Référence : Mémoires d’un paysan Bas-Breton, Jean-Marie Déguignet, éditions An Here, 462 pages, 1999
Ces mémoires furent d’abord en partie publiées dans la "Revue de Paris" en 1905 et dans le "Bulletin de la Société archéologique du Finistère" en 1963.
Jean Marie Déguignet a vécu un destin vraiment exceptionnel. Tour à tour ouvrier agricole dans le Finistère, assureur, débitant de tabac, soldat à Lorient, engagé dans les guerres de Crimée, d'Italie et du Mexique à l’époque du Second Empire, débitant de tabac et finissant miséreux à Quimper.
Son engagement dans l'armée, c'est dit-il, « pour s'engager non pas par pur goût ou penchant militaire, pas même par sentiment patriotique, ne sachant pas alors ce que c’était que le militarisme ni le patriotisme ; mon seul but était de chercher de l’instruction partout... »
Né en 1834 dans une modeste famille bretonne, il a grandi dans un milieu paysan où pratiquement personne ne savait lire et où les gens du peuple parlaient le breton.
Après avoir fait la guerre pendant de nombreuses années, il revint chez lui en Bretagne
où il devint paysan, ce qui lui donna l’occasion d’écrire un livre sur
l'élevage des abeilles puis assureur et buraliste. Ruiné, il mourut
dans une grande pauvreté à l'hospice, ayant quand même eu le temps
d’achever l’écriture de ses mémoires, restée oubliés pendant très
longtemps pour ressurgir et connaître un succès inattendu.
Vers la fin de sa vie, Jean-Marie Déguignet a réécrit ses mémoires, partagés en 24 cahiers de 100 pages qui ont été retrouvés (sauf le premier) dans un immeuble HLM à Quimper.
L'hospice de Quimper
Contrairement à la plupart des gens du peuple de son temps, il a tenu
un journal pendant toute sa vie, qui a valeur de témoignage d’autant
plus précieux qu’il est unique. Cet homme est aussi une espèce d’écorché
vif, anticlérical et anarchiste, luttant contre les conservatismes de
son époque dans une Bretagne engluée dans des superstitions encore païennes et la pesante présence de l'Église.
Jean-Marie Déguignet
Surprenant de la part d’un homme qui avait peu d’instruction, son style
est étonnant, très vivant même s’il est parfois porteur de violence
mais contenant un vrai humanisme dans la trame de cette aventure
personnelle riche en péripéties.
Un récit décapant de l'armée impériale à travers ses campagnes autant que de la Bretagne du XIXe siècle.
Voir aussi
Jean-Marie Déguignet, Histoire de ma vie -- Irène Frain, La maison de la source –-
Pierre-Jakez Hélias, Le cheval d’orgueil -- Charles le Quintec, Une enfance bretonne --
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<< Christian Broussas ••• JM Déguignet © CJB °°° 05/12/2021 >>
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