Didier Van Cauwelaert vers l'écriture romanesque
Quelques oeuvres choisies :
- La Demi-pensionnaire La Maison des lumières
- Les Témoins de la mariée L 'orange amère
- La vie interdite L'enfant qui venait d'un livre
1- La demi-pensionnaire
Références : La Demi-pensionnaire, éditions Albin Michel, éditions Albin Michel, 1999, (ISBN 9782226108951), éditions Lgf, Collection Le Livre de poche, n° 15055, 224 pages, (ISBN 225315055X), 2001L'amour, ce philtre mystérieux, réunit ici deux êtres très dissemblables pas forcément faits pour se rencontrer, de façon banale au cours d'un déjeuner. Il tombe immédiatement amoureux d'Hélène dont il s'aperçoit au dessert qu'elle se déplace en fauteuil roulant. Elle a pourtant tout pour elle cette jeune femme si sexy : championne de voltige aérienne, très gaie… et pas facile à draguer. Thomas est sous le charme, elle le bouscule, lui fait découvrir la liberté, ne serait-ce pas en fin de compte lui qui vivait en infirme et que Thomas, cet homme bien portant, avait besoin de cette femme pour pouvoir se réaliser ?
2- La maison des lumières
La Maison des lumières, éditions Albin Michel, 179 pages, 2009, (ISBN 978-2-226-19079-6).Voir aussi le site : Star Didier Van Cauwelaert
Le paranormal à l'aune de la science ou, comme se le demande l'auteur, comment recréer le bonheur dans la réalité ?
Jérémie Rex, ex star en herbe du petit écran, pénètre par effraction dans un tableau de Magritte "L'Empire des lumières" pour renouer avec Candice, la femme de sa vie, qui vit sa vie de son côté, « l'absurde a toujours une résonance émotionnelle » assure son ami Philippe Necker [1].
Elle, Candice, « a grandi dans le trop-plein d'attentions d'une famille admirable qui l'a étouffée, culpabilisée [2]... » Il n'a pas su relever le défi, lui donner un amour plus fort que son passé. Lui Jérémie avec ce père trop tôt disparu, trop timide et cette mère si encombrante, si égoïste, si peu mère, ce demi-frère si mal à l'aise même s'il a 'pris sa place'. Des étrangers pour lui, des êtres qui n'ont pas de place dans sa vie [3].
Rejoindre vraiment Candice, c'est abandonner le réel, se glisser dans ce tableau de Magritte qu'elle aime tant, il fait d'abord un accident vasculaire, une NDE, une 'near death experience' puis fait une nouvelle tentative dans un labo privé en Suisse. Pour Candice, c'est une espèce de psyché qui lui renvoie l'image de sa vie [4]. Il faut qu'il sa redonne une chance après des années de vacuité, de perte d'identité accentuée par la perte de Candice [5]
Qu'a donc hérité Candice de son enfance, d'une éducation fondée sur l'interdit et le don de soi ? L'auteur y voit trois possibilités : « forger les belles âmes, les vrais complexes et les grandes amantes. » (page 173) Et il y a toujours ce tableau de Magritte qui la fascine [6]. Dans ses recherches sur ce tableau, Jérémie visite 'le jardin des musées' « construction en béton tubulaire, hésitant entre la maternelle, le centre des impôts et la maison d'arrêt. » (page 161)
Déception. Le sens profond de sa quête lui échappe mais l'essentiel est de retrouver Candice, la femme qu'il aime.
Candice pense à cette Marthe qui a si bien connu le peintre et que Jérémie a fini par retrouver : « Si Magritte peint toutes ces versions de sa maison après guerre, c'était peut-être pour l'aider à sortir de sa nuit intérieure... à retomber dans 'l'empire des lumières'. » Ainsi s'explique pour elle le titre du tableau.
Notes et références
- « Tout a un sens chez Magritte. Il y a une démarche, en tout cas. » (page 35)
- « Réduite à ses complexes d'infériorité, ajoute-t-il, condamnée de son point de vue à toujours décevoir les espoirs mis en elle. » (pages 86-87)
- Voir par exemple page 86
- « Ce tableau, c'est ta maison intérieure » commente-t-elle (page 106)
- Il faut « qu'il répare sa vie » lui conseille son ami Philippe Necker (page 81)
- Magritte qui disait que « l'illusion n'est pas là où l'on croit. »
3- Les témoins de la mariée
Les témoins de la mariée, éditions Albin Michel, 247 pages, mai 2010, (ISBN 978-2-226-20843-9), Librairie générale de France, coll. « Le Livre de poche », avril 2012, 184 p. (ISBN 978-2-253-16664-1)
- Livre audio : Didier van Cauwelaert (auteur et co-narrateur), Sophie Loubière (co-narratrice), Stéphane Ronchewski (co-narrateur) et Pierre Tissot (co-narrateur), Les Témoins de la mariée, Paris, Audiolib, 15 septembre 2010 (ISBN 978-2-35641-244-7) .
- Support : 1 disque compact audio MP3 ; durée : 5 h environ ; référence éditeur : Audiolib 25 0280 5. Le roman proprement dit est suivi d'un entretien avec Didier van Cauwelaert.
Mais un terrible drame survient : juste avant ce mariage tant attendu, Marc se tue au volant de sa Jaguar type E. Désemparés, ils vont tous les quatre à l'aéroport accueillir la belle Yun-Xiang qui n'est bien sûr au courant de rien. Le joli conte bascule dans la tragi-comédie. Ils se demandent bien comment lui annoncer la nouvelle, comment lui faire le moins de mal possible, persuadés qu'elle va s'effondrer en apprenant la nouvelle. Mais pas du tout, apparemment elle fait front et s'adapte fort bien à la situation. Eux-mêmes sont frappés de constater qu'ils se sentent libérés de cette amitié quelque peu paternaliste de Marc qui, sans qu'ils s'en aperçoivent, leur pesait et que faire leur bien malgré eux n'était pas une solution à long terme.
Ils se rendent compte aussi qu'ils sont tombés sous le charme de cette jeune femme dont ils ne savant rien. Qui est-elle vraiment la jolie fiancée de Shanghai ? Entre naïveté et manipulation, ils balancent. Il leur semble que Marc est toujours présent quelque part, ce qui accentue leur malaise.
4- L'orange amère
Référence : L'Orange amère, Éditions Le Seuil, Paris, 1988 Réédition Le Seuil/Points, 3 octobre 1995, 237 pages, (ISBN 2020259982)« la vie, c'est comme l'orange amère, elle n'est bonne à manger que si l'on en fait des confitures » écrit Didier van Cauwelaert, la vie est un peu à l'image du bigaradier qui n'offre toute sa saveur qu'aux connaisseurs, à ceux qui vont plus loin que son amertume première.
Jeanne est née dans le petit village de Chavignin au pied des montagnes, elle a 14 ans et deux pères. Son avenir peut être restreint à l'horizon de ce village ou s'ouvrir au monde et démultiplier les possibles; le monde plein de promesses de celui de celui de l'adolescence mais comment concrétiser ces promesses, cette virtualité d'un monde qui semble ouvert ?
5- La vie interdite
Référence : La Vie interdite, Didier van Cauwelaert, , éditions Albin Michel, 373 pages, 1997, (ISBN 2-226-08879-2)
Thème éternel que celui de la vie après la mort et du grand questionnement eschatologique. Il s’appelait Jacques Lormeau dans sa vie terrestre somme toute assez courte au regard de la vie humaine puisqu’il est mort à trente-quatre ans, sans importance pour l’éternité où tout se nivelle. Dès les premières phrases, le climat est donné : « Je m'appelais Jacques Lormeau, 64, avenue des Thermes à Aix-les-Bains, j'avais trente-quatre ans, j'étais quincaillier. Je suis mort à sept heures du matin. Il est huit heures vingt-huit sur l'écran du radio-réveil, et personne ne s'en est encore rendu compte. »
Comment vivre sa mort se demande Didier van Cauwelaert qui développe dans ce roman l’un de ses thèmes préférés. Comment continuer non pas à vivre puisque c’est impossible mais continuer à exister à travers les autres, à travers ses familiers, à travers la femme aimée, se faufiler dans ses pensées, participer aux rêves de son enfant, faire en sorte qu’il y ait une ‘vraie’ fin, choisie en quelque sorte, ou acceptée.
Il y a aussi ceux qui vous le lâchent pas qui vous fourrent sans vergogne dans leurs fantasmes, il y a ce poids qui fait qu’on n’a qu’une vie, qu’il faut faire peu ou prou des choix douloureux qui renvoient aux possibles et génèrent selon les cas regrets ou remords.
Heureusement dans ce questionnement douloureux, il y a le style mêlé d’émotions et d’humour de l’auteur qui traite ce sujet difficile avec la hauteur, le détachement nécessaire à la structuration d’une tranche de vie, celle qu’a vécue Jacques Lormeau.
6- L'enfant qui venait d'un livre
Référence : L'enfant qui venait d'un livre, éditions Prisma, mars 2011, isbn : 9782810401475, roman de 120 pages et manga de 40 pagesConception très novateur qui nous offre le dernier roman de Didier van Cauwelaert : le livre est associé à des tableaux de la peintre Soÿ et du dessinateur Patrice Serres. Il invente ainsi un genre littéraire nouveau qu'il appelle le Romanga.
Autre particularité : ce double livre roman et manga, est vendu au profit du traitement d'une 'maladie rare' la dystonie, maladie qui affecte les muscles et frappe les enfants.
L'auteur nous raconte une histoire bouleversante inspirée de la réalité, sa réalité d'écrivain quand il rencontre, au hasard des salons du livre, un homme qui lui parle de la maladie de sa fille, point de départ pour l'auteur d'un livre qu'il dédie aux enfants atteints de cette maladie, dont le produit des ventes sera reversé à l'unité de recherche des mouvements anormaux (URMA).
Le livre a des airs de roman policier qui met en scène garçonnet de 8 ans Zédérem, dont on ne sait d'où il vient et ressemble étrangement à un héros de manga qui porte le même nom. Il s'attache à une hôtesse d'accueil d'un salon du livre, disant sortir du manga. Apparemment, sa mère semble absente et il veut absolument aider une petite fille malade qu'il présente comme sa sœur. Et il semble bien que des gens en veulent à sa vie.
Mes différentes fiches sur Didier van Cauwelaert :
* Didier van Cauwelaert et son oeuvre : à travers 6 ouvrages
* Didier van Cauwelaert, fiction et réalité -- Didier van Cauwelaert, Jules --
* Le principe de Pauline -- Je suis-votre sujet --
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