Pionnières Musée du Luxembourg
Pionnières dans le Paris des années folles
L'expo se concentre sur une certaine époque, on y trouve des œuvres variées auxquelles on s'attend et aussi quelques surprises, globalement j'ai bien aimé même si je n'ai pas trouvé les explications très pertinentes et que, comme souvent, beaucoup de gens restent le nez collé sur les tableaux.
Tamara Lempicka [2]
La femme et l'enfant 1932 La belle Rafaela 1927
Les artistes femmes de la période des années folles ont occupé une
place importante dans l’essor des grands mouvements artistiques qui se
sont alors développés sans que leur apport soit toujours reconnu à sa
juste valeur.
Tamara Lempicka Portrait de Suzy Solidor [1] et Les deux amies 1923
Parmi les plus connues, on peut retenir Suzanne Valadon, Marie Laurencin, Sonia Delaunay ou le style très épuré de Tamara Lempicka [2], mais aussi d'autres artistes qui ont eu une certaine influence comme Gerda Wegener, Aleksandra Becova, Jacqueline Marval, Juliette Roche ou Tarsila do Amaral.
Gerda Wegener Lily 1922 et La sieste 1922
Aleksandra Becova La joueuse de tennis
Jacqueline Marval La baigneuse au maillot noir 1923
Cette exposition se donne justement pour objectif de leur donner toute
leur place et valoriser leur rôle dans ces évolutions. Son parcours nous
permet de les suivre dans les aventures du fauvisme et du cubisme vers
l’abstraction, en passant aussi par d’autres courants comme
l’architecture, la danse, la littérature, le design ou la mode…
En tout, une cinquantaine d'artistes et leurs œuvres pour dresser un panorama de l’apport des artistes féminines.
1- Romaine Brooks Au bord de la mer 1923 --
2- Marie Laurencin Portrait de Coco Chanel
Très
longtemps considéré comme marginal, leur rôle est de plus en plus
reconnu comme majeur dans les avant-gardes de cette époque.
Mela Muter La femme au chat
Fransciska Clausen (1899-1986) : Éléments mécaniques, 1926
Il est marqué par des recherches plastiques audacieuses qui témoignent de leur liberté d’esprit et de leur innovation conceptuelle. ‘est surtout cet aspect que nous donne à voir cette exposition.
Suzanne Valadon Autoportrait 1934,
La femme aux bas blancs et La chambre bleue 1938
Aleksandra Belcova peint en 1927 une championne de tennis. Trois ans plus tard, l’artiste plasticienne Claude Cahun "invente" le genre neutre, « le seul genre qui me convienne toujours. » a-t-elle affirmé.
Tersila do Amaral : Carte postale 1929 et La famille 1925
Ce genre de situation est mieux toléré, les femmes ont désormais le droit d'entrer dans les écoles d’art, de créer des robes, de mener des carrières d’artistes atypiques comme Tamara de Lempicka [2], homosexuelle et son art si personnel de peindre le désir, « une vibration érotique qui sublime ses peintures, écrira un critiques. »
Juliette Roche American Picnic
Les deux commissaires de l'exposition Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles soulignent les spécificités de cette exposition ainsi que sur le côté atypique de ces artistes féminines parmi lesquelles on peut ajouter Chana Orloff ou encore Marevna (Marie Vorobieff) et Mela Muter.
Pan Yuliang La liseuse et Nu 1930
Paris, surtout le quartier latin, Montparnasse et Montmartre
– est la ville des académies privées où les femmes sont bien
accueillies. On y trouve des librairies d’avant-garde où se réunissent
artistes, poètes et romanciers, où le cinéma se développe.
Amrita Sher-Gil Autoportrait et autoportrait en tahitienne 1934
Certains d'entre eux sont tenus par des femmes : par exemple, Adrienne Monnier et Sylvia Beach ouvrent rue de l’Odéon les librairies La Maison des Amis des livres et Shakespeare and Company. Marie Vassilieff fonde en 1910 l’Académie russe puis l’Académie Vassilieff, deux ans plus tard. Marie Laurencin et Fernand Léger enseignent à l’Académie moderne à partir de 1924.
Anna Quinquaud (1890-1984) : Chef Foulah, 1930, Nénégalley, fille de Tierno-Moktar, 1930, Kadé, fillette de Tougué, 1930
Dans
cette ambiance, l’abstraction va largement se diffuser auprès
d'artistes venus de tous les continents. Beaucoup d'artistes femmes
participent à ce mouvement où elles vont s’affranchir des catégories de
genre et gagner leur indépendance artistique.
Alice Halicka Les musiciennes et Sur la plage de Trouville 1934
Il y a ainsi des artistes venues de pays très différents, du monde entier, non seulement celles qu'on vient de citer mais aussi Anton Prinner, la brésilienne Tarsila do Amaral, l'indienne Amrita Sher-Gil ou la chinoise Pan Yuliang.
Marevna (Marie Vorobieff) : Jeune fille 1935 et La mort et la femme 1917
On peut découvrir beaucoup d'oeuvres fort intéressantes et parmi elles, on peut retenir le portrait de la romancière Natalie Clifford Barney Au bord de mer (1912) de Romaine Brooks, La sieste de Gerda Wegener (1922), La baigneuse au maillot noir de Jacqueline Marval (1923), La Grande baigneuse accroupie de Chana Orloff (1925) en bronze ou l’Autoportrait en tahitienne de Amrita Sher-Gil (1934).
Chana Orloff Moi & mon fils et Romaine Brooks
Sophie Taeuber Arp Les roi Cerf Marionnettes
Des peintres auxquelles il faut ajouter des cinéastes, des photographes ou des sculptrices telle que Stefania Lazarska et ses poupées.
Marcelle Cahn Composition abstraite 1925
Anton (Anna) Prinner Construction en cuivre 1935
Beaucoup d'artistes réalisent aussi des décors et des costumes pour pièces de théâtre, ballets ou marionnettes comme la suisse Sophie Taeuber-Arp avec ses marionnettes en bois tourné qui connurent un succès considérable.
Maria Blanchard Maternité 1921
Irène Codréano Portrait de Doria Gamsaragan 1926
D'autres travaillent sur les formes comme Marie Vassilieff avec ses poupées-portraits de chiffon de personnages connus de son époque.
Anna Beöthy-Steiner (1902-85) Composition concentrique
Sarah Lipska (1882-1973) Deux manteaux --
Des pionnières qui ont marqué les années de l'entre-deux-guerres et influencé bien d'autres artistes.
Les poupées, Stefania Lazarka Poupée vêtue d’une robe Second empire
Notes et références