Référence : Jacques Serverin, "Les ombrelles du quai Pierre-Scize", Lyon, éditions Jean Honoré,  324 pages, 1979

   Portrait de Jacques Serverin 

L'auteur Jacques Serverin (1909-1987) :
Au cours de sa vie, il s'est beaucoup dispersé, balayeur,
manœuvre à la trempe, forgeron, forain, fourrier de marine, comptable... chômeur... et finalement journaliste. À "La voix du peuple" puis au "Progrès", il a montré toute sa verve et son anti-conformisme.Il savait d'instinct éveiller l'intérêt du lecteur pour un faire un article vivant.
Plus tard, il a conçu Les ombrelles du quai Pierre-Scize avec un magnétophone, devenu aveugle après avoir perdu un œil pendant la guerre et ayant par la suite perdu aussi son autre œil.


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Jeanne Charpin la jolie modiste, vit une belle histoire avec son Antonin de mari près du Vieux-Lyon sur les berges de Saône. Mais la famille doit quitter son cher quai Pierre-Scize et leur petite maison, pour s'établir dans le quartier des Brotteaux aux petites rues étroites (ce qui a bien changé). Les gens y sont moins avenants, avec ces bonnes femmes revêches qui sirotaient leur grenache en se tirant les cartes, et cette Adrienne Chevreul chez qui Jeanne devait se rendre chaque jour. 

On se coule ainsi dans la vie quotidienne de gens simples dans le quartier de Vaise, le long de la Saône, du côté de Lagnieu (dans le Bas-Bugey), cette grand-mère si satisfaite de son emprunt russe (la pauvre), la voix un peu aigrelette de Jean Jaurès, un soir, le temps de la faim et de la solitude, le temps de la révolte, autant d'anecdotes, de situations aux accents autobiographiques qui ponctuent son récit.

           
Vaise vu du quai St-Vincent                          En hommage à la société Rhodiacéta


Elle se demande bien où se situe ce pays au nom bizarre, la Bosnie-Herzégovine dont on parle beaucoup en cette année 1914. Son mari Antonin, dûment questionné, ne sachant pas très bien lui-même, reste très évasif, « c'est quelque part dans les Balkans... »Le lendemain, débute la première guerre mondiale et change le destin de bien des hommes, et bien sûr celui des Charpin et de leur fils Bruno.

Dans ce roman historique, Jacques Serverin sait parfaitement restituer l'univers lyonnais de cette époque, la vie des petites gens dans les quartiers populaires, à travers cette chronique sensible du quotidien. 

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Lyon : le quai Pierre-Scize                                             Vue des quais de Saône


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