Si ce mot est bien connu dans son sens religieux qui signifie élévation, il surprend souvent quand il est utilisé dans d’autres acceptions, en particulier dans le sens d’élévation de l’esprit ou d’approche déductive.
D'un point de vue étymologique, l'Assomption se distingue du mot ascension, le premier issu du latin ad sumere ("être transporté vers", alors que le second vient du latin ascendo ("qu'on monte soi-même").
I.− PHILOSOPHIE et LOGIQUE
A.− En Philosophie, fait d’accepter ce que l’on est.
− Chez Sartre, c’est le fait d’accepter avec lucidité ce que l'on est, ce que l'on désire ; une manifestation d’une liberté qui s’assume en tant que telle.
− « Mon arrachement à Autrui, c'est-à-dire mon Moi-même, est par structure essentielle assomption comme mien de ce moi qu'autrui refuse ». Sartre, L'Être et le Néant, p. 345.
− « Dans une vie authentiquement morale, il y a libre assomption du désir et du plaisir... » S. de Beauvoir, Le Deuxième sexe, t2, p. 216.
B.− En Logique, acte d'assumer, de s’approprier une proposition, une hypothèse pour développer une opération déductive.
− « Toute pensée réfléchie existe quand le sujet devient capable de raisonner de manière hypothético-déductive, c'est-à-dire sur de simples assomptions sans relation nécessaire avec la réalité. » J. Piaget, Psychologie. de l'intelligence, p. 177
− Seconde proposition d'un syllogisme (la mineure) : « Cette assomption est contestable ».
− L'assomption d’un risque est la façon de le prendre en compte pour en minimiser le plus possible la portée et viser à l’éliminer.
L'église de l'assomption à Pise L'assomption à Chartres
II.− RELIGION
− L’Assomption de la Vierge Marie, fêtée le 15 août,est un dogme chrétien où Marie a été enlevée corps et âme au ciel.
− « Je communiai le lendemain, jour de l'Assomption, 15 août. » George Sand, Mémoire t. 3
− Œuvre d'art figurant l'Assomption : « … le tableau du maître-autel, l'Assomption, si harmonieux, si éclatant, d'une lumière attendrissante, suave et tendre à faire pleurer. » Jules Michelet, Journal, p. 345.
− Par. Extension, élévation de l'esprit ou de l'âme qui sublime la réalité, les valeurs : « Ce mariage fut, pour la jeune paysanne, comme une assomption. La belle Adeline passa sans transition des boues de son village dans le paradis de la cour impériale. » Balzac, La Cousine Bette, p. 22.
− « Selon qu'il fait plus ou moins clair en nous, ce sont toujours les mêmes chutes ou les mêmes assomptions. On est ange ou bête, jamais homme. » Guéhenno, Journal d'une Révolution, p. 127.
− Le verbe Assompter (verbe intransitif) : néologisme signifiant s'élever dans le ciel, en parlant de la Vierge. Cf Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, p. 346
L’Assomption par Rubens, Anvers et par Le Corrège Parme
<< Christian Broussas – L'Assomption - 11/02/2019 • © cjb © • >>
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