Nicholas Winton Une vie, biopic

 « Une vie » : un film bouleversant sur ce héros britannique qui sauva 669 enfants tchèques des camps de la mort.
Une prestation remarquée de Antony Hopkins dans le rôle d'un Nicholas Winton vieillissant, confronté à son passé.

             

Anthony Hopkins                                                   Nicholas Winton

Reconnaissance tardive, diront certains, même si Nicholas Winton ne demandait rien, ayant seulement conscience qu’il avait fait ce qu’il devait faire en de telles circonstances dramatiques. « Le Schindler anglais » recevra alors de nombreuses louanges et médailles prestigieuses, se laissant porter simplement par cette popularité qu'il n'a pas voulue.

Il sera par exemple nommé « héros britannique de l’Holocauste », avec un des enfants rescapés de la Tchécoslovaquie de 1939, alors envahie par les nazis.

En 1938, l'ombre de la guerre planait sur Prague encore plus que sur l'Europe. Prague est alors une ville à la dérive, prête à être absorbée par l'expansionniste nazi. Au cœur de ces péripéties, Nicholas Winton, un jeune courtier londonien, se donne une mission quasi impossible : sauver des centaines d'enfants juifs voués à la mort dans les camps.  

                     

Hopkins et sa "mère" dans le film                               Hopkins et sa femme dans le film

Il ne s'agit pas seulement d'une course contre la montre mais aussi un regard critique sur la capacité des sociétés contemporaines à faire preuve d'humanité et de compassion face à la barbarie. Winton va relever ce défi  avec une volonté extraordinaire, organisant plusieurs convois vers Londres en étant l'ultime espoir de toutes ces familles menacées. Il gardera néanmoins un poids au cœur de ce dernier convoi qui n'arrivera jamais. Quoi qu'il en soit, le courage quelque peu inconscient de ce jeune homme est resté enfoui dans l'inconscient collectif jusqu'à ce qu'une émission de télé en 1988 (un demi siècle plus tard !) fasse revivre ces événements et révèle le rôle moteur de Winton.

Quelques-uns de ses "enfants" en 1988

Le comportement de Winton, aussi bien son engagement sans réserve pour sauver les enfants que son refus après guerre  de faire connaître son action, pose la question de la nature de l'héroïsme. Il en était d'autant plus conscient qu'il s'est exprimé sur le sujet : « Je n'aurais pas dû vivre si longtemps pour donner à chacun la possibilité d'exagérer les choses comme ils le font aujourd'hui. » Il faut dire qu'il est décédé à l'âge extraordinaire de 106 ans.

Le "train Winton" en 2009, Prague-Londres

En tout cas, son héroïsme ne se mesure pas à l'aune de la force ou de la gloire mais  "dans le silence courageux d'actes altruistes". Ce qui nous ramène à tous les "Justes", ces anonymes restés largement anonymes, qui ont simplement agi parce "qu'il fallait le faire".

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<< Christian Broussas • Nicholas Winton © CJB • 208/03/ 2024  >>
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