Le café "La place blanche" où se retrouvaient les surréalistes
Premier séjour à Paris (1946-1951)
Après une première expérience européenne en Espagne et un voyage aux États-Unis, Octavio Paz va passer quelque six années à Paris. Ce long séjour sera surtout marqué par sa rencontre avec le mouvement surréaliste, une amitié durable avec Max-Pol Fouchet, Benjamin Péret ou André Breton. Benjamin Peret traduira Pierre de Soleil, écrit en 1957, qui paraît dans le recueil Liberté sur paroles rassemblant ses écrits poétiques de 1935 à 1957. Il est un participant assidu aux réunions du groupe surréaliste qui a l'habitude de se retrouver place Blanche, au café La place blanche dans le IXème arrondissement. Le courant passe beaucoup mieux avec Albert Camus qu’avec Jean-Paul Sartre, froidure « peut-être due entre autres, à mes lectures de Heidegger » et à son expérience antérieure.
Il écrit un recueil de poèmes "Girasol" sur le thème de la transcendance de l’amour où sourd l’influence surréaliste et sen particulier celle du poète Henri Michaux dont il écrit : « L’œuvre de Michaux est une longue et sinueuse expédition vers quelques-uns de nos infinis… » C’est d’Avignon qu’il écrit en 1946 un poème "Le prisonnier" dédié au marquis de Sade, où se télescopent l’univers surréaliste et son expérience personnelle.
C’est de Paris qu’il porte un regard d’écrivain et même de sociologue sur l’évolution de son pays à travers son essai "Le Labyrinthe de la solitude" (El laberinto de la soledad) qui paraît en 1950 et constitue « une recherche attentive et passionnée de ‘l’essentiel mexicain’. » Séjour fécond puisqu’il publie également l’année suivante "Aigle ou soleil ? " (Aguila o sol ?), un recueil très marqué par le langage surréaliste, mélange de textes et de poèmes en prose, puis un recueil de contes "Sables mouvants" (Arenas movedizas). Sa quête de l’Occident, surtout écrit-il à travers « les romantiques allemands et le surréalisme », va se compléter d’une quête de l’Orient où il se rend après son séjour en France, le Japon et l’Inde où il lit les classiques taoïstes et bouddhistes, jetant ainsi un pont entre ces deux univers.
Réunion des surréalistes dans les années 50
Second séjour à Paris (1958-162)
« J’obtins de revenir à Paris en 1958, écrit-il lors de son retour. Parmi mes rencontres d’alors, je me rappelle celle de Georges Bataille. Je ne le vis pas souvent mais chaque fois ce fut important pour moi. » Dans "Salamandre" qui paraît en novembre 1960, langage poétique et langage familier se côtoient, jouant sur l’expérience amoureuse et poétique. L’eau, le fleuve représentent des métaphores de la femme, comme dans "Pierre de soleil" avec le feu comme élément prépondérant.
Légation mexicaine ave V. Hugo où résidait Paz
Il pose inlassablement la question du rôle du poète, du langage et des mots, « les mots ne sont pas des mots / Ils ne disent pas ce qu’ils disent, / Je dois dire ce qu’ils ne disent pas, / Je dois dire ce qu’ils disent… » C’est lors d’une discussion chez des amis dans leur maison du Marais qu’il décide d’écrire sur l’écrivain portugais Pessoa. « Tenter d’expliquer une œuvre, écrit-il, c’est d’abord savoir –et avouer- à quel point elle chemine en nous… » Pour lui, la poésie est ce qui reste et nous console, la conscience de l’absence. Symétrie biographique, comme à la fin de son premier séjour à Paris, Octavio Paz repart en Orient, en Inde où il va représenter son pays et renouer avec la mystique orientale.
En 1996, il participera activement au Mexique à la commémoration du centenaire d'André Breton, présidant maintes manifestations et faisant le discours de clôture du colloque de Mexico.
La bibliothèque Octavio Paz ave Marceau à Paris
Bibliographie
• Le labyrinthe de la solitude, éditions Fayard, traduction J. JC. Lambert, 1959, voir aussi Le labyrinthe de la solitude
• Aigle ou soleil, éditions Falaize, 1958
• La fille de Rappaccini, éditions NRF, traduction A. Pieyre de Mandiargues
• Pierre de soleil, éditions Gallimard, traduction Benjamin Perret, 1962
• Hommage et profanations, éditions Jean Hugues, traduction Carmen Figueroa, 1963
• L'Arc et la Lyre, éditions Gallimard/NRF essais, octobre 1993, isbn 2070737047
Voir aussi
• Claire Céa, "Octavio Paz, Poète d'aujourd'hui", éditions Séghers, 1965
• Octavio Paz, "Pessoa ou l’imminence de l’inconnu" (El desconocido de si mismo), Mexico, 1962
• Paul-Henri Giraud, "Octavio Paz, vers la transparence", préface d'Hector Bianciotti, Presses Universitaires de France, collection Partage du savoir, 305 pages, 2002, prix Le monde de la recherche universitaire
• "Le Paris d'Octavio Paz" : voir un extrait tiré de "Lueurs de l'Inde", Institut Cervantes 7, Rue Quentin Bauchart 75008 Paris
Voir également les écrivains latino-américains :
- Octavio Paz au Mexique
- Mario Vargas Llosa et Mario Vargas Llosa à Lima
- Pablo Neruda
- Gabriel Garcia Marquez
Liens externes
• Présentation succinte
• Lourdes Andrade
• Institut Cervantes
• Deux corps
<<< Christian Broussas - Octavio Paz 2 - Feyzin, 28/05/ 2012 << © • cjb • © >>>
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire