Référence : Antoine Compagnon, "Blaise Pascal", éditions Équateurs/France-inter, Collection Parallèles. Un été avec..., 240 pages, juin 2020
« Lire Pascal peut nous aider. »
Après Baudelaire et Montaigne, Antoine Compagnon nous propose de passer un été avec Blaise Pascal. Eux qui toujours défendirent la liberté d’esprit abordent les questions fondamentales liées à la condition humaine et son rapport à la société, à l’univers, au pouvoir, à la mort…
Antoine Compagnon
En quarante et un chapitres (dont six inédits), Antoine Compagnon parle de Pascal et de ses idées, s’efforçant de nous aider à comprendre des formules parfois assez obscures, il nous guide aussi dans l’exploration des méandres de sa réflexion, balayant des thèmes aussi divers que la violence et la tyrannie confrontées à la vérité, que des facettes de l’esprit au juste milieu.
Malgré le côté théologien que certains lui reprochent, Pascal
aborde les thèmes essentiels de l’homme contemporain tiraillé entre la
science et la foi, confronté à un dieu qui cède au matérialisme, soumis à
l’angoisse de la condition humaine.
Il nous présente aussi un Pascal joueur qui «
aimait les masques, les doubles, les pseudonymes [...] Il faut
imaginer un Pascal taquin, riant avec le duc de Roannez, Méré ou
Mitton. En tout mathématicien, il y a du potache. »
Les Pensées de Pascal contiennent des formules célèbres et incontournables comme le roseau pensant, les deux infinis, le pari ou le nez de Cléopâtre
qui combinent deux talents exceptionnels : sa maestria à manier la
langue et la rigueur de la pensée du mathématicien et du physicien
incomparable qu’il fut.
Certaines de ses sentences ont fait mouche, quand il écrit par exemple : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie, » « Qui veut faire l’ange fait la bête » ou « Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point ».
En général, Blaise Pascal apparaît plutôt comme un homme austère, comme la doctrine qu’il prônait, tourné vers la religion et marqué par sa conversion de 1654, qui affirmait qu'en dehors de Dieu, il n'y a que « vices, misères, ténèbres et désespoir ». Voltaire pensait que sa mélancolie l'avait perdu. Alors, qui était-il en réalité, au-delà de cette image stéréotypée qu’on a souvent de lui. C’est bien ce défi que l’auteur veut relever.
« Pascal parle beaucoup de Montaigne » dit Antoine Compagnon et « Pascal est un dialecticien, qui cherche à résoudre le conflit de la misère et la grandeur de l'homme ».
Contrairement à une idée reçue, pour lui, « Pascal, c'est la recherche du bonheur. » Il
passe en revue les moyens qui nous permettent de fuir les questions
essentielles à travers le divertissement. Et cette pratique nous évite
de réfléchir au sens de notre vie et à Dieu.
Il met en avant sa facilité de manier la langue française : « Pascal est vraiment un très grand styliste, qui a traversé tous les artifices, l'un des plus grands de la langue française ».
Voir mes fiches :
+ Antoine Compagnon, Un été avec Baudelaire, 2015
+ Patrick Boucheron, Un été avec Machiavel, 2017 --
+ Régis Debray, Un été avec Paul Valéry, 176 pages, 2019 --
+ Montaigne à cheval -- Sara Bakewell, Sur Montaigne --
+ Charles Baudelaire, une jeunesse --
Voir aussi
* Série Un été avec ... éditions Des Équateurs, Collection Parallèles
Montaigne, 169 pages, mai 2013, Proust, 235 pages, mai 2014, Victor Hugo, 222 pages,
avril 2016, Homère, 252 pages, avril 2018
* François Sureau, "L'Or du temps", éditions Gallimard -- Le siècle des Lumières --
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<< Christian Broussas ♦ Avec Pascal ♦ © CJB ° 19/07/ 2020 >>
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