Sollers en 2008
Présentation et Résumé
Dans ce roman de Philippe Sollers, la bonne compagnie artistique ne manque pas : il rend aux femmes un hommage appuyé en compagnie de Édouard Manet, Pablo Picasso, Casanova, Stendhal, Friedrich Nietzsche [1] ... et de quelques autres.Cette Lucie que le narrateur rencontre lors de la vente d'un manuscrit exceptionnel (l'un de ses auteurs préférés) : "Histoire de ma vie de Casanova", représente la femme lumière, d'où vient son prénom Lucie, cette embellie, cette "éclaircie" pour tout dire. Cette éclaircie, c'est aussi pour lui, cette citation tirée de "Parménide" du philosophe Martin Heidegger : « Les dieux sont ceux qui regardent vers l'intérieur, dans l'éclaircie de ce qui vient en présence. » ou cette référence à son cher Casanova : « Suivre le dieu. Quel dieu ? L'intime, l'instant, l'éclaircie, la rencontre, le hasard... »[2]
Ces femmes sont les divinités des arts, celles de chez Manet, Victorine Meurent, Berthe Morisot, Méry Laurent), de chez Picasso, Éva Gouel, Marie-Thérèse, Olga, Dora Maar, Jacqueline et de chez Sollers bien sûr avec Anne la sœur, Sylvie la nièce, Lucie, la femme aimée. [3]
Philippe Sollers rêve des superbes modèles de Manet qu'il s'imagine évoluer par les rues, comme Lucie, son nouvel amour dans laquelle il pense retrouver le souvenir d'Anne, sa sœur disparue. Les vraies fleurs chez Manet et les vraies femmes chez Picasso. « Parfaites, imprévues, elles s’offrent à leurs expériences. Elles s’épanouissent, éblouissent, vieillissent, périssent ; ce sont elles qui balisent le fleuve du temps. »
Relations critiques
« Dominé par la figure de Berthe Morisot, le roman de Philippe Sollers parle de peinture et d'amour.. »-- Patrick Grainville, Le Figaro du 02/02/2012 --
« Rimbaud toujours, Casanova beaucoup, Nietszche et quelques sages taoïstes tapis dans l'ombre... Ensemble convoqués par l'auteur pour conjurer et combattre le nihilisme mortifère dans lequel se complaît l'époque. Pour bousculer le cœur et l'intelligence de qui veut bien lire, voir, entendre. "C'est une question très serrée et difficile de savoir pourquoi une peinture touche directement au système nerveux", disait Francis Bacon - la réflexion vaut pour L'Éclaircie, pour tout Sollers. » -- Nathalie Crom, Télérama du 07 janvier 2012 --
« Tout cela est très intéressant, mais où est passée Lucie? Cette histoire d'amour ressemble à un fumeux prétexte et L'éclaircie n'est pas un roman. Pour le lecteur averti, du moins, ce sera l'occasion de voler à l'étalage un peu de la culture et du style du professeur Sollers. » -- Laurent Martinet, L'Express du 2 janvier 2012 --
Edition : "L'Éclaircie", Philippe Sollers, éditions Gallimard, collection Blanche, janvier 2012, 234 pages, isbn 2070132021
- ↑ Voir ma présentation de son ouvrage L'Évangile de Nietzche
- ↑ Voir ma présentation de Casanova l'admirable
- ↑ Voir l'article d'Aliocha Wald Lasowski dans le Magazine littéraire du 19 janvier 2012
Voir aussi mes autres fiches sur Sollers :
* Philippe Sollers et son oeuvre, inclus Portrait d'un joueur et Casanova
* Philippe Sollers A propos de Machiavel
* Philippe Sollers Portraits de femmes
* Philippe Sollers L'évangile selon Nietzsche
* Philippe Sollers, Médium,
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