Présentation de l'auteur
Philip Roth
est né en 1933 et a longtemps vécu à Newark, dans le New-Jersey aux Etats-Unis et il vit actuellement dans le
Connecticut. Son premier roman, Goodbye Columbus (Folio n° 1185) lui vaut le
National Book Award en 1960. Il a ensuite reçu de nombreux prix aux Etats-Unis :
en 1987 pour La contrevie (Folio n° 4382), en 1992 pour Patrimoine (Folio n°
2653) et en 1995 pour Le Théâtre de Sabbath (Folio n° 3072).
Pastorale américaine (Folio n° 3533) a reçu le prix du Meilleur Livre étranger en 2000 et La Tache le prix Médicis étranger en 2002.
Pastorale américaine (Folio n° 3533) a reçu le prix du Meilleur Livre étranger en 2000 et La Tache le prix Médicis étranger en 2002.
« L'histoire d'une vie s'inscrit dans le
corps tout autant que dans le cerveau. »
Citation d’Edna O'Brien que Philip Roth a placée en épigraphe
Citation d’Edna O'Brien que Philip Roth a placée en épigraphe
Ce titre "La bête qui meurt", comme il l'écrit lui-même page 93, est tiré d'un vers du poète anglais Yeats :
« Consume mon coeur; malade de désir / Et attaché à une bête qui meurt / Il ne sait ce qui lui arrive ».
« Consume mon coeur; malade de désir / Et attaché à une bête qui meurt / Il ne sait ce qui lui arrive ».
Consuela Castillo, une étudiante comme une autre, pense d’abord le docte professeur David Kepesh, une étudiante particulièrement attirante comme il en a connue un certain nombre depuis bien longtemps, depuis toutes ces années qu’il enseigne à l’université. Derrière son visage avenant de professeur émérite à la culture étendue, derrière l’homme reconnu qui écrit, joue du piano, s’adonne à la critique culturelle, se profile « la bête » attirée par la gente féminine, surtout la jeunesse qui fréquente ses cours.
David
Kepesh, sous un masque affable, derrière une façade de
culture raffinée, cet homme de 62
ans à l’époque de la rencontre avec
Consuela, qui possède sa petite renommée locale, pianiste amateur, cache
son goût immodéré pour les filles affriolantes qui suivent ses cours,
courtisées en douceur après les soirées de fin d'année qu’il affectionne. Au-delà de la prédilection de l’auteur pour décortiquer les relations entre
hommes et femmes, c’est sa volonté de mettre à nu les certitudes, les travers de la société américaine qui
domine, analyse toujours aussi fine à travers les fragilités de ses
personnages. On retrouve dans ce roman la même vaine que dans d’autres
romans comme La Contrevie publié en
1986 ou les aventures précédentes du professeur David
Kepesh que Philip
Roth avait déjà conté dans Le sein et dans Professeur de désir.
Si David
Kepesh semble maîtriser sa vie, butinant d’étudiante en
étudiante au fil de ses années d’enseignant, il n’a pas oublié Consuela, il y a déjà huit longues
années, expérience qui lui a laissé un goût amer et des regrets. Lui qui était
resté le maître de ses pratiques et de ses sentiments, le mâle dominant de
toutes ces relations, découvre avec Consuela
ce qui n’arrive qu’aux autres, des sentiments inconnus comme la jalousie et la
dépendance, la difficulté de décider ou la peur de vieillir.
David Kepesh rappelle un autre héros de l’auteur, le Nathan Zuckerman de sa grande fresque
en neuf volumes, un écrivain qui dévoile ses secrets de famille sans vergogne,
un Philip Roth toujours à la
recherche de cet « élan vital »
de la pâte humaine, des méandres du désir dont il voudrait bien cerner le
mystère. Cette beauté cubaine de 24 ans, aux seins si fascinants, est
l’occasion d’une réflexion sur la solitude, la liberté ou la libération sexuelle
des années 60.
L’amour et la mort ou plutôt selon Philip Roth, le sexe qui contrebalance
la mort, la danse de mort interfère dans cette liaison transgressive avec Consuela, qu’il voit comme seul remède
pour supporter toutes les petites et grandes avanies de l’existence, « ce n'est pas le sexe qui corrompt
l'homme, c'est tout le reste… C'est aussi une revanche sur la mort. Ne l'oublie
pas, la mort. Ne l'oublie jamais. »
Consuela enverra à Kepesh une carte postale représentant Le grand nu de Modigliani |
Citations de Philip Roth
* « La farce que la biologie joue aux humains, c’est qu’ils sont intimes avant de savoir quoi que ce soit l’un de l’autre ».
* « Dans une culture comme la mienne, où rien n’est censuré, mais où les médias nous inondent de falsifications imbéciles, la littérature sérieuse n’est pas moins une bouée de sauvetage ». Philip Roth "Parlons travail" (édition Gallimard/Folio, 2006)
* « La télé fait ce qu'elle sait faire le mieux : elle accomplit le triomphe de la banalisation sur la tragédie, le triomphe de la Surface ».
* « Le plus joli conte de fée de l'enfance, c'est que tout se produit à son heure. [...] L'idée n'atténue guère la monstruosité de l'anéantissement, mais c'est bien l'astuce à laquelle nous avons recours pour sauvegarder l'illusion métronomique et tenir en échec la torture du temps ».
* A propos du passage à l'an 2000 : « Une nuit de bonheur humain pour présenter notre site "barbarie.com". Pour réserver au nouveau millénaire merdo-kitsch un accueil digne de lui. Une nuit regrettable, plus que mémorable ».
Voir aussi
* Le cycle David Kepesh qui comprend trois volumes : Le sein, Professeur de désir et La bête qui meurt (de 1972 à 2006);
* Le cycle Nemesis qui comprend quatre volumes : Un homme, Indignation, Le rabaissement et Nemesis (2006 à 2012);
* Le cycle Nathan Zuckerman qui comprend Zuckerman enchaîné (contenant lui-même L'écrivain des ombres, Zuckerman délivré, La leçon d'anatomie et L'orgie de Praque), La contrevie, Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste, La tache et Exit le fantôme ( de 1979 à 2009)
Toutes mes fiches sur Philip Roth
* Indignation : syndrome du fils unique -- La tache -- La bête qui meurt -
* Roth interview Kundera Philip Roth et Milan Kundera
* Philip Roth et Milan Kundera, L'indignation et Les Faits
<< • • Christian Broussas - Roth La bête qui meurt• °° © CJB °° • • 04/2014 >>
* Le cycle Nathan Zuckerman qui comprend Zuckerman enchaîné (contenant lui-même L'écrivain des ombres, Zuckerman délivré, La leçon d'anatomie et L'orgie de Praque), La contrevie, Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste, La tache et Exit le fantôme ( de 1979 à 2009)
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* Roth interview Kundera Philip Roth et Milan Kundera
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