Référence : Philippe Sollers, "Portraits de femmes, éditions Flammarion, 156 pages, 2013
« On ne naît pas homme, on le devient, la plupart du temps à ses dépens. »
Sollers, on aime ou on n'aime pas. Il laisse rarement indifférent avec des oppositions entre les 'pour' et les 'contre', ceux qui s'en tiennent à ses digressions et son ton badin, ceux qui font la part du jeu, qui voient la juste notation sur l'évolution d'une époque de derrière le propos séducteur.
Philippe Sollers et les femmes n'est pas vraiment pour lui un sujet nouveau. Il avait déjà proposé deux variations sur ce thème, "Femmes" en 1983 et "Portrait d'un joueur" deux ans plus tard. Trente ans séparent "Femmes" de son portrait, des années pendant lesquelles ses deux villes fétiches ont bien évolué, se reconnaît-il vraiment dans sa ville natale, le Bordeaux d'aujourd'hui et Venise où il passe une partie de sa vie ?
Philippe Sollers et Julia Kristeva, 1968 Sollers et Dominique Rolin
Cette fois avec Portraits de femmes (au pluriel), il se mire plutôt dans les yeux de femmes qu'il connaît bien, qui lui sont chères, celles sans doute aussi qui se retrouvent en lui, qui représentent autant de miroirs qu'il peut orienter à son gré.
Deux femmes ont dominé sa vie. D'abord Dominique Rolin [1] qu'il connut jeune alors qu'elle avait le double de son âge, et sa femme Julia Kristeva [2], la mère de son enfant. Couple mythique dans le monde des lettres reposant sur une admiration réciproque et un subtil équilibre. Passent aussi en rafales les femmes de son enfance, sa mère Marcelle, sa tante et ses soeurs, et même Eugenia la domestique de la maisonnée qui l'initia aux plaisirs sensuels, lui qui a été élevé dans un univers de femmes, univers protégé de la bourgeoisie bordelaise.
Et puis d'autres, plus fugitives, qu'il puise dans les tableaux des femmes peintes par Edouard Manet, quelques reines de France aussi et cette admirable Cléopâtre dont on a tant glosé sur son appendice nasal.
A Bordeaux en 1937 entre sa mère et sa sœur Annie.
Notes et références
[1] Dominique Rolin (1913-2012)fut pendant 50 ans l'intime de Philippe Sollers à sa mort qui lui rendit hommage (voir L'Express du 15 mai 2012, l'article "Dominique Rolin, grand amour de Philippe Sollers, est morte")- Voir aussi les deux livres sur leurs relations : "Trente ans d'amour" (Gallimard, 1988) et "Journal amoureux" en 2000.
[2] Philippe Sollers est marié depuis 1967 à Julia Kristeva, écrivain, sémiologue et psychanalyste d’origine bulgare.
Sollers, Présentation
Les femmes de Sollers
Voir aussi mes autres fiches sur Sollers :
* Philippe Sollers et son oeuvre, inclus Portrait d'un joueur et Casanova
* Philippe Sollers A propos de Machiavel
* Philippe Sollers L'éclaircie
* Philippe Sollers L'évangile selon Nietzsche
* Philippe Sollers, Médium,
<><><> CJB Frachet - Feyzin - 22 janvier 2013 - <><> •• © • cjb • © •••• <><><>
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