Gustave Caillebotte, photo et autoportrait
Caillebotte doit avoir le vent en poupe depuis quelque temps : après ses tableaux Le chemin montant et Jeune homme au piano, qui ont connu un gros succès lors de ventes aux enchères, c'est maintenant à son tableau La partie de bateau d'avoir été racheté, avec l'aide de la fondation LVMH, par le musée d'Orsay.
Trois pêcheurs en barque 1888
Caillebotte à Yerres au temps de l'impressionnisme
Exposition Caillebotte : événement majeur en cette année 2014 où 43 chef-d'œuvres de Gustave Caillebotte ont été exposées dans sa propriété yerroise de l'Essonne où ils ont été peints.
Chrysanthèmes blanc et jaune Assiette de pêches 1882
Gustave Caillebotte a 12 ans quand ses parents s'installent dans cette propriété, résidence d'été. De 1875 à 1879, il y peindra quelques-unes de ses œuvres les plus importantes. C'est à cette période que se définit son style : des sujets de la vie courante peints selon des conceptions qui tranchent d'avec les techniques alors utilisées.
Chrysanthème en vase Jardin au Petit Gennevilliers
Il peint ainsi le parc, la rivière et le potager mais également les canotiers et les loisirs. Cette exposition a présenté pour la première fois les œuvres de Caillebotte sur les lieux mêmes qui les ont inspirés et où ils ont été réalisés.
Pont du chemin de fer Argenteuil 1886 Canotage sur la Yerres 1877
Ami en particulier de Renoir et de Monet, célèbre pour ses vues bucoliques de la région parisienne, Gustave Caillebotte (1848-1894), venant d’une famille fortunée, a pu se consacrer sans soucis à la peinture et même aider ses amis peintres. Mort à 45 ans, il a laissé quelque 500 œuvres personnelles et une collection de Renoir, Monet, Manet et autre Cézanne, dont il a fait don à la France.
Régates à Argenteuil 1893 Voiliers à Argenteuil 1893
Jeune homme à sa fenêtre (1876) au musée de Los Angeles
Caillebotte est un peintre de plus en plus coté. Le Chemin montant avait déjà atteint des sommets lors de sa vente chez Christie’s en 2019 mais le Jeune homme à sa fenêtre a encore dépassé le prix du précédent.
Femme nue sur un divan 1873
Acheté en novembre 2021 par le musée Getty de Los Angeles qui l’a présenté comme un « chef-d'œuvre du réalisme urbain moderne du XIXe siècle (...) considéré comme le plus important tableau de l'impressionniste français en mains privées. »
Jeune homme à sa fenêtre Paris un jour de pluie 1877
La partie de bateau (1877) au musée d’Orsay
Gustave Caillebotte, féru de nautisme, avait réalisé cette œuvre en 1878, aussi appelé Le Canotier au chapeau haut-de-forme. Il représente un homme élégamment habillé ramant sur une rivière d'Ile-de-France, l'Yerres, nom du village où sa famille possédait une propriété. L'œuvre avait été classée "trésor national"
en janvier 2020, pour bien montrer son caractère exceptionnel, d’un
point de vue aussi bien historique, artistique qu’archéologique.
La partie de bésigue 1881
Ce tableau avait déjà pu être admiré lors de l'exposition "L'impressionnisme le long de la Seine" à Giverny
en 2010. Il sera exposé dans plusieurs musées français pour célébrer
les 150 ans de l'impressionnisme en 2024. À cette occasion, une grande
exposition Caillebotte viendra clore cette manifestation au musée d'Orsay à l'automne 2024.
Dans un café 1880 La partie de bateau 1877
Portraits à la campagne (1876) au musée deBayeux
Dans la propriété familiale de Yerres, quatre femmes se profilent dans la quiétude d’un après-midi d’été : au premier plan en robe bleue, Marie Caillebotte, cousine du peintre, coud. Marie est la sœur de Zoé, à qui Caillebotte offrira le tableau comme cadeau de mariage. Marie Amanda Chaumont, la tante de l’artiste et mère de Marie, et une amie de la famille, madame Hue, assise sur le banc, se font face. Plus loin, devant le massif de pélargoniums, Céleste Daufresne, la mère du peintre, est absorbée dans sa lecture.
Les orangers 1878 Homme au balcon Bd Hausmann 1880
La composition suggère une proximité avec les personnages tout en créant un effet de profondeur. Pour cela, Caillebotte met sa cousine devant, alignant les trois autres femmes le long de la façade. A l'arrière, le peintre place un massif de pélargoniums rouges et un arbre en transition avec un fond très ensoleillé.
Portraits à la campagne 1876
Pour donner plus
d'éclat à l'ensemble, Caillebotte utilise des contrastes de couleurs comme le bleu de la robe de Marie, le noir des vêtements des autres personnages et le rouge du massif de fleurs.
Portrait de Henri Cordier 1883
Chemin montant (1881) au musée de Postdam
Sa composition est basée sur une perspective fermée par le bois au-delà du chapeau jaune de l'homme, fermée aussi par le bas de la clôture de la maison.
Chemin montant Trouville 1881
Les jeux d'ombre et de lumière, la limite de la canopée et le carré bleu du ciel accentuent fortement la profondeur qui en résulte.
Pont de l'Europe Genève 1876
Le
bleu des ombres se retrouve dans les vêtements, le bleu de la robe de
la jeune femme. La toile est éclairée par le jaune des vêtements de
l'homme et les bas-côtés du chemin. En contraste, on trouve des
rouge-orangé dans les volets de la maison ensoleillée, les briques, les
roses trémières et surtout l'ombrelle de la jeune femme.
Les périssoires 1878 Les périssoires 1877
Les raboteurs de parquet (1875) au musée d'Orsay
Le sujet est très réaliste, dans la veine des repasseuses et des blanchisseuses de Degas, ce qui est une exception chez Caillebotte, très critiqué à l'époque. Sa composition est très photographique avec ses lignes fuyantes et son éclairage à contre-jour, qui laisse à penser que le parquet est incliné et que les bras des raboteurs sont rallongés. La peinture d’hommes torse nu était alors rarissime, changeant des traditionnelles odalisques. La musculature de ces trois hommes qui travaillent durement, dégage une certaine sensualité.
Les raboteurs de parquet 1875
On connaît deux versions des raboteurs de parquet, celle-ci et l'autre datant de 1876, assez différente avec deux personnages, actuellement dans un musée du Danemark.
Les raboteurs de parquet 1876