« Cézanne, lumières de Provence »
« Je ne suis, peut-être, que le primitif d’un art nouveau. » Cézanne
Autoportrait à la palette 1890 Autoportrait 1875
L'exposition numérique rencontre beaucoup de succès et celle organisée actuellement à Paris à l'Atelier des lumières sur Paul Cézanne
particulièrement intéressante. Elle nous propose quelques chefs-d’œuvre
du peintre aixois, dans les lieux et les thèmes traditionnels de la
nature provençale.
La technologie numérique, cette façon différente
de proposer une exposition, lui donne une nouvelle dimension, soulignée
par des morceaux musicaux qui accompagnent avec bonheur la spécificité
de chaque œuvre présentée.
La Provence vue par Paul Cézanne
Cézanne, un concert de couleurs et de lumières
La peinture de Cézanne se prête bien à une scénographie numérique parce qu'elle est tout en vibrations, si mouvante et si vivante. Les jeux de lumières et de reliefs permis par cette technique donnent de multiples possibilités pour mettre en lumière les perspectives. C'est la vision de Gianfranco Iannuzzi, le directeur artistique de l’exposition.
Montagne Sainte-Victoire 1904
On se retrouve d'abord dans un environnement végétal souligné par le bourdonnement des insectes et le pépiement des oiseaux accompagné par un air de violon. Suit un décor provençal et un air de piano pour rester dans l'ambiance de la région. Un second volet repose sur des représentations thématiques selon un parcours narratif.
La montagne Sainte-Victoire
Vue de la montagne Sainte-Victoire et du viaduc vus de Bellevue (1882-1885)
Tout au long de l'exposition, on retrouve toute la Provence, ses changements de climats et ses jeux de lumières bercés par la musique.
Les joueurs de cartes 1892-95
On y retrouve ainsi des paysages du sud provençal, sa flore particulière, ses fameuses montagnes dont il a cherché inlassablement à rendre ce qui les rend incomparables, ses villages haut perchés, la musique des cigales et tout au sud cette mer toujours la même et toujours renouvelée.
La maison du pendu
De 1883 à 1895, il connaît une période où il insuffle à son travail une dimension beaucoup plus structurée. Sa peinture devient plus géométrique, évoluant vers une sorte de pré-cubisme. C'est le temps où il peint Les Joueurs de cartes mais aussi Bibémus, Le Château noir ainsi que de superbes natures mortes où souvent dominent les pommes.
Mme Cézanne dans la serre La dame en bleu Jeune italienne
Suit alors à partir de 1895 ce qu'on a appelé sa période synthétique qui ne finira qu'à son décès. Cézanne s'installe alors à Aix. Après la mort de sa mère en 1897, il vend la propriété de Jas
et il s'installe dans un appartement en ville. Recherchant avant tout
la solitude, il se fait construire un atelier sur la colline des Lauves. C'est le temps des Grandes Baigneuses, des Sainte- Victoire et des jardiniers Vallier.
C'est seulement deux ans avant sa mort, en 1904, que Cézanne connaît un véritable triomphe au salon d'automne et que sa réputation s'étend au-delà des frontières.
La corbeille de pommes 1893
De tout ce foisonnement, ressort l’éternelle Sainte-Victoire qu'il a représentée quelque 80 fois tout au long de sa carrière. Dans cette longue quête, rien n'était prémédité, tout est venu au fur et à mesure, de son entêtement à traduire les multiples aspects de son sujet, modelant peu à peu la substance de ce paysage.
Le fumeur 1890 Rideau, cruchon et compotier
Il n'oublie pas les gens de cette région, ces provençaux qu'ils représentent par exemple dans Les Joueurs de Cartes (1892–1895) ou Le Jardinier (1906), jusqu’à l'ultime représentation de Vallier, son jardinier à Aix-en-Provence, réalisée peu de temps avant sa mort.
Le jardinier Vallier 1906 Pierrot et Arlequin
Paul Cézanne a également peint près de deux cents portraits, dont vingt-six autoportraits et vingt-neuf représentant son épouse, Hortense Fiquet.
Ses
portraits sont sans doute l'aspect le plus personnel donc le plus
humain de son œuvre. Sa façon particulière de définir les formes en
partant de la couleur ainsi que sa conception analytique de la nature,
ont largement influencé les cubistes, les Fauves et d'autres courants qui lui ont succédé. N'est-ce pas Matisse et Picasso qui l'appelaient « notre père à tous » ?
Les grandes baigneuses version National Gallery
Les grandes baigneuses version 1906, Philadelphie
Ces Baigneuses, Paul Cézanne ne s'est pas lassé de les représenter : de 1870 à sa mort en 1906, on compte quelque 200 peintures, aquarelles et dessins sur ce sujet, avec des évolutions majeures comme l'élimination de la perspective, les déformations… Elles marquent le début d'une révolution qui va conduire au cubisme et à l'abstraction.
Le grand baigneur Trois baigneuses
Quelques expositions sur Paul Cézanne
► * 2010 : Van Gogh, Cézanne, Monet – La Collection Bührle - Kunsthaus Zürich
► * 2011 : Cézanne et Paris - Musée du Luxembourg, Paris
► * 2011 : Matisse, Cézanne, Picasso... L'aventure des Stein - Grand Palais
► * 2020 : Cézanne et les maîtres. Rêve d’Italie - Musée Marmottan Monet , Paris
Voir aussi
* Edgar Degas et Mary Cassatt -- Toulouse-Lautrec -- Pissarro --
** Auguste Renoir -- Claude Monet -- Berthe Morisot --
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<< Christian Broussas ••• Cézanne Lumières © CJB °°° 21/02/2022 >>
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