1- Les sagesses antiques - tome 1, éditions Grasset, 336 pages, 2006
Contre Histoire de la philosophie, dites-vous ? Est-ce à dire que l'histoire officielle de la philo occulterait la richesse de l'évolution de cette discipline ?
C'est en tout cas la thèse de Michel Onfray qui a pour objectif dans cette série d'analyser vingt-cinq siècles de philosophie "oubliée". Tous les travaux menés par les intellectuels, des travaux des chercheurs, des colloques, des traductions à son enseignement, se sont en effet focalisés sur certains de ses aspects, privilégiant l'étude de l'idéalisme au matérialisme.
Le catholicisme a joué un rôle essentiel dans ce processus depuis vingt siècles.Il a constamment favorisé ceux qui étaient favorables à leurs thèses, rejetant toute tentative de philosophie alternative. D'où la disparition des différentes écoles qui défendaient le matérialisme, cyniques, cyrénaïques, épicuriens, gnostiques licencieux, Libre Esprit (voir le tome 2), libertins baroques (voir le tome 3), utilitaristes anglo-saxons, nietzschéens de gauche...
En quelque sorte, Cette Contre histoire réhabilite tous ceux qui avaient en commun de professer une sagesse concrète, de rester constamment clairs et simples d'accès, refusant tout recours au langage elliptique et abscons. La philosophie, but suprême, doit constituer un art de vivre, de mieux vivre.
C'est le but que s'est fixé aussi Michel Onfray avec cette série d'ouvrages issus de son séminaire de philosophie hédoniste qu'il a donné à l'Université Populaire de Caen en 2002. L'ensemble de ses cours sont diffusés par France Culture et édités en coffrets de douze CD audio par Frémeaux, avec France Culture et son éditeur Grasset.
2- Le christianisme hédoniste tome 2, éditions Bernard Grasset, 373 pages, février 2006.
Cet essai est issu des cours donnés à l'Université populaire de Caen, publiés en 2005 en livre audio aux éditions Frémeaux & associés La Résistance au christianisme, sous forme de 2 coffrets groupant 25 disques compact, dans le cadre du projet Contre-histoire de la philosophie.
a- L'effacement de l'Antiquité
Cette introduction part de l'étude des diverses causes de disparition des sagesses antiques et de la philosophie païenne. L'histoire a largement occulté une réalité moins présentables marquée par la saccage des bibliothèques, le rejet de philosophes et la fermeture de leurs écoles, des sagesses non codifiées puis systématiquement rejetées au profit de la nouvelle civilisation judéo-chrétienne.
Le gnostisme [5]
est ainsi composé d'un ensemble d'idées très diverses qui ont en commun
leur rejet du nihilisme. Elles proviennent surtout d'individus vivant
souvent à l'écart, dans de petites communautés plutôt que d'un mouvement
structuré.
c- Une clarté médiévale
Michel Onfray aime bien les membres de ce qu'on appelle le Libre-Esprit, des penseurs qui, prenant le contre pas de l'Église dominante, proposent une lecture hédoniste de la doctrine chrétienne. Selon eux, Jésus aurait racheté les péchés du monde et dès lors, la notion de pécheresse ne peut exister. Michel Onfray s'appuie sur plusieurs de ces penseurs.
Michel Onfray y présente en particulier Amaury de Chartres (1150-1209) ou Amaury de Bène (car né à Bennes vers Chartres), philosophe et théologien français du XIIè siècle qui professe un panthéisme mystique condamné par l'Église et l'Université.
.
d- Le christianisme épicurien
Ce dernier chapitre s'articule autour des idées de quatre penseurs proches de l'épicurisme (cher à Onfray) que sont Lorenzo Valla, Marsile Ficin et Érasme, avant d'aborder le cas de Michel de Montaigne.
En complément : Amaury de Chartres et le panthéisme
Amaury de Chartres a soutenu des thèses 'panthéistes' où "tout est un parce que tout ce qui est, est Dieu... Saint Paul dit que Dieu sera tout en toutes choses ; mais il n'y aura pas de changement en Dieu : il est donc tout ce qu'il sera, et est (dès à présent) tout en toutes choses." Le "panthéisme formel" d'Amaury de Chartres peut se résumer ainsi : "Dieu est le principe formel de toutes choses".
Notes et références
[1] Basilide est un gnostique paléochrétien du IIe siècle, disciple de Simon de Samarie
[2] Valentin est un chrétien gnostique égyptien déclaré hérétique par l’Église.
[3] Carpocrate est un philosophe gnostique du IIe siècle, prônant le refus des lois et le libertinage
[4] Cérinthe est considéré comme un maître gnostique vivant à l'époque de Saint-Jean
[5] Le gnosticisme est un système de pensée reposant qur la dualité âme/monde spirituel et corps/monde matériel, basé sur l'idée que les humains sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu imparfait ou démiurge.
3- Les libertins baroques, tome 3, éditions Grasset, 320 pages, 2007
Ce troisième volume de la série consacrée à la Contre histoire de la philosophie est consacré au XVII ème siècle.
Dans la logique de son postulat de départ et l'esprit de déconstruction qui est le sien, Michel Onfray évoque les auteurs négligés par l'enseignement universitaire.
Laissant de côté la "philosophie officielle", celle des auteurs "incontournables" que sont René Descartes, Pascal ou Fénelon, il présente ceux qu'il appelle Les libertins baroques qui de réfèrent plutôt à Montaigne, s'intéressent aux récits de voyage, aux cabinets de curiosité ou aux lunettes astronomiques.
Ces philosophes, ce sont principalement Charron ou "La volupté modérée" (chapitre 1), La Mothe le Vayer et "La jouissance de soi-même" (chapitre 2), Saint-Evremond et "L'amour de la volupté" (chapitre 3), Pierre Gassendi et "Epicure qui parle" (chapitre 4), Cyrano de Bergerac et le "Librement vivre" (chapitre 5), Vie et mort du libertinage Spinoza et "Ce qui conduit à la joie", Le crépuscule de Dieu.
4- Les ultras des lumières, tome 4, éditions Grasset, 352 pages, avril 2007
Objectif de la série Contre histoire de la philosophie selon Michel Onfray :
« L’écriture de l’histoire de la philosophie occidentale n’est pas neutre : une Grèce prétendument fondatrice à l’exclusion des pensées qui la précèdent dans le temps, une domination idéaliste, notamment platonicienne, une tradition qui poursuit ce parti-pris avec le spiritualisme chrétien et l’idéal allemand – l’historiographie dominante est nettement platonicienne. Or, on peut proposer une contre-histoire de la philosophie qui se soucie d’un autre lignage : matérialiste, hédoniste, nominaliste, athée, sensualiste, empirique, etc. Et s’y inscrire avec le souci d’une pensée systématique. »
Ce XVIIIè siècle siècle dit "des Lumières" a surtout été celui d'un Voltaire qui voulait comme Rousseau « écraser l'infâme », existait aussi un courant dit hédoniste, celui qui intéresse plus particulièrement Michel Onfray. Cette pensée est aussi athée matérialiste et révolutionnaire mais toutefois loin du matérialisme marxiste, plutôt orientée sur un "utilitarisme à la française".
5- L’Eudémonisme social, tome 5, éditions Grasset, 352 pages, avril 2008
D’abord, une définition : L’eudémonisme – du grec « eudemonia » : bonheur – désigne les doctrines philosophiques qui posent comme principe que le bonheur est le but unique de toute vie, de toute organisation sociale et humaine.
Dans cette recherche du bonheur, on opère un distingo entre l'hédonisme, doctrine qui fait de la recherche du plaisir et de son intensité le fondement de la morale et le but de vie et le plaisir, considéré comme le bien le plus important de l'existence humaine.
Ce courant de pensée, apparu en Grèce avec Aristippe de Cyrène (435-356 av JC) et Épicure (341-270 av. JC) s’est développé ensuite avec le philosophe romain Lucrèce (env. 98-55 av JC), l'anglais Jeremy Bentham (1748-1832) fondateur de l'utilitarisme et le français Michel Onfray.
Les philosophies hédonistes sont fondées sur la curiosité et le goût pour l'existence mais aussi sur l’autonomie de pensée et non sur la croyance, le savoir et l'expérience du réel plutôt que la foi.
Michel Onfray traite de ses différents aspects à travers ses principaux courants :
- Les libéralismes utopiques, William Godwin et « Le bonheur général », Jeremy Bentham et « L’eudémonisme comme art »,
- Les socialismes atypiques, John Stuart Mill et « La plénitude de vie », Robert Owen et « Le bonheur progressiste », Charles Fourier et « La féérie sociétaire, Michel Bakounine et « Le paradis humain sur terre ».
Les penseurs hédonistes ont développé des thèmes souvent communs comme la recherche constante des plaisirs, l'amitié, la tendresse, la sexualité libre, les plaisirs de la table, la conversation, un corps en bonne santé, etc. Ils aiment également à rechercher la noblesse d'âme, le savoir et les sciences, la lecture, la pratique des arts et des exercices physiques, le bien social...
À contrario, ils évitent tout ce qui est négatif, qui génère du déplaisir comme les relations conflictuelles, le rabaissement, l'humiliation, la soumission à un ordre imposé, la violence, les privations et les frustrations dues aux croyances...
Contre Histoire de la philosophie, dites-vous ? Est-ce à dire que l'histoire officielle de la philo occulterait la richesse de l'évolution de cette discipline ?
C'est en tout cas la thèse de Michel Onfray qui a pour objectif dans cette série d'analyser vingt-cinq siècles de philosophie "oubliée". Tous les travaux menés par les intellectuels, des travaux des chercheurs, des colloques, des traductions à son enseignement, se sont en effet focalisés sur certains de ses aspects, privilégiant l'étude de l'idéalisme au matérialisme.
Le catholicisme a joué un rôle essentiel dans ce processus depuis vingt siècles.Il a constamment favorisé ceux qui étaient favorables à leurs thèses, rejetant toute tentative de philosophie alternative. D'où la disparition des différentes écoles qui défendaient le matérialisme, cyniques, cyrénaïques, épicuriens, gnostiques licencieux, Libre Esprit (voir le tome 2), libertins baroques (voir le tome 3), utilitaristes anglo-saxons, nietzschéens de gauche...
En quelque sorte, Cette Contre histoire réhabilite tous ceux qui avaient en commun de professer une sagesse concrète, de rester constamment clairs et simples d'accès, refusant tout recours au langage elliptique et abscons. La philosophie, but suprême, doit constituer un art de vivre, de mieux vivre.
C'est le but que s'est fixé aussi Michel Onfray avec cette série d'ouvrages issus de son séminaire de philosophie hédoniste qu'il a donné à l'Université Populaire de Caen en 2002. L'ensemble de ses cours sont diffusés par France Culture et édités en coffrets de douze CD audio par Frémeaux, avec France Culture et son éditeur Grasset.
2- Le christianisme hédoniste tome 2, éditions Bernard Grasset, 373 pages, février 2006.
Cet essai est issu des cours donnés à l'Université populaire de Caen, publiés en 2005 en livre audio aux éditions Frémeaux & associés La Résistance au christianisme, sous forme de 2 coffrets groupant 25 disques compact, dans le cadre du projet Contre-histoire de la philosophie.
a- L'effacement de l'Antiquité
Cette introduction part de l'étude des diverses causes de disparition des sagesses antiques et de la philosophie païenne. L'histoire a largement occulté une réalité moins présentables marquée par la saccage des bibliothèques, le rejet de philosophes et la fermeture de leurs écoles, des sagesses non codifiées puis systématiquement rejetées au profit de la nouvelle civilisation judéo-chrétienne.
b- La communion des saints hérétiques
Michel Onfray
y aborde la période de transition entre la fin de la civilisation
gréco-romaine et la civilisation chrétienne qui commence son
ascension. Il le fait à travers des penseurs comme le chrétien gnostique
Simon de Samarie , Basilide [1], Valentin [2], Carpocrate [3] et son fils Epiphane ou Cérinthe. [4]
Le gnostisme [5]
est ainsi composé d'un ensemble d'idées très diverses qui ont en commun
leur rejet du nihilisme. Elles proviennent surtout d'individus vivant
souvent à l'écart, dans de petites communautés plutôt que d'un mouvement
structuré. c- Une clarté médiévale
Michel Onfray aime bien les membres de ce qu'on appelle le Libre-Esprit, des penseurs qui, prenant le contre pas de l'Église dominante, proposent une lecture hédoniste de la doctrine chrétienne. Selon eux, Jésus aurait racheté les péchés du monde et dès lors, la notion de pécheresse ne peut exister. Michel Onfray s'appuie sur plusieurs de ces penseurs.
Michel Onfray y présente en particulier Amaury de Chartres (1150-1209) ou Amaury de Bène (car né à Bennes vers Chartres), philosophe et théologien français du XIIè siècle qui professe un panthéisme mystique condamné par l'Église et l'Université.
.
d- Le christianisme épicurien
Ce dernier chapitre s'articule autour des idées de quatre penseurs proches de l'épicurisme (cher à Onfray) que sont Lorenzo Valla, Marsile Ficin et Érasme, avant d'aborder le cas de Michel de Montaigne.
En complément : Amaury de Chartres et le panthéisme
Amaury de Chartres a soutenu des thèses 'panthéistes' où "tout est un parce que tout ce qui est, est Dieu... Saint Paul dit que Dieu sera tout en toutes choses ; mais il n'y aura pas de changement en Dieu : il est donc tout ce qu'il sera, et est (dès à présent) tout en toutes choses." Le "panthéisme formel" d'Amaury de Chartres peut se résumer ainsi : "Dieu est le principe formel de toutes choses".
Notes et références
[1] Basilide est un gnostique paléochrétien du IIe siècle, disciple de Simon de Samarie
[2] Valentin est un chrétien gnostique égyptien déclaré hérétique par l’Église.
[3] Carpocrate est un philosophe gnostique du IIe siècle, prônant le refus des lois et le libertinage
[4] Cérinthe est considéré comme un maître gnostique vivant à l'époque de Saint-Jean
[5] Le gnosticisme est un système de pensée reposant qur la dualité âme/monde spirituel et corps/monde matériel, basé sur l'idée que les humains sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu imparfait ou démiurge.
3- Les libertins baroques, tome 3, éditions Grasset, 320 pages, 2007
Ce troisième volume de la série consacrée à la Contre histoire de la philosophie est consacré au XVII ème siècle.
Dans la logique de son postulat de départ et l'esprit de déconstruction qui est le sien, Michel Onfray évoque les auteurs négligés par l'enseignement universitaire.
Laissant de côté la "philosophie officielle", celle des auteurs "incontournables" que sont René Descartes, Pascal ou Fénelon, il présente ceux qu'il appelle Les libertins baroques qui de réfèrent plutôt à Montaigne, s'intéressent aux récits de voyage, aux cabinets de curiosité ou aux lunettes astronomiques.
Ces philosophes, ce sont principalement Charron ou "La volupté modérée" (chapitre 1), La Mothe le Vayer et "La jouissance de soi-même" (chapitre 2), Saint-Evremond et "L'amour de la volupté" (chapitre 3), Pierre Gassendi et "Epicure qui parle" (chapitre 4), Cyrano de Bergerac et le "Librement vivre" (chapitre 5), Vie et mort du libertinage Spinoza et "Ce qui conduit à la joie", Le crépuscule de Dieu.
4- Les ultras des lumières, tome 4, éditions Grasset, 352 pages, avril 2007
Objectif de la série Contre histoire de la philosophie selon Michel Onfray :
« L’écriture de l’histoire de la philosophie occidentale n’est pas neutre : une Grèce prétendument fondatrice à l’exclusion des pensées qui la précèdent dans le temps, une domination idéaliste, notamment platonicienne, une tradition qui poursuit ce parti-pris avec le spiritualisme chrétien et l’idéal allemand – l’historiographie dominante est nettement platonicienne. Or, on peut proposer une contre-histoire de la philosophie qui se soucie d’un autre lignage : matérialiste, hédoniste, nominaliste, athée, sensualiste, empirique, etc. Et s’y inscrire avec le souci d’une pensée systématique. »
Ce XVIIIè siècle siècle dit "des Lumières" a surtout été celui d'un Voltaire qui voulait comme Rousseau « écraser l'infâme », existait aussi un courant dit hédoniste, celui qui intéresse plus particulièrement Michel Onfray. Cette pensée est aussi athée matérialiste et révolutionnaire mais toutefois loin du matérialisme marxiste, plutôt orientée sur un "utilitarisme à la française".
Une pensée plus près de la philosophie anglo-saxonne que du kantisme.
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Les philosophes qui incarnent cette sensibilité sont surtout le médecin et philosophe matérialiste Offray de La Mettrie, le philosophe et scientifique Moreau de Maupertuis, le poète franc-maçon Claude-Adien Helvétius et le philosophe matérialiste Paul-Henri Thiry, baron d’Holbach.
Par contre, le célèbre marquis de Sade n'est pour Onfray qu'un penseur féodal, délinquant relationnel, contre-révolutionnaire et un brin fasciste, comme on peut s'en apercevoir à la lecture des Cent vingt journées de Sodome), rien à voir avec "le grand libérateur" qu'on présente le plus souvent.
Par contre, le célèbre marquis de Sade n'est pour Onfray qu'un penseur féodal, délinquant relationnel, contre-révolutionnaire et un brin fasciste, comme on peut s'en apercevoir à la lecture des Cent vingt journées de Sodome), rien à voir avec "le grand libérateur" qu'on présente le plus souvent.
5- L’Eudémonisme social, tome 5, éditions Grasset, 352 pages, avril 2008
D’abord, une définition : L’eudémonisme – du grec « eudemonia » : bonheur – désigne les doctrines philosophiques qui posent comme principe que le bonheur est le but unique de toute vie, de toute organisation sociale et humaine.
Dans cette recherche du bonheur, on opère un distingo entre l'hédonisme, doctrine qui fait de la recherche du plaisir et de son intensité le fondement de la morale et le but de vie et le plaisir, considéré comme le bien le plus important de l'existence humaine.
Ce courant de pensée, apparu en Grèce avec Aristippe de Cyrène (435-356 av JC) et Épicure (341-270 av. JC) s’est développé ensuite avec le philosophe romain Lucrèce (env. 98-55 av JC), l'anglais Jeremy Bentham (1748-1832) fondateur de l'utilitarisme et le français Michel Onfray.
Les philosophies hédonistes sont fondées sur la curiosité et le goût pour l'existence mais aussi sur l’autonomie de pensée et non sur la croyance, le savoir et l'expérience du réel plutôt que la foi.
Michel Onfray traite de ses différents aspects à travers ses principaux courants :
- Les libéralismes utopiques, William Godwin et « Le bonheur général », Jeremy Bentham et « L’eudémonisme comme art »,
- Les socialismes atypiques, John Stuart Mill et « La plénitude de vie », Robert Owen et « Le bonheur progressiste », Charles Fourier et « La féérie sociétaire, Michel Bakounine et « Le paradis humain sur terre ».
Les penseurs hédonistes ont développé des thèmes souvent communs comme la recherche constante des plaisirs, l'amitié, la tendresse, la sexualité libre, les plaisirs de la table, la conversation, un corps en bonne santé, etc. Ils aiment également à rechercher la noblesse d'âme, le savoir et les sciences, la lecture, la pratique des arts et des exercices physiques, le bien social...
À contrario, ils évitent tout ce qui est négatif, qui génère du déplaisir comme les relations conflictuelles, le rabaissement, l'humiliation, la soumission à un ordre imposé, la violence, les privations et les frustrations dues aux croyances...
6- Les radicalités existentielles, éditions Grasset, 400 pages, février 2009
Ce sixième volume de la Contre-histoire de la philosophie propose une vue « rousseauiste » de l’existence à travers la démarche de plusieurs penseurs chers à Michel Onfray.
Il y présente essentiellement trois penseurs : Henry David Thoreau et son approche naturaliste, Arthur Schopenhauer, la contradiction entre son pessimisme et son art du bonheur, Max Stirner et son "prototype postchrétien", qui tous trois ont proposé une autre vision que les grands philosophes du XIXè siècle.
Toute la pensée d'Henry David Thoreau est basée sur le rôle et la prépondérance de la nature sur la société techno-libérale. Il parle du lac Walden, de sa maison, d'une vie simple et frugale, autour de l'image du bûcheron et du "bon sauvage". Il porre un regard très critique sur l'enseignement de la philosophie en écrivant : « Il existe de nos jours des professeurs de philosophie, mais de philosophes, point. »
Arthur Schopenhauer est plus connu et passe souvent pour être un grand pessimiste mais il vit selon des principes épicuriens qu'il a développé dans son Art du bonheur, où sa "noirceur" pessimiste se teinte d'idées plus "hédonistes".
Max Stirner, si l'on s'en tient à son essai intitulé L’Unique et sa propriété, décrit un type d'homme post-chrétien omnipotent dont le profil sera repris par un certain Frédéric Nietzsche…
7- La construction du surhomme, tome 7, éditions Grasset, 368 pages, octobre 2011
L'étude du XIXè siècle occupe trois tomes de cette contre histoire de la philosophie. Après l'histoire des masses dans L’eudémonisme social (tome 5) et l'histoire des individus dans Les radicalités existentielles (tome 6), Michel Onfray aborde dans ce troisième volet la genèse de la construction du surhomme et de sa soif de puissance.
Il a développé une pensée vitaliste dominée par l'action, la générosité et le risque en particulier contre la morale kantienne. Proche aussi par certains côtés de l’idéologie de Vichy.
Caricature de Nietzsche
Michel Onfray est plus circonspect sur l'homme et son œuvre puisqu'il révèle la parenté de l’œuvre de Jean-Marie Guyau avec l’idéologie de Vichy et démantèle les mensonges et contre vérités qu'on a pu véhiculer à l'encontre de Nietzsche.
Mes autres fiches sur la contre histoire de la philosophie :
* Présentation générale des 9 tomes de la contre histoire --
* Les freudiens hérétiques - tome 8 -- Les consciences réfractaires - tome 9 --
< • Ch. Broussas – Onfray Contre histoire - 20/11/2017 • © cjb © • >>
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