jeudi 6 mai 2021

Georges Brassens Premières chansons

 Référence : Georges Brassens, Premières chansons 1942-1949, éditions du Cherche-Midi, 192 pages, première édition 2016, prologue de Gabriel Garcia Màrquez, établie et annotée par Jean-Paul Liégeois, réédition avril 2021

                                                             HOMMAGE
Cette réédition des Premières chansons de Georges Brassens, est parue en avril 2021 pour saluer le centenaire de sa naissance qui sera l'occasion de plusieurs célébrations autour du 22 octobre 2021. Cette présentation me donne à mon tour l'occasion de lui rendre l'hommage qu'il mérite.

Dans chacune de ses premières chansons, on rencontre déjà chez Brassens un « instinct poétique ». Gabriel García Marquez

Des chansons inédites de Georges Brassens, celles qu'il n'a ni enregistrées ni chantées sur scène. Avec un CD offert : 6 chansons inédites interprétées par Yves Uzureau, tel est le contenu de ce livre sur ces inédits qui nous livrent les thèmes chers à Brassens, qu'il reprendra ensuite sous une forme plus accomplie.

           
Premières chansons version 2016 et version 2021

Quand il a commencé à chanter dans le cabaret de Patachou le 26 janvier 1952, Georges Brassens écrivait des chansons depuis pas mal de temps. Depuis ses 17 ans en 1938, il taquine la muse, sans doute en dilettante au départ puis cette activité a pris de plus en plus d'importance au point qu'en 1942, pour se protéger, il est entré à la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), y étant reçu comme parolier. [1]

Entre 1942 et 1949, après les avoir " mises au propre " dans des cahiers à carreaux, il a déposé à la Sacem soixante-huit chansons, réunis dans ce recueil intitulé simplement Premières chansons et publiés dans l'ordre où Brassens les a recopiés de sa main.

               

S'il interpréta seulement quatre de ces textes ( Maman, Papa ; Le bricoleur ; Les amoureux des  bancs publics et J'ai rendez-vous avec vous), Georges Brassens n'a jamais enregistré en studio ni chanté en public les soixante-quatre autres dont on peut par exemple citer Personne ne saura jamais, Le bon Dieu est swing, Souviens-toi du beau rêve ou Je pleure...

De ces quatre chansons, il a surtout et enregistré les deux dernières qu'on peut trouver sur son album n°2 et deviendront des succès, les deux premières ayant juste été chantées par Patachou pour Le bricoleur et en duo Patachou-Brassens pour Maman, papa.

                   

Il nous reste ainsi ces soixante-quatre textes restés inédits certes [2] mais qui lui fourniront des thèmes à développer autrement ou même des vers dont il se resservira. C'est aussi leur intérêt que de nous fournir des bases pour mieux cerner les thèmes chers à Brassens qu'il reprendra à différentes reprises dans ses chansons.

On peut diviser ces années en 3 périodes :
- En 1942-début 1943 : des chansons sentimentales, plutôt fleur bleue d'un jeune compositeur qui cherche son style comme cet hommage à une dénommée Lydia : « Qu’est-elle devenue / La charmante inconnue / D’un soir de carnaval ? / Tout ce que je sais d’elle / C’est qu’elle était la plus belle / De tout le bal. »

- Entre mars 1943 et mars 1944, pendant le STO à Basdorf en Allemagne où il écrit plus de chansons nostalgiques comme dans cet exemple « Dans un camp sous la lune endormi / Il y avait quatre amis d’infortune / Qui parlaient de la blonde et de la brune / Dans un camp sous la lune endormi. », et peaufine sa production précédente avec deux chansons phare, Maman, papa et Pauvre Martin.

- De son retour à 1949 :
Il trouve enfin son style, publiant entre autres J'ai rendez-vous avec vous et Les amoureux des bancs publics

           
Yves Uzureau                                       Brel et Brassens

À cette époque, Brassens collaborait au journal  Le libertaire, sous le pseudo de Géo Cédille parce que, paraît-il, il faisait la chasse aux fautes d’orthographe. On peut retrouver ainsi à travers ses articles, certains thèmes récurrents de ses futures chansons. D’abord contre les flics bien sûr, écrivant par exemple « Les policiers tirent en l'air, mais les balles fauchent le peuple. »

Son côté subversif émerge aussi, qu’on allait rapidement découvrir avec ses premiers succès comme "Le Gorille" ou "La mauvaise réputation", dont certains furent  interdits d'antenne à la radio . Il écrira à ce propos : « L'anarchisme est pour moi  une philosophie et une morale dont je me rapproche le plus possible dans la vie de tous les jours…  La révolte n'est pas suffisante... »

          Brassens et Jeanne                                                                        Brassens à 17 ans

Notes et références
[1] Petite biographie en images --
[2] Certaines de ces chansons ont déjà été chantées, en particulier par son ami René Iskin pour "À l’auberge du bon Dieu, Un camp sous la lune et Loin des yeux, loin du cœur", du disque Retour à Basdorf, Iskin chante les inédits de Georges Brassens publié en 2003 par les Éditions spéciales.
D'autres chansons comme "À l’auberge du bon Dieu, Quand tu m’auras quitté, Le passé m’échappe, Pensez à moi, Quand j’ai rencontré celle que j’aime, Son cœur au diable et Oui et non" furent aussi interprétées par Bertrand Belin, François Morel et Olivier Daviaud en 2011 à l'occasion de l’exposition "Brassens ou la liberté".

Voir aussi mes fiches :
 Henri Bouy, Un Brassens méconnu -- Brassens Le libertaire de la chanson --
 Marc Wilmet Brassens libertaire -- René Iskin Basdorf --
 Brassens, côté écrivain --

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