Référence : Marie Ndiaye, La vengeance m'appartient, éditions Gallimard, Collection Blanche, 240 pages, janvier 2021
Marie Ndiaye et son mari, l'écrivain Jean-Yves Cendrey
« Trouver
un personnage, c’est comme tracer des cercles autour d’un point
d’intérêt, d’un visage qui m’intrigue, jusqu’à l’attraper. »
Marie Ndiaye
Quand passé et présent se rejoignent et s'interpellent.
Maître Susane, avocate à Bordeaux, reçoit un jour un client nommé Gilles Principaux. Elle pense reconnaître son ami d'enfance, elle avait dix ans, lui quatorze — mais elle se rappelle seulement la chambre du jeune garçon, la passion qui les unissait alors, souvenirs ambivalents qui lui semblent à la fois beaux et terrifiants.
Maître Susane, avocate à Bordeaux, reçoit un jour un client nommé Gilles Principaux. Elle pense reconnaître son ami d'enfance, elle avait dix ans, lui quatorze — mais elle se rappelle seulement la chambre du jeune garçon, la passion qui les unissait alors, souvenirs ambivalents qui lui semblent à la fois beaux et terrifiants.
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Gilles Principaux est semble-t-il venu voir l'avocate pour qu'elle assure la défense de sa femme Marlyne qui a commis un crime particulièrement horrible… un infanticide. Mais en fait, est-il venu intentionnellement ou est-il venu par pur hasard, une adresse retenue en parcourant l'annuaire par exemple.
Maître Susane se trouve alors confrontée au doute concernant aussi bien son passé que le présent, sa famille et ses liens avec les autres. Marie Ndiaye analyse ainsi le rapport des individus au monde et leur responsabilité morale, avançant peu à peu vers la vérité.
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Mais finalement, on sait peu de choses de Maître Susane. Pas de prénom [1],
pas de présentation physique, on suppute qu'elle vit seule, qu'elle est
grande et pas très belle. On connaît mieux ses états d'âme qui servent
de fil conducteur au récit. Elle partage avec Marlyne sa cliente, la femme de Gilles, un même divorce entre apparences sociales et problèmes personnels. Sharon, sa femme de ménage, dont elle n'a pas un grand besoin, est une mauricienne mariée et mère de famille, demandeuse d'asile dont l'avocate défend le dossier devant la justice.
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Le problème de maître Susane
est qu'elle veut être gentille avec tout le monde. Elle refuse de dire
ce qu'elle pense, de blesser autrui mais ces non-dits lui restent sur le
coeur et finissent par empoisonner sa vie, des mots que l'auteure a
glissé en italiques dans son texte. A côté de ce refus de dire, on
trouve les justifications, tous les « mais » de Marlyne Principaux et les « car » de Gilles son mari.
Dans
ce roman, on retrouve ses thèmes favoris, l'effritement des individus
et des couples, les manques et les failles des parents, le mal qui se
généralise et les mélanges entre cultures.
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Le roman est tout à la fois « un thriller psychologique qui ne vous lâche pas, un récit d’atmosphère où la menace est présente sans être visible » peut-on lire dans Le Figaro littéraire.
Sur le plan individuel, elle explore les mystères du fonctionnement de la mémoire et les arcanes du refoulement psychologique.
La Réole (33), un des lieux où se situe le roman, non loin de l'endroit où elle vit
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Notes et références
[1] Nous ne saurons du prénom de maître Susane qu’il commence par un "H"
Voir aussi
* Marie Ndiaye, Ladivine --
[1] Nous ne saurons du prénom de maître Susane qu’il commence par un "H"
Voir aussi
* Marie Ndiaye, Ladivine --
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<< Ch. Broussas, Ndiaye Vengeance 06/02/2021 © • cjb • © >
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