Franz-Olivier Giesbert
« De même que Flaubert disait "Emma Bovary, c’est moi ! ", je pourrais dire, certes sans me prendre au sérieux, " Rose, c’est moi ! ". Ce personnage de vieille femme qui avait traversé le siècle était dans ma tête depuis longtemps, jusqu’au jour où j’ai pris la plume pour raconter ses aventures. [...] Rose est un personnage drôle, loufoque et très résilient, jamais rien ne l’abat, elle rebondit toujours. Elle est l’incarnation de la formule de Nietzsche « "Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" ». Franz-Olivier Giesbert
Comment le commun des mortels peut-il traverser les terribles épreuves de la guerre et du nazisme sans en porter une marque indélébile, sans traumatisme, sans assumer une part de cette culpabilité-responsabilité ? « L'Histoire entre sans frapper et c'est à peine si on la remarque quand elle passe. Sauf quand elle vous roule dessus, » écrit FOG en guise de préambule. « La Cuisinière d'Himmler » mêlée aux tribulations des tragédies humaines, n’échappe pas à la règle. ELLE s’est installée à Marseille où elle tient le restaurant de La Petite Provence face au Vieux-Port où chaque plat de ses menus fait référence à un événement du passé : son plat aux haricots, le Plaki, lui vient de sa grand-mère), les aubergines à la provençale de Barnabé Bartavelle, le flan au caramel d'Emma Lempereur...
Rose, avec « un maigre filet de voix, cinq dents valides, une expression de hibou » se met en tête d’écrire ses Mémoires à l’âge de cent cinq ans. Fille de Vart et d'Hagop, elle naît dans un coin reculé de l’Arménie en juillet 1907, près de la mer Noire, à Kovata, ville particulièrement renommée pour ses poires. Mais c’est pourtant sur un cerisier qu’elle naît, « c'est ainsi que je vins au monde, en dégringolant. » Mais il faut fuir rapidement devant la menace de génocide du peuple arménien. Dans le fumier d'une charrette, Rose réussit à échapper au massacre, se retrouve prisonnière à bord d'un cargo, s'enfuit lors d'une escale à Marseille et parvient à se réfugier chez Barnabé Bartavelle, au restaurant Le Galavard pour échapper à des truands.
Toute jeune, elle a connu l’exil et la peur, elle a déjà vécu plusieurs vies. Dans sa nouvelle vie, elle apprend à confectionner les aubergines à la provençale, rencontre une paysanne, Emma Lempereur et tombe amoureuse de Gabriel Beaucaire. Puis, elle part pour Paris, ouvrir son premier restaurant. Quelques années de répit, vite passées quand à partir de 1933 les nazis commencent leur traque des juifs tandis qu’elle peaufine sa cuisine avec les mets qui font son succès, son flan au caramel, sa brandade et son soufflé au crabe, en particulier tout en élevant ses deux enfants Édouard et Garance.
Mais elle veut autre chose et rejoint la Turquie pour traquer l'assassin de son père. De retour chez elle à Paris, elle cache son mari Gabriel dénoncé pour ses origines juives mais il dit finalement se résoudre à fuir et, pour vivre, elle se lance alors dans le commerce des plantes médicinales.
Un jour, alors que les troupes allemandes ont défilé sur les Champs-Élysées, Himmler va dîner dans son restaurant La Petite Provence. Le Reichsführer-SS Himmler est ravi du repas, la félicite pour sa brandade et entame la conversation sur les tisanes et une obscure herboriste du XIIème siècle Hildegarde de Bingen, devenant un adepte des pilules au ginseng. Himmler s’est aussi amouraché de Rose et c’est alors que germe dans son esprit l’idée d’empoisonner le leader nazi aussi bien pour se venger que pour assurer la protection de sa famille.
Malgré les chagrins, les vicissitudes de l'époque et le temps qui s'étire, Rose est d'abord la joie, une certaine idée de l’hédonisme; elle fait sourire sinon rire dans les horreurs de ce terrible xxe siècle.
Commentaires critiques
* « Franz-Olivier Giesbert a le don de la vitesse et du rythme. Il a aussi celui de la curiosité: il aime les personnages hors du commun, les présidents en équilibre, les tragédies intimes. » Le Nouvel Observateur, 3 mai 1013
* « Avec La Cuisinière d'Himmler, roman aussi excessif que réjouissant, Franz-Olivier Giesbert revisite cent ans de fureur. » L'Express du 6 juin 2013
<<< Christian Broussas - Feyzin - 7 juin 2013 - << • ©• cjb • ©• >>>
« De même que Flaubert disait "Emma Bovary, c’est moi ! ", je pourrais dire, certes sans me prendre au sérieux, " Rose, c’est moi ! ". Ce personnage de vieille femme qui avait traversé le siècle était dans ma tête depuis longtemps, jusqu’au jour où j’ai pris la plume pour raconter ses aventures. [...] Rose est un personnage drôle, loufoque et très résilient, jamais rien ne l’abat, elle rebondit toujours. Elle est l’incarnation de la formule de Nietzsche « "Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort" ». Franz-Olivier Giesbert
Comment le commun des mortels peut-il traverser les terribles épreuves de la guerre et du nazisme sans en porter une marque indélébile, sans traumatisme, sans assumer une part de cette culpabilité-responsabilité ? « L'Histoire entre sans frapper et c'est à peine si on la remarque quand elle passe. Sauf quand elle vous roule dessus, » écrit FOG en guise de préambule. « La Cuisinière d'Himmler » mêlée aux tribulations des tragédies humaines, n’échappe pas à la règle. ELLE s’est installée à Marseille où elle tient le restaurant de La Petite Provence face au Vieux-Port où chaque plat de ses menus fait référence à un événement du passé : son plat aux haricots, le Plaki, lui vient de sa grand-mère), les aubergines à la provençale de Barnabé Bartavelle, le flan au caramel d'Emma Lempereur...
Rose, avec « un maigre filet de voix, cinq dents valides, une expression de hibou » se met en tête d’écrire ses Mémoires à l’âge de cent cinq ans. Fille de Vart et d'Hagop, elle naît dans un coin reculé de l’Arménie en juillet 1907, près de la mer Noire, à Kovata, ville particulièrement renommée pour ses poires. Mais c’est pourtant sur un cerisier qu’elle naît, « c'est ainsi que je vins au monde, en dégringolant. » Mais il faut fuir rapidement devant la menace de génocide du peuple arménien. Dans le fumier d'une charrette, Rose réussit à échapper au massacre, se retrouve prisonnière à bord d'un cargo, s'enfuit lors d'une escale à Marseille et parvient à se réfugier chez Barnabé Bartavelle, au restaurant Le Galavard pour échapper à des truands.
Toute jeune, elle a connu l’exil et la peur, elle a déjà vécu plusieurs vies. Dans sa nouvelle vie, elle apprend à confectionner les aubergines à la provençale, rencontre une paysanne, Emma Lempereur et tombe amoureuse de Gabriel Beaucaire. Puis, elle part pour Paris, ouvrir son premier restaurant. Quelques années de répit, vite passées quand à partir de 1933 les nazis commencent leur traque des juifs tandis qu’elle peaufine sa cuisine avec les mets qui font son succès, son flan au caramel, sa brandade et son soufflé au crabe, en particulier tout en élevant ses deux enfants Édouard et Garance.
Mais elle veut autre chose et rejoint la Turquie pour traquer l'assassin de son père. De retour chez elle à Paris, elle cache son mari Gabriel dénoncé pour ses origines juives mais il dit finalement se résoudre à fuir et, pour vivre, elle se lance alors dans le commerce des plantes médicinales.
Un jour, alors que les troupes allemandes ont défilé sur les Champs-Élysées, Himmler va dîner dans son restaurant La Petite Provence. Le Reichsführer-SS Himmler est ravi du repas, la félicite pour sa brandade et entame la conversation sur les tisanes et une obscure herboriste du XIIème siècle Hildegarde de Bingen, devenant un adepte des pilules au ginseng. Himmler s’est aussi amouraché de Rose et c’est alors que germe dans son esprit l’idée d’empoisonner le leader nazi aussi bien pour se venger que pour assurer la protection de sa famille.
Malgré les chagrins, les vicissitudes de l'époque et le temps qui s'étire, Rose est d'abord la joie, une certaine idée de l’hédonisme; elle fait sourire sinon rire dans les horreurs de ce terrible xxe siècle.
Commentaires critiques
* « Franz-Olivier Giesbert a le don de la vitesse et du rythme. Il a aussi celui de la curiosité: il aime les personnages hors du commun, les présidents en équilibre, les tragédies intimes. » Le Nouvel Observateur, 3 mai 1013
* « Avec La Cuisinière d'Himmler, roman aussi excessif que réjouissant, Franz-Olivier Giesbert revisite cent ans de fureur. » L'Express du 6 juin 2013
<<< Christian Broussas - Feyzin - 7 juin 2013 - << • ©• cjb • ©• >>>
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