La sagesse orientale de JMG Le Clézio
Référence : JMG Le Clézio, Quinze causeries en Chine – Aventure poétique et échanges littéraires, Préface Xu Jun, Éditions Gallimard, Collection Blanche, 206 pages, mai 2019
Entre 2011 et 2017, JMG Le Clézio est allé en Chine (Shanghaï, Yangzhou et Pékin) pour donner des conférences sur la littérature et transmettre sa vision des livres et du monde.
Confronté à des publics chaque fois différents, il s'est adapté à des thématiques variées [1] autour de « l'Universalité de la littérature » même si ça provoque des redites d'un texte à l’autre. C'est la réalisation de son vœu de faire partager une littérature vivante, qui colle à la réalité de l’existence où se trouve force et nécessité.
Confronté à des publics chaque fois différents, il s'est adapté à des thématiques variées [1] autour de « l'Universalité de la littérature » même si ça provoque des redites d'un texte à l’autre. C'est la réalisation de son vœu de faire partager une littérature vivante, qui colle à la réalité de l’existence où se trouve force et nécessité.
Par exemple, dans le texte « La littérature et la vie », après une lecture inspirée, car « un écrivain est d’abord et avant tout un lecteur » et aussi que les choses lues, même à notre insu, « se substituent parfois à notre propre mémoire », l'écrivain-lecteur confie sa conception de ce qui constitue l'acte d'écrire : « Ces
éléments de ma vie, ces visages, ces paroles, ces odeurs sont au fond
de moi, dans un réceptacle incroyablement profond et compliqué, et seule
l’écriture, par son balancement, par son pouvoir presque magique, est
capable de les faire resurgir. Il n’y a pas d’autre raison à ce
besoin. »
JMG Le Clézio considère que les livres représentent « nos biens les plus précieux, des vaisseaux d'exploration qui nous permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure. » Il dit s'aventurer dans une autre culture et y trouver d'autres vérités que les siennes, une aventure intérieure qui met à jour « la part chinoise qui est en moi-même. » [2]
À travers les quinze conférences prononcées en Chine, Le Clézio donne sa vision des grandes œuvres littéraires qui l'ont marqué, sa profonde conviction du rôle essentiel de la littérature, à une époque où sa légitimité est parfois contestée.
J'ai pu lire des critiques mitigées, qu'on peut effectivement partager sur certains points, sur l’intérêt de publier des textes destinés à des conférences, qui développent des idées assez générales et qui finalement apportent peu de choses quant à la pensée du prix Nobel. En particulier, il est difficile de concilier le fait de s'adresser à un public spécifique, chinois en l'occurrence, et le fait de développer les thèmes de l’universalité de la littérature et l’interculturalité.
À travers la lecture du récit de Marco Polo ou les grands textes chinois, indiens et japonais, il a éprouvé une grande curiosité pour "L'Orient" et développé son intérêt intellectuel.
Pour lui, "L'Occident" a toujours refusé les propositions venues d’Asie et cette méfiance perdure encore aujourd'hui. L'immense philosophe Mozi est à notre époque quasiment inconnu en Europe.
Bien qu'il ne rejette pas les techniques actuelles, lire sur un écran par exemple, il préfère le support papier.
Au niveau international, il a un a priori favorable quant à la mondialisation et milite pour ce qu'il nomme "l'interculturel", déplorant que des pays comme La France et les États-Unis en soient si éloignés contrairement à des pays comme la Bolivie et l'Équateur. Il attend beaucoup de l'approche chinoise qui veut rapprocher les grandes disciplines scientifiques et littéraires pour réaliser l'équilibre culturelle.
Ce qui le gène, ce n'est pas un "excès de rationalité" car on peut toujours penser rationalité « à partir de la pratique des sciences (astrophysique, sciences de la terre, sciences pures) liée à l’instinct ou l’invention poétique » mais une trop grande spécialisation. Il ne faut pas oublier que « l’art lui-même est un exercice composite, où le réel et l’imaginaire se complètent. »
Notes et références
[1] Entre autres, parmi les plus importantes, "Le Rapport entre la science et la littérature" ou "L'Imagination et la mémoire".
[2] En particulier, en lisant "Au bord de l'eau" ou "Quatre générations sous un même toit".
[1] Entre autres, parmi les plus importantes, "Le Rapport entre la science et la littérature" ou "L'Imagination et la mémoire".
[2] En particulier, en lisant "Au bord de l'eau" ou "Quatre générations sous un même toit".
Voir aussi
* Mes fiches sur JMG Le Clézio --
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