Référence : Thomas Snégaroff, Les vies rêvées de la baronne d'Oettingen, éditions Albin Michel, 256 pages, 2024
« Le monde s'oublie sans cesse, malgré les efforts des vivants pour ne pas mourir. »
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Ça commence par un mystère familial : Thomas Snégaroff, aurait découvert au fond d’un tiroir du bureau de son arrière grand-père, Dimitri Snégaroff des portraits de lui-même ainsi qu’un autoportrait de la baronne d'Oettingen. Il en retire aussi un manuscrit autobiographique de la baronne.
Voilà pour l’anecdote.
Cette baronne, Hélène d'Oettingen, née Miontchinksa en Ukraine, que ressuscite Thomas Snégaroff a évolué dans les milieux artistiques parisiens de l’entre-deux guerre après son arrivée à Paris en 1902 et connu maints artistes de cette époque.
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À la fois muse et mécène, peintre et poétesse, elle nous plonge dans l’univers de la Belle Époque, dans le Paris du Montparnasse bohème pour aller à la rencontre de quelques-unes de ses grandes figures comme Guillaume Apollinaire, Modigliani, Max Jacob, Fernand Léger ou le Douanier Rousseau.
Très indépendante, peu conventionnelle, la baronne reçoit chez elle rue Raspail,
tous ces artistes qui dominent les courants artistiques d’alors, leur
achète des toiles qui lui seront bien utiles plus tard et vivra les
grands mouvements dadaïste et surréaliste.
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Elle participe activement au fourmillement d’une époque charnière entre les XIXe et XXe siècles. « Vies rêvées »
titre l’auteur, entre les songes parfois creux de ces artistes et la
dure réalité du quotidien. La baronne, à une époque d’avant la
révolution bolchévique, est encore riche et pourvoie largement ses amis Picasso, le Douanier Rousseau ou Modigliani
dont son portrait de la baronne est représenté sur la couverture du livre.
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C’est cette vie, les soirées de Montparnasse qui l’attirent à Paris avec son "frère de cœur" Serge Ferrat.
Elle est décrite comme une femme fantasque, soumise à des périodes
d’excitation et d’abattement, probablement bipolaire, instable en amour
et qui, comme artiste, prit diverses identités.
Elle se nommera successivement Léonard Pieu comme poétesse, Roch Grey comme romancière et le peintre François Ambigoult.
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Si elle est complexe et difficile à saisir, on suit avec intérêt ses relations avec le Douanier Rousseau et surtout Apollinaire qui se remet difficilement de sa séparation avec Marie Laurencin. Elle, la riche mécène, privée de l’argent russe après la Révolution, finira dans l’oubli et la pauvreté...
Voir aussi mon fichier
* Thomas Snégaroff, Putzi le pianiste d’Hitler --
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