Référence : Raphaël Constant, Grand café Martinique, éditions Mercure de France, janvier 2020
En 1702, Gabriel-Mathieu d'Erchigny de Clieu, âgé de quinze ans, après avoir été nommé enseigne de vaisseau, part pour la Martinique sur le "Le Maintenon". C’est son rêve qui se réalise et il fait rapidement fortune, non en cultivant du tabac comme il le pensait à l’origine, mais dans la canne à sucre.
C’est un homme comblé qui retourne en France avec sa belle position, une femme et une plantation prospère. Mais il rêve d’autre chose, ce qu’il veut désormais, c’est pouvoir cultiver du café aux Antilles.
Comme il le dit lui-même, « le caféier, inconnu aux îles, y était de plus en plus apprécié, les Grands Blancs de la Martinique en achetant les cerises des mains des Espagnols qui eux-mêmes les importaient d'Afrique. Mais nul n'avait jamais eu l'idée de la planter car la canne à sucre suffisait à assurer la richesse des uns et des autres… »
Le café, boisson originaire d’Éthiopie, est alors à la mode et les Français l'achètent très cher aux autres compagnies. En France, le Jardin Royal des Plantes possède quelques caféiers. Et le destin va lui donner un coup de pouce. De Clieu se trouve en relation avec une jeune femme qui, par amour, réussit à lui procurer deux de ces précieux plants de café.
Immédiatement, de Clieu met tout en œuvre pour affréter un bateau et retourner à la Martinique avec ses plants de café. La traversée sera longue et difficile, émaillée d’épisodes plus ou moins cocasses ou pénibles, avec une mer capricieuse, tantôt d’un calme absolu, tantôt démontée, marquée aussi par une mutinerie et une attaque de pirates.
Les péripéties ne manquent pas dans cette histoire d’un personnage en quête d’aventures où Raphaël Confiant nous parle aussi d’une histoire véridique, celle de l’implantation du café aux Antilles et de la volonté d’un homme pour parvenir à ses fins.
Pour écrire "Grand café Martinique", Raphaël Confiant s’est inspiré de la vie de celui qui a importé la culture du café en Martinique, Gabriel de Clieu. Culture qui s’est vite répandue en Guadeloupe, à Saint-Domingue puis dans toute l’Amérique du sud. !
Dans son roman, Raphaël Confiant s’est efforcé de reconstituer l'époque où se déroule cette histoire, le XVIIIème siècle. Il a aussi tenté avec une certaine réussite d’adopter un style rappelant celui de l’époque en le mêlant à des mots, des expressions créoles.
On peut également de découvrir la Martinique de l’époque, son peuplement et le fonctionnement de son économie basée sur la culture de la canne à sucre et dans une moindre mesure le tabac et le café. Les métropolitains étaient bien sûr attirés et, comme Gabriel de Clieu, désireux d’y faire fortune.
À la lecture du voyage mouvementé que décrit l’auteur, on peut mesurer la dureté des temps et les périls des traversées en bateau. Cette dureté se manifeste en particulier par l’attitude des colons vis-à vis des Africains réduits en esclavage et considéré comme une simple marchandise.
« Au bout du chemin, tout recommence. L'univers n'a point de bord.
Nos vies non plus. »
Voir aussi
* Patrick chamoiseau Texaco --
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<< Christian Broussas, Café Martinique 19/02/2020 © • cjb • © >>
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En 1702, Gabriel-Mathieu d'Erchigny de Clieu, âgé de quinze ans, après avoir été nommé enseigne de vaisseau, part pour la Martinique sur le "Le Maintenon". C’est son rêve qui se réalise et il fait rapidement fortune, non en cultivant du tabac comme il le pensait à l’origine, mais dans la canne à sucre.
C’est un homme comblé qui retourne en France avec sa belle position, une femme et une plantation prospère. Mais il rêve d’autre chose, ce qu’il veut désormais, c’est pouvoir cultiver du café aux Antilles.
Comme il le dit lui-même, « le caféier, inconnu aux îles, y était de plus en plus apprécié, les Grands Blancs de la Martinique en achetant les cerises des mains des Espagnols qui eux-mêmes les importaient d'Afrique. Mais nul n'avait jamais eu l'idée de la planter car la canne à sucre suffisait à assurer la richesse des uns et des autres… »
Le café, boisson originaire d’Éthiopie, est alors à la mode et les Français l'achètent très cher aux autres compagnies. En France, le Jardin Royal des Plantes possède quelques caféiers. Et le destin va lui donner un coup de pouce. De Clieu se trouve en relation avec une jeune femme qui, par amour, réussit à lui procurer deux de ces précieux plants de café.
Immédiatement, de Clieu met tout en œuvre pour affréter un bateau et retourner à la Martinique avec ses plants de café. La traversée sera longue et difficile, émaillée d’épisodes plus ou moins cocasses ou pénibles, avec une mer capricieuse, tantôt d’un calme absolu, tantôt démontée, marquée aussi par une mutinerie et une attaque de pirates.
Les péripéties ne manquent pas dans cette histoire d’un personnage en quête d’aventures où Raphaël Confiant nous parle aussi d’une histoire véridique, celle de l’implantation du café aux Antilles et de la volonté d’un homme pour parvenir à ses fins.
Pour écrire "Grand café Martinique", Raphaël Confiant s’est inspiré de la vie de celui qui a importé la culture du café en Martinique, Gabriel de Clieu. Culture qui s’est vite répandue en Guadeloupe, à Saint-Domingue puis dans toute l’Amérique du sud. !
Dans son roman, Raphaël Confiant s’est efforcé de reconstituer l'époque où se déroule cette histoire, le XVIIIème siècle. Il a aussi tenté avec une certaine réussite d’adopter un style rappelant celui de l’époque en le mêlant à des mots, des expressions créoles.
On peut également de découvrir la Martinique de l’époque, son peuplement et le fonctionnement de son économie basée sur la culture de la canne à sucre et dans une moindre mesure le tabac et le café. Les métropolitains étaient bien sûr attirés et, comme Gabriel de Clieu, désireux d’y faire fortune.
À la lecture du voyage mouvementé que décrit l’auteur, on peut mesurer la dureté des temps et les périls des traversées en bateau. Cette dureté se manifeste en particulier par l’attitude des colons vis-à vis des Africains réduits en esclavage et considéré comme une simple marchandise.
« Au bout du chemin, tout recommence. L'univers n'a point de bord.
Nos vies non plus. »
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* Patrick chamoiseau Texaco --
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