Armoiries de Carouge
Une visite très intéressante de Carouge, d'autant plus que la pluie nous a "oubliés" pendant pratiquement toute notre pérégrination dans la cité.
Cette cité royale sarde pendant quelque deux siècles, est devenue cité suisse depuis une décision du Congrès de Vienne en 1815, qui soldait les guerres napoléoniennes. Proche de Genève, elle s’est souvent opposée à cette dernière en particulier par son caractère ouvert et accueillant, tranchant avec la Genève sévère et calviniste.
La place du temple
Sur
les armoiries de la ville, vous l'aurez peut-être remarqué, celui qu'on
nomme le léopard, par la vertu de l'héraldique, est un lion à la
crinière imposante [1] et le bel arbre n'est pas un platane de la place du marché mais le symbole du développement de la ville, initié par le roi Victor-Amédée III.
Fontaine monumentale place du Marché
Son centre se dessine entre son église et son temple, agrémenté de vastes places aérées et de superbes fontaines dues à Jean-Daniel Blavignac qui font tout son charme et sont classées monuments historiques. La fontaine de la place du Marché, face à l'église Ste-Croix est composée de deux vasques avec au centre un vieux dieu chevelu assis, tenant trois urnes symbolisant les sources d'un cours d'eau. Sous la grande vasque trônent quatre cygnes de bronze.
Fontaine rue Jacques Dalphin-place des Charmettes
Son évolution historique est assez compliquée, coincée qu’elle fut longtemps entre la cité de Genève, la France et l’Italie du Risorgimento. Si elle eut parfois à pâtir de cette situation, elle en a aussi bénéficié, profitant de la concurrence avec Genève pour accélérer son développement.
La fontaine de la place du temple
La ville ancienne a été largement aménagée sur les plans d'architectes
italiens, ce qui lui donne un charme indéniable qu’on qualifie parfois
de méditerranéen. Elle possède nombre de belles maisons, places et
petits jardins, magasins et maisons particulières aux ouvertures en
arcades.
On
compte encore beaucoup de bâtiments à un ou deux étages avec des
échoppes, des toits de tuiles inclinés et des jardinets sur cour. L’axe
central composé des rues Ancienne et Saint-Victor s'orne de nombreuses vitrines et vont de la place d’Armes au Rondeau. Pour un peu, on se croirait vers la fin du XVIIIe siècle dans la ville "sarde" du roi Victor Amédée III.
L'église Sainte-Croix
L’Église Sainte-Croix
Elle est due à l’initiative du roi Victor-Amédée III qui a demandé à l’architecte Giuseppe Battista Piacenza d’édifier une église qui sera finalement consacrée en 1780. Vers 1825, l’architecte Luigi Bagutti,
pour des raisons pratiques, va inverser son sens, lui donner un fronton
et un chœur. Enfin, un clocher sera érigé en 1925 par l’architecte Adolphe Guyonnet.
L'église Sainte-Croix : Vitraux, Sur la croix & Le curé d'Ars
A l’intérieur, on peut voir le tombeau du cardinal Mermillod (1824-1892), des statues baroques du XVIIIe siècle, une belle crucifixion du peintre Laurent Pécheux et des vitraux d'Alexandre Cingria.
L'entré du temple
Le temple de Carouge
Même s'il existe d'autres exemples en Suisse, [2] le temple de Carouge, par ses peintures et ses vitraux, se distingue par la profusion et la qualité de son décor peint et sculpté où le pasteur Ernest Christen a joué un grand rôle.
Fresque de la nativité
Ce
pasteur va sculpter une croix, les différents panneaux de la chaire
selon des motifs végétaux symboliques, entrelacs de ceps, de sarments et
de grappes de raisin, représentant Jésus et l’Église, un paon comme symbole de l’incorruptibilité de l’âme.
C'est en 1921 que le peintre Éric Hermès va surmonter les sculptures d’une vaste fresque sur le thème de la nativité avec des personnages bibliques.
Porte-fenêtre typique en arcade Un peu d'humour ne peut nuire...
Le monument des Communes réunies
Situé place du Rondeau,
ce monument inauguré en 1925, commémore le centième anniversaire du
rattachement, en 1816, de vingt-deux communes françaises et sardes à Genève et à la Suisse, suite au Congrès de Vienne en 1815. Elles sont symbolisées par un groupe de dix femmes se pressant autour d'une femme représentant la Suisse.
Titeuf à l'école Les communes réunies Bon à savoir
Pour finir, un petit rappel : En l'an 2023 de notre ère, Carouge a fêté les 30 ans de Titeuf dans la cité et de son premier album "Dieu, le sexe et les bretelles" paru en janvier 1993.
Nous sommes allés dûment lui rendre un hommage largement mérité dans la cour de l'école Jacques Dalphin où sa statue à été érigée.
Notes et références
[1] En héraldique, on appelle léopard, un lion dont la tête est présentée de face.
[2] Comme dans le pays de Vaud, le temple Saint-Jean-de-Cour à Lausanne, le temple de Broye à Prilly et le temple de Clarens.
--------------------------------------------------------------------------------------
<< Christian Broussas •• Carouge •• © CJB °°° 19/11/2023 >>
--------------------------------------------------------------------------------------
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire