Référence : Adélaïde Blasquez, Gaston Lucas serrurier, éditions Plon, Chronique de l'anti-héros, 267 pages, 1976, réédition France-Loisirs
« Un être sans importance sociale, rien qu'un individu.» Céline [1]
Gaston Lucas né
en 1907, fut un simple ouvrier serrurier, un anonyme que rien ne
distinguait de ses congénères. Pour exister, certains se firent
militants, syndicalistes ou politiques.
Gaston n'est pas fait de ce bois là, lui a l'amour de
son métier, un travail manuel qui l'a comblé, un métier qui a aussi son
côté créatif.
Simplement, les circonstances ont fait qu'il a scellé une belle amitié avec une romancière Adélaïde Blasquez et qu'a germé l'idée de cet ouvrage dû à la voix de Gaston Lucas et à la plume d'Adélaïde Blasquez.
Il sera en quelque sorte le porte-parole de tous les ouvriers qui n'ont
pour s'exprimer que leurs outils de travail, le révélateur de leur
dignité.
Il nous fait partager ses idées et ses impressions comme dans cet extrait qui se situe après la guerre : « Toujours,
après une guerre, les choses se passent à peu près de la même manière :
il faut dut temps pour redresser l'économie d'un pays, pour ramener la
situation à la normale. Depuis 1914, les prix étaient montés en flèche,
mais les salaires n'avaient pas bougé. Je peux bien comprendre ce qui se
passait dans l'esprit des gens, à l'époque, parce que j'ai vécu la même
expérience en 1945, à mon retour d'Allemagne. Petit à petit, les
grévistes prenaient conscience que les ouvriers faisaient à eux seuls
les frais de la crise, que c'est à force de les pressurer, de leur
réclamer de plus en plus de sacrifices, que le gouvernement espérait
sortir de ses difficultés. La grève qui, au début, s'était présentées
comme un mouvement de solidarité prenait un autre sens.»
Peu
à peu, il a pris conscience par ses discussions, par ses lectures, des
enjeux, il commençait à comprendre, dit-il, qu'on nous « avait bourrée le crâne
pour nous obliger à nous entre-tuer, mais qu'à la fin des fins, Russes,
Allemands, Français, les ouvriers étaient tous du même bord, tous sur
le même plan. »
La guerre lui a aussi permis de constater un autre phénomène : compte tenu des évolutions intervenues pendant son absence, il a dû se réadapter, « c'était
dur parce qu'il y avait beaucoup de changements, la façon de vivre et
de s'habiller puis surtout la mentalité des gens n'était plus pareille. »
Outre l'aspect mémoriel de cet ouvrage, ce qui fait son intérêt est la
complémentarité entre l'aspect événementiel lié son époque, écrit en
respectant l'écriture brute de Gaston Lucas et une réflexion sur son expérience, mise en forme par Adélaïde Blasquez.
Notes et références
[1] Célèbre phrase de Céline que Sartre plaça en exergue de La Nausée
Quartier Saint-Jean, rue de la Convention Fontaine place de la Révolution
« Le Doubs entoure presque la ville entière d'un cercle qu'on dirait tracé au compas… » Jules César
La ville de Besançon
- Classée Ville d'art et d'histoire (1986)
- Fortifications inscrites au patrimoine mondiale de l'Unesco (
Statue de Vauban Lycée Jules Haag, ex école nle de l'horlogerie
Les incontournables
Comme dans tout voyage, certains sites sont considérés comme importants et "méritent le détour" comme on dit.
D'abord la citadelle, site UNESCO, et la vue qu'elle
offre sur la vieille ville. Elle se compose d'un chemin de ronde à
parcourir aussi bien dedans qu'en extérieur, qui donne sur la boucle de
la rivière et les fortifications Vauban.
Au bas de la citadelle, près de la cathédrale Saint-Jean et son horloge astronomique, la Maison de Victor Hugo où il naquit en 1802, retrace les différentes étapes de sa vie.
Pour les férus d’art et d’histoire, le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie présente la plus ancienne collection française dans ce domaine, visite qui peut être complétée par celle du Musée du temps, noblesse oblige pour la capitale nationale de l'horlogerie.
Quai du quartier Battant
Le palais Granvelle est un édifice renaissance construit par un proche de Charles-Quint.
Il repose sur quatre corps de bâtiment, un sous-sol voûté en berceau et
délimitant une cour entourée d'un portique supportant une galerie. On
le considère comme un véritable joyau de la Renaissance
avec son imposante façade d'influence italienne et flamande, comportant
trois niveaux et cinq travées, surmontée d'un toit percé de lucarnes
gothiques.
Il se prolonge de jardins, la promenade Granvelle contenant entre autres un kiosque à musique, une grotte, une fontaine Wallace et des statues de Victor Hugo, natif de Besançon.
Aux alentours, on peut aussi visiter le musée des Maisons Comtoises à Nancray et son parc qui permet de découvrir les constructions typiques du département ou dans un autre registre la grotte d'Osselle et son magnifique parcours.
Ancien hôpital Saint-Jacques et chapelle Notre-Dame du refuge La cour du Palais Granvelle
« Besançon n'est pas seulement une des plus jolies villes de France, elle abonde en gens de cœur et d'esprit. » Julien Sorel - Stendhal
La cathédrale Saint-Jean
Située entre la Porte Noire et la Citadelle,
elle propose plusieurs curiosités remarquables. D'abord sa
configuration avec ses deux absides opposées : un chœur roman et un
contre-chœur du XVIIIe siècle. Ensuite, son autel circulaire en marbre
blanc et un tableau peint sur bois datant de 1512, La Vierge aux Saints du peintre toscan Fra Bartolomeo. De l'autre côté, trône l’horloge astronomique, symbole de l'expertise de l'horlogerie bisontine.
Vues de la cathédrale Saint-Jean : la façade La nef et le choeur
Ce chef d’œuvre de l’horloger-mécanicien Auguste-Lucien Vérité
allie perfection mécanique et magnificence du décor. Son mécanisme est
d'une complexité extraordinaire, constitué de quelque 30 000 pièces dont
57 cadrans et 11 mouvements pour les sonneries et l'animation des
automates.
La porte noire Saint-Jean, chapelle Boituset
La porte Noire ou arc de triomphe romain remarquablement conservée, se situe en haut de la Grande rue, ancienne vois romaine traversant la ville. Vue du bas de la rue, elle est en avant-plan sur le clocher de la cathédrale 🏛️qui se détache en arrière plan.
L'horloge astronomique -- Saint-Jean, abside du St Suaire, sa gloire et sa croix triomphante
Toujours vers la cathédrale dans le même quartier, on trouve le square Castan et ses vestiges contenant plusieurs vestiges de l'époque gallo-romaine, colonnes d'un bâtiment romain, les piliers d'une église ou un ancien bassin de distribution des eaux.
Le parc Micaud, Promenade le long du Doubs Le parc Micaud, La cascade
Le parc Micaud
C'est un ancien maire Jean Micaud qui en 1843 est à
l'origine de ce parc qui contient quelque 400 arbres d'essences diverses
: magnolias, hêtres à feuillage lacinié, tulipiers, paulownias... Il
compte aussi un kiosque à musique du XIXe siècle, un bateau-restaurant,
des aménagements (bassins, cascade, carrousel...)
Le parc se situe près du Casino et de la gare de Mouillère et prolonge la promenade de l'Helvétie le long du Doubs. Désormais, un passage sous l’avenue Édouard Droz relie le parc au quartier de l'Île aux moineaux.
L'éco-musée
Aune quinzaine de kilomètres à l'est du centre ville à Nancray, se trouve le musée-parc des maisons comtoises qui regroupe une trentaine de constructions reconstituées pour illustrer l’habitat rural ancien sur le thème du rapport de l’homme à la nature.
Les constructions présentées sont typiques des régions françaises : viennes à torchis et colombages (Alsace), fermes bressanes, du haut-Doubs avec toit en tuyé (cheminée pour fumer la viande) et tavaillons (plaquettes de bois), fruitière à comté du Jura, maison en grès rose des Vosges et différents ateliers (tisserand, four à pain, grenier, abreuvoir…)
Du haut de la citadelle
Cette superbe réalisation achevée en 1684, due (comme de bien entendu) à Vauban, surplombe d'au moins cent mètres la ville ancienne blottie dans un méandre du Doubs. De ce fait, elle offre de magnifiques panoramas sur les alentours.
Elle s'étend sur une superficie de 11 hectares tournée de nos jours vers le tourisme et la culture.
La citadelle, vue du chemin de ronde Vue générale de la citadelle
Dans la région, on peut également aller visiter la vallée de la Loue et son "miroir" reflétant dans ses eaux pures les maisons d'Ornans et à Ornans, commune natale de Gustave Courbet, le musée qui lui est consacré.(voir mon fichier Courbet et Ornans) ainsi que le village de Mouthier-Haute-Pierre.
Autres sites intéressants à visiter : le château de Moncley, les sources de belles rivières comme la Loue et le Lison ou la vallée de l'Ognon.
Toujours sur la région, voir également : Salins-les-Bains et la saline royale d'Arc-et-Senans, le château de Joux,le saut du Doubs, Montbéliard(voir mon fichier Visiter Montbéliard), la grotte d'Osselle ou le gouffre du Poudrey.
Gaston Lucas né en 1907, fut un simple ouvrier serrurier, un anonyme que rien ne distinguait de ses congénères. Pour exister, certains se firent militants, syndicalistes ou politiques.
Gaston n'est pas fait de ce bois là, lui a l'amour de son métier, un travail manuel qui l'a comblé, un métier qui a aussi son côté créatif.
Simplement, les circonstances ont fait qu'il a scellé une belle amitié avec une romancière Adélaïde Blasquez et qu'a germé l'idée de cet ouvrage dû à la voix de Gaston Lucas et à la plume d'Adélaïde Blasquez.
Il sera en quelque sorte le porte-parole de tous les ouvriers qui n'ont pour s'exprimer que leurs outils de travail, le révélateur de leur dignité.
Il nous fait partager ses idées et ses impressions comme dans cet extrait qui se situe après la guerre : « Toujours, après une guerre, les choses se passent à peu près de la même manière : il faut dut temps pour redresser l'économie d'un pays, pour ramener la situation à la normale. Depuis 1914, les prix étaient montés en flèche, mais les salaires n'avaient pas bougé. Je peux bien comprendre ce qui se passait dans l'esprit des gens, à l'époque, parce que j'ai vécu la même expérience en 1945, à mon retour d'Allemagne. Petit à petit, les grévistes prenaient conscience que les ouvriers faisaient à eux seuls les frais de la crise, que c'est à force de les pressurer, de leur réclamer de plus en plus de sacrifices, que le gouvernement espérait sortir de ses difficultés. La grève qui, au début, s'était présentées comme un mouvement de solidarité prenait un autre sens. »
Peu à peu, il a pris conscience par ses discussions, par ses lectures, des enjeux, il commençait à comprendre, dit-il, qu'on nous « avait bourrée le crâne pour nous obliger à nous entre-tuer, mais qu'à la fin des fins, Russes, Allemands, Français, les ouvriers étaient tous du même bord, tous sur le même plan. »
La guerre lui a aussi permis de constater un autre phénomène : compte tenu des évolutions intervenues pendant son absence, il a dû se réadapter, « c'était dur parce qu'il y avait beaucoup de changements, la façon de vivre et de s'habiller puis surtout la mentalité des gens n'était plus pareille. »
Outre l'aspect mémoriel de cet ouvrage, ce qui fait son intérêt est la complémentarité entre l'aspect événementiel lié son époque, écrit en respectant l'écriture brute de Gaston Lucas et une réflexion sur son expérience, mise en forme par Adélaïde Blasquez.
Notes et références
[1] Célèbre phrase de Céline que Sartre plaça en exergue de La Nausée
Voir également
* Mémoire d'un bas breton -- Fabrication d'un collabo -- Marie Brick -- Alfred K, zouave et communard -- Le chant des Canuts --Les ombrelles du quai Pierre-Scize --