mercredi 27 août 2014

Philip Roth Indignation


   Philip Roth et son œuvre 
Philip Roth a reçu :
- Le National Book Award en 1995 pour Le théâtre de Sabbath (qu’il avait déjà obtenu en 1960 avec Goodbye Colombus ;
- Le National Book Critics Circle à 2 reprises pour La Contrevie en 1987 et Patrimoine en 1992 ;
- le prix Pulitzer et le prix du meilleur livre étranger pour Pastorale Américaine ;
- Le PEN Faulkner Award pour Operation Shylock, Un homme et La Tache (qui a aussi reçu le prix Médicis étranger en 2002) ;
- La New York Times Book Review pour Le complot contre l’Amérique



« Indignation » : éditions Gallimard, 2010 (édition initiale 2008), traduit de l’américain par Marie-Claire Pasquier, isbn 978 2 07 012309 4

Le  syndrome du fils unique, Marcus Messner va le vivre dans sa vie familiale, avant qu’il n’en subisse les conséquences dans sa vie scolaire. Il connut une vie sans vagues entre ses parents avant que son père ne joue à papa poule quelque peu parano qui étouffe le jeune homme. C’est ainsi qu’il décide de s’exiler, de quitter l’école Robert Treat de Newark dans le New Jersey dans une université loin de chez lui, le Winesburg College perdu dans l’état de l’Ohio

Marcus Messner connaît un parcours de héros à la Woody Allen, ne parvenant pas à s’intégrer à sa nouvelle école, sans véritable ami, sans liens avec les groupes confessionnels et sportifs qui structurent les relatons sociales à l’université, nouant une relation particulière avec une étudiante Olivia Hutton au parcours sinueux, qui semble bien avoir mauvaise réputation dans ce milieu. 

C’est d’abord un roman d’apprentissage, celui d’un jeune homme brillant et naïf à la fois, qui va de tâtonnements en erreurs, qui s’en veut quand il évacue son problème d’isolement ou se rebelle, même s’il se le reproche, au cours d’une longue discussion où il utilise Bertrand Russell comme un support intellectuel, contre le doyen Caudwell.
C’est aussi la peinture de l’Amérique des années cinquante, à l’heure où la jeunesse comme Marcus Messner est confrontée à une société faite tabous et de frustrations sexuelles, et craint d’être envoyée en Corée où la guerre fait rage, certains pensant même à la possibilité d’un conflit avec la Chine.

          

Marcus Messner se trouve confronté peu à peu à un cercle vicieux dont, isolé dans cette ville et cette université qu’il ne connaît pas, accusé par le doyen Caudwell d’abord d’être un élève misanthrope qui ne se lie avec personne, qui se replie sur lui-même après des brouilles avec ses colocataires, puis d’avoir mis enceinte Olivia Hutton qui a quitté l’université après une grave dépression nerveuse. Les choses se détériorent quand Marcus est opéré d’une appendicite et que, à peine revenu, il trouve sa chambre saccagée par Bertram Flusser, son ancien colocataire qui a déversé ainsi sa haine contre lui. Même s’il est pris en charge par un dirigeant des étudiants Sonny Cottler et son ami Ziegler mais, malgré lui, il n’arrive pas à leur faire confiance.

Les choses ne vont guère mieux sur le campus puisque, par un soir de neige, une véritable émeute de potaches éclate, qui envahissent et mettent à sac les résidences réservées aux filles, Dowland, Koons et Fleming. La répression sera à la hauteur de l’émotion ressentit dans l’establishment, du doyen Caudwell au président Lenz qui gratifiera ses étudiants d’un discours moralisateur et répressif.

Les ennuis de Marcus Messner continuèrent à l’université de Winesburg au point qu’il dut la quitter et partit peu après comme soldat faire la guerre en Corée. Il s’y fit tuer sans gloire en mars 1952, ce qui abrégea la vie de son père et brisa le cœur de sa mère. Ce qui inspira cette réflexion à l’auteur : « Nos décisions les plus banales, fortuites voire comiques, ont les conséquences les plus totalement disproportionnées. »

Dans la « note historique » insérée à la fin du roman, Philip Roth souligne que la situation de l’Université de Winesburg« si réactionnaire qu’elle fût »- a évolué vers une profonde libéralisation après un grand mouvement de contestation survenu en 1971, le départ des deux tenants de la tradition, le doyen Caudwell et le président Lenz, où aucune sanction ne fut prise contre les meneurs, supprimant en particulier l’obligation d’assister à l’office ainsi que la plupart des autres pratiques restrictives.

Philip Roth à New-York 

Toutes mes fiches sur Philip Roth
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Indignation : le syndrome du fils unique -- La tache --
* Roth interview Kundera Philip Roth et Milan Kundera 
* Son roman La bête qui meurt et son essai Les Faits
 

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