L’Olympe des infortunes, cette belle expression cache un terrain vague pris entre une décharge et la mer, parfois fatale à ces déclassés qui s’y sont réfugiés et le considèrent comme leur royaume, au moins un endroit à eux, où ils se retrouvent entre eux.
Dans cette
espèce de no man’s land, on découvre pêle-mêle Ach le borgne et son compère Junior
le simplet, Le Pacha, espèce de
mégalo cyclothymique, et sa bande d’acolytes qui guette le moindre signe
d’approbation du chef, Dib grand
échalas au nez crochu, Négus et ses
tendances de dictateur, Einstein et
ses potions à décimer la gent canine, Clovis,
Aït Cétéra et les frères Zouj . Monde fermé et souvent cruel où
les relations sont dures, ritualisés, hiérarchiques, où les plus faibles comme Bliss et Haroun le sourd sont mis à l’écart ou s’isolent eux-mêmes de ceux
qui contrôlent ces lieux laissés pour compte, où les quelques chiffonniers qui
y viennent ne font que passer.
Yasmina Khadra décrit un univers de paumés ou l’on
ne trouve guère de sentiments humains que dans la relation homosexuelle entre le Pacha et Pipo ou dans la relation quasi filiale entre Ach et Junior.
Survient
alors dans cet univers fermé, un nommé Ben
Adam, empêcheur « de tourner en
rond, » une espèce de Christ
qui aurait lu Freud et porte la
bonne parole en se mettant à dos les caïds du lieu. « Accepter la dèche est un acte contre nature »
serine-t-il à tous, ce à quoi Ach
répond « que l’on soit couvert de
hardes ou de soie, on n’est jamais que soi ». Le Pacha va largement contribuer au départ de Ben Adam mais sa parole a laissé des traces dans l’esprit de
certains et les choses mettront du temps pour redevenir comme avant. Ils
reprennent peu à peu leur rythme de vie mais Junior est parti rejoindre la ville.
L’espèce de
prophète Ben Adam et même son pote Ach ont fait miroiter à Junior les
lumières de la ville, sa face de paradis mais il n’en vivra que les affres de
l’enfer, viré dans une geôle infecte au goût de bagne d’où il reviendra brisé
et physiquement diminué.
Finalement, le "faux" prophète" ne fait que le malheur de ceux qui croient en sa parole.
« Pas de doute à avoir, ce livre représente une véritable rupture avec toute son œuvre précédente. Le moins que l’on puisse dire c’est que Yasmina Khadra n’hésite pas à changer de registre, de style, à prendre des risques et a se renouveler dans ce livre.
Prenant son lecteur de court, il lui offre une sorte de fable philosophique, un conte moderne, décrivant une réalité sociale effrayante. »Critiques libres, mars 2010
Finalement, le "faux" prophète" ne fait que le malheur de ceux qui croient en sa parole.
« Pas de doute à avoir, ce livre représente une véritable rupture avec toute son œuvre précédente. Le moins que l’on puisse dire c’est que Yasmina Khadra n’hésite pas à changer de registre, de style, à prendre des risques et a se renouveler dans ce livre.
Prenant son lecteur de court, il lui offre une sorte de fable philosophique, un conte moderne, décrivant une réalité sociale effrayante. »Critiques libres, mars 2010
Repères bibliographiques
* "L’Olympe des infortunes, éditions Julliard, 2010, code 978 2 260 01822 3
* "Ce que le jour doit à la nuit", éditions Julliard, 2008
* "Les Hirondelles de Kaboul", 2002, "L’Attentat", 2005, prix des libraires 2006, "Les sirènes de Bagdad", 2006 : sa trilogie sur le conflit opposant monde arabe et monde occidental
<< Christian Broussas – Khadra - Courmangoux, - 7 août 2014 <> © • cjb • © >>
* "L’Olympe des infortunes, éditions Julliard, 2010, code 978 2 260 01822 3
* "Ce que le jour doit à la nuit", éditions Julliard, 2008
* "Les Hirondelles de Kaboul", 2002, "L’Attentat", 2005, prix des libraires 2006, "Les sirènes de Bagdad", 2006 : sa trilogie sur le conflit opposant monde arabe et monde occidental
<< Christian Broussas – Khadra - Courmangoux, - 7 août 2014 <> © • cjb • © >>
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