petit-neveu, lui aussi sanctifié.
Le cloître de Saint-Génis
Comme les abbayes de l’époque, celle-ci
est flanquée d’un cloître, lieu fermé par un promenoir organisé par une
série de colonnades. Le cloître de Saint-Génis date du XIIIème siècle, construit en marbres polychrome, blanc de Céret, rose de Villefranche de Conflant et noir des Corbières.
Certains chapiteaux offrent un intérêt particulier :
- Près de l’entrée, Les serpents de couleur noire représentant des visages habités de serpents et une épitaphe sur une pierre tombale en forme de poème célébrant un défunt;
- Sur le côté gauche, La procession de l’abbé de couleur rose et Scènes narratives de couleur rose, avec personnage vêtu à l’antique qui tient un bâton ;
- Sur le côté droit, La Faune locale de couleur rose, composé d’animaux (truite, chouette, rat et tortue), Saint-Michel avec un Christ en croix et Saint-Michel, Les Sirènes de couleur rose avec 4 sirènes placées à chaque angle.
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