lundi 10 février 2014

Milan Kundera, Une rencontre


Référence : Milan Kundera, "Une rencontre", Editions Gallimard, 26 Mars 2009, 208 pages, Isbn 9782070122844
 
Parler des autres, c'est parler de soi, « quand un artiste parle d'un autre, il parle toujours (par ricochet, par détour) de lui-même et là est tout l'intérêt de son jugement » écrit-il à propos de Francis Bacon. [1] Soi, l'écrit même, est peu de chose, surtout pour des hommes qui recherchent dans l'art quelques parcelles d'immortalité dans des l'œuvre qui pourraient leur survivre, mais il a du mal à croire, sceptique sur les pouvoirs de l'artiste, et il finira par un chapitre intitulé "Oubli de Schönberg" et sur cette question « Que restera-t-il de toi, Bertolt ? » [2]
 
Les bibliothèques sont pleins d'auteurs oubliés, rejetés, au purgatoire peut-être ad vitam eternam, témoin ce mot de Cioran lui glissant dans l'oreille à propos d'Anatole France: « Ne prononcez jamais ici son nom à haute voix, tout le monde se moquera de vous, » [3] et il s'interroge sur le scandale de la répétition est-il sans cesse effacé par le scandale de l'oubli ? » [4]
 
Milan Kundera poursuit ce dialogue avec lui-même comme il l'avait déjà entrepris avec L'art du roman. Il analyse d'abord les contours du roman existentiel à travers des thèmes aussi diverses que « la comique absence du comique » dans L'Idiot de Dostoïevski, la présence de la mort dans D'un château l'autre de Céline, la place de l'amour dans nos civilisations dans Professeur de de Philippe Roth, le déroulement de l'existence dans L'aile du cygne de Guldergur Bergsson, les souvenirs dans les méandres de la mémoire dans Et quand le rideau tombe de Juan Goytisolo ou la genèse de la création et la procréation dans Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez.
 
 
 
Commentaires
  • « Kundera signe un véritable recueil d’essais qui, outre de rares politesses, fait la part belle aux arts et à leurs serviteurs. Il y célèbre l’amitié, mais surtout le genre romanesque, la musique de Leos...  » Thomas Flamerion, even.fr
  • « Balade intuitive à travers le genre romanesque avec pour guide Milan Kundera, lecteur profond et généreux. » Nathalie Crom, Télérama le 28 mars 2009
  • « Qu'ont en commun Anatole France, Céline, Francis Bacon, Beethoven, Philip Roth, Aimé Césaire, Fellini et Malaparte? Milan Kundera leur rend hommage et paie sa dette.  » Alain Finkielkraut, Le Nouvel Observateur du 19 mars 2009
Repères bibliographiques (essais)
  • L'Art du roman, Gallimard, Folio,1986
  • Les Testaments trahis, Gallimard, 1993
  • D'en bas tu humeras des roses, illustrations d'Ernest Breleur, 1993
  • Le Rideau, Gallimard, collection Blanche, 7 avril 2005
  • Alain Finkielkraut, "Ce que peut la littérature", éditions Stock, collection "Les Essais", octobre 2006, 295 pages, ISBN 978-2-234-05914-6
Notes et références
  1. ↑ Voir le premier chapitre : "Le geste brutal du peintre : sur Francis Bacon"
  2. ↑ Voir l'article d'Audrey Pulvar, émission France Inter du 8 mai 2012
  3. ↑ Voir "Le panthéon de Kundera", le Nouvel Observateur du 19 mars 2009
  4. ↑ Voir Jean-Paul Enthoven, Le point du 23 mars 2009
Voir également mes articles : 
* Milan Kundera, Les testaments trahis, sa conception de l'écriture
* Milan Kundera, La fête de l'insignifiance, La valse aux adieux
* Milan Kundera, L'art du roman,
* Milan Kundera et Philip Roth
 


Liens externes
Kundera : une rencontre

Le Panthéon de Kundera
<<<  Christian Broussas - Roissiat-Courmangoux, juin 2012 - ©• cjb • ©  >>>  

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