Prix Cervantes 1981 et Prix Nobel de littérature 1990
Octavio Paz, né à Mexico [1] le 31 mars 1914, est d'ascendance mexicaine, métissée d'indien, par son père et andalouse par sa mère. [2] Sa jeunesse est marquée par l'admiration qu'il porte à trois personnes de sa famille. Son grand-père paternel fut un écrivain et un précurseur du mouvement « indigéniste ». Il possédait une bibliothèque extraordinaire qui permit au jeune Octavio qu'acquérir une culture protéiforme et de s'intéresser aux civilisations pré hispaniques. Son père, qui mourut encore jeune dans un accident de chemin de fer, avocat et initiateur de la réforme agraire dans les années vingt, fut un proche du révolutionnaire Émiliano Zapata, l'introduisant en particulier auprès du mouvement ouvrier des États-Unis. Une de ses tantes, assez anticonformiste, lui apprendra la langue française et l'initiera à cette littérature à travers des auteurs comme Victor Hugo, Michelet ou Rousseau.
Il vécut sa jeunesse dans une vaste maison de la banlieue de Mexico qui se dégrada peu à peu, faute de moyens et d'entretien. « Une des premières victimes du délabrement, ce fut la salle de bains et, alors adolescent, j'étais torturé par l'idée que les visiteurs pourraient remarquer l'absence de "commodités"... » des rideaux et des miroirs à profusion mais surtout la bibliothèque du grand-père avec ses douze mille volumes. Tout jeune homme encore, il débute sa carrière littéraire pendant ses études à l'Université de Mexico, fondant les revues Barandal en 1931 et Cahiers du val de Mexico en 1933, tout en publiant son premier recueil de poèmes.
Le jardin est un enchevêtrement d'arbres et d'herbes hautes, c'est là que commence "son aventure poétique", des arbres « à l'odeur de semences, » recherche d'un « moment de soleil entre deux peupliers. » Impressions récurrentes de ce jardin quand, dans son recueil poétique Liberté sur parole, il comparera une jeune fille à un arbre avec son feuillage et « ses racines comme des mains... » ou quand il voit l'amour comme un dialogue de forêt sous l'orage, quand cet instant « mûrit vers l'intérieur, lance des racines / croît en moi, m'occupe tout entier, / son feuillage délirant m'expulse, / mes pensées ne sont que ses oiseaux. » (Pierre de soleil)
Sur le plan personnel, il épouse en 1938 une jeune fille de 17 ans, Elena Garro qui deviendra une écrivaine reconnue. Ils eurent une fille, Helena, et furent très proches pendant cette période du sculpteur et peintre mexicain Juan Soriano. Ils divorceront en 1959 et Octavio Paz se remarie avec une française Marie-José Tramini à qui il dédiera certains de ses plus beaux poèmes de son recueil Versant Est (Ladera Este, 1969).
En 1936, il rompt brutalement avec ses études universitaires et part au Yucatan, « La mer naissait / Et de verts paysages sur la mer... » écrira-t-il, fonder une école pour les enfants d'ouvriers et de paysans. Au Yucatan, alors l'une des régions les plus pauvres du Mexique, il côtoie la misère et l'importance du passé indien de son pays. « J'y était préparé, ajoute-t-il. La bibliothèque de mon grand-père était riche en histoires de l'ancien Mexique, et lui-même avait écrit l'un des premiers romans "indigenistas". » Sa poésie est largement empreinte de ce climat, que ce soit dans le recueil qu'il publie alors, intitulé Entre la pierre et la fleur (Entre la piedra y la flor) ou ses œuvres ultérieures telles que Le labyrinthe de la solitude ou Pierre de soleil.
A l'époque du prix Nobel
A sa mort en 1990, Mario Vargas Llosa, autre prix Nobel de littérature latino-américain, écrira : « Je crois qu'avec Octavio Paz disparaît une des plus grandes figures de la culture contemporaine... il a laissé une trace profonde et des admirateurs et des adversaires émus par ses idées, ses images esthétiques, et les valeurs qu'il défendait avec intelligence et passion... »
Le poète n'a-t-il pas écrit : « Les hommes se servent des mots; le poète les sert. »
Quelques citations
- « Toute œuvre d'art est une possibilité permanente de métamorphose, offerte à tous les hommes. »
- « Les apparences sont belles dans leur vérité momentanée. » A la orilla del mundo
- « La solitude est le fond ultime de la condition humaine. L'homme est l'unique être qui se sente seul et qui cherche l'autre. » Le Labyrinthe de la solitude
- « La conscience des mots amène à la conscience de soi : à se connaître, à se reconnaître. » A Propos de Lopez Velarde
- « Par la parole, l'homme est une métaphore de lui-même. » L'Arc et la lyre
"L'eau parle sans cesse... Paz et Jorge Luis Borges Paz et Alechinsky
et jamais ne se répète"
Notes et références
- ↑ Son village natal de Mixcoac fait maintenant partie de la ville de Mexico
- ↑ Josefina Lozano, sa mère, est une Espagnole issue d’émigrés andalous.
- Le labyrinthe de la solitude, éditions Fayard, traduction J. JC. Lambert, 1959, voir aussi Le labyrinthe de la solitude
- Aigle ou soleil, éditions Falaize, 1958
- La fille de Rappaccini, éditions NRF, traduction A. Pieyre de Mandiargues
- Pierre de soleil, éditions Gallimard, traduction Benjamin Perret, 1962
- Hommage et profanations, éditions Jean Hugues, traduction Carmen Figueroa, 1963
- L'Arc et la Lyre, éditions Gallimard/NRF essais, octobre 1993, isbn 2070737047
- Claire Céa, "Octavio Paz, Poète d'aujourd'hui", éditions Séghers, 1965
- Présentation succinte, Lourdes Andrade Institut Cervantes
- Saison de nobel
- Octavio Paz à Paris
- Mario Vargas Llosa et Mario Vargas Llosa à Lima
- Pablo Neruda
- Gabriel Garcia Marquez
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