Référence : Marc Dugain, L'avion, Poutine, l'Amérique... et moi, éditions Albin Michel, 368 pages, Janvier 2025
« Il faut se méfier des romans : à force de mentir, ils finissent par exprimer la vérité. »
Un ancien banquier devenu écrivain enquête sur la disparition du vol Malaysia airlines 370 en 2014 et du sous-marin Koursk en 2000.
A partir de ces événements historiques, Marc Dugain nous propose un thriller qui est une radiographie de nos sociétés se déroulant sur plusieurs décennies.
L'auteur en profite aussi pour aborder les ressorts du capitalisme triomphant des années Reagan ou évoquer l'importance l'amitié et de la vérité.
Trame du roman
Quand un drame familial vient marquer son existence, le narrateur, un banquier grenoblois revient s'installer à Genève où il fait des affaires avec une URSS alors en fin de vie, surtout avec l'oligarque Pavel.
Mais sa maîtresse et la CIA font constamment pression sur lui pour qu'il trahisse son ami Pavel et il est déchiré par le choix impossible qu'on lui impose. Mais c'est aussi un homme qui sait couper les ponts et c'est ce qu'il va faire en abandonnant tout et en changeant une nouvelle fois de vie.
Sa vie familiale en pâtira largement car pris par son travail, il a peu de temps à consacrer à ses deux enfants qu'il a eus très jeune et une femme dépressive qui va finir par découvrir son infortune conjugale. Reconnue psychotique, elle est internée et après un retour chez elle, elle se suicidera.
Les 3 volets de sa trilogie L'Emprise
Entre fiction et réalité
Même si dans les années 80 il a bien réussi à New-York, mais le drame personnel qu'il va vivre brisera cet élan. Vers la quarantaine, devenu écrivain, il se met à enquêter sur Poutine et son parcours personnel. Sur cet homme que ni la tragédie du sous-marin Koursk ni la disparition des deux avions de la Malaysia Airlines ne vont beaucoup l'émouvoir.
Tandis que les deux blocs s'affrontent sans état d'âme, il s'intéresse d'abord aux questions plus personnelles des relations entre deux êtres.
Cet ouvrage poursuit le travail biographique que Marc Dugain poursuit depuis la parution de La chambre des officiers en 1998. Ici, c'est l'auteur lui-même qui est au centre d'un récit qui développe ses thèmes favoris, les mensonges d'État, la recherche de la vérité, le sentiment que l'homme depuis la Grande guerre « est conscient qu'il a les moyens de sa destruction totale. »
En ce sens, il éprouve seulement « la joie d'avoir survécu à l'anéantissement. »
Voir aussi