On ne peut guère dire que Steinbeck se soit fait remarquer dans sa jeunesse. Après le lycée à Salinas en Californie, il étudie à Stanford mais abandonne rapidement ses études. Il quitte l’université en 1925 à l’âge de 23 ans sans aucun diplôme et, après quelques années passées à New-York où il vit de petits boulots (reporter, apprenti peintre, maçon, ouvrier et chimiste), repart chez lui à Salinas. Son œuvre est tout empreinte de ses paysages, de ces relations et de cette ambiance qui se dégage de l’Amérique de l’Ouest.
En 1900, ses parents achètent une belle maison à deux étages de
style victorien à Salinas, située à l’angle de Central Avenue et de Stone
Street où John naît en février 1902. Il la vendra en 1936 après la mort de ses
parents. En 1971, la maison a été cédée à une association à but non lucratif
et, après des travaux de restauration, elle fut transformée en restaurant
gastronomique. Répertoriée comme œuvre littéraire historique en 1995 et lieu
historique en 2000, elle contient des souvenirs et des photographies de la
famille Steinbeck ainsi que des ouvrages de l’écrivain.
La maison de Salinas
La maison de Salinas
Ses débuts littéraires
ressemblent à ses débuts dans la vie. Son premier roman « La
Coupe d’or, » une fiction basée sur la vie de Henry Morgan, passe inaperçu. En 1930, il épouse Carol Henning et déménage à Pacific Grove. Il y rencontre Edward Ricketts, un biologiste avec qui
il se lie d’amitié. D’autres romans suivront comme « Les
Pâturages du Ciel, »
histoires se passant dans la ville de Monterey, « Le Poney rouge »
ou « Au dieu inconnu, » mais le succès
n’est toujours pas là.
Il reste au chevet de
sa mère malade qui décède en 1934 puis son père l’année suivante. Pourtant, la
chance lui sourit alors avec le succès « Tortilla Flat » puis ce
sera « Des souris et des hommes » et « En
un combat douteux » même s’il constate qu’autour de lui « Il y a des émeutes dans
Salinas et des meurtres dans les rues de cette chère petite ville où je suis
né ». En 1938, c’est « Les Raisins de la
colère » et bien qu’il trouve que son roman n’est pas à la
portée du grand public, qui remportera un franc succès et recevra le Prix Pulitzer.
Après son remariage
avec Gwyndolyn Conger en 1943, il part
s’installer à Monterey, mais le
courant passe mal et il repart assez vite pour New York puis s’établit à Pacific
Grove en 1948 avec sa femme et ses deux fils Thom et John. Après un
voyage en Russie avec Robert Capa qu’il relatera dans son « Journal russe. » Après la mort
de son ami Ricketts et son second
divorce, Il se remarie en 1950 avec Elaine
Anderson Scott et publie deux
ans après son grand roman « À l’est d’Eden ».
Nouveau déménagement en 1955 à Sag Harbor, dans l’État de New York et premiers ennuis
de santé en ce qui l’incite à profiter de la vie et à voyager en Angleterre, au Pays de Galles et de sillonner l’Amérique en 1960. Il traverse de
longues périodes de doute, regrette une notoriété qui le détourne « des vraies choses, » notoriété
décuplée quand il reçoit le prix Nobel de littérature en 1962.
Après un dernier voyage en Europe, il s’éteint à New-York en décembre 1968.
Steinbeck avec sa femme Elaine
Steinbeck avec sa femme Elaine
Si la Californie en particulier, ainsi que les villes où il a vécu sont très présentes dans l’œuvre de Steinbeck, il met aussi souvent en scène des personnages de la vie de tous les jours, des gens de la classe ouvrière, confrontés aux répercussions de la crise économique de 1929 et aux grandes tempêtes qui ont secoué l’Amérique pendant les années trente. Il aimait beaucoup se comparer à ce qu’il appelait Pigasus -un cochon volant-, « attaché à la terre mais aspirant à voler, » ce que sa dernière femme Elaine Steinbeck traduisait en parlant d'une « âme lourde mais essayant de voler ».
Il a précisé sa
conception du rôle de l’écrivain qui selon lui « est chargé d'affirmer et même de célébrer la noblesse virtuelle
du cœur et de l'esprit de l'homme : sa vaillance dans l'échec, son courage, sa
compassion, son amour. Dans la guerre sans fin contre la faiblesse et le
désespoir, il représente la bannière qui rallie l'espoir et l'émulation… »
<<< • • Christian Broussas • John Steinbeck • °° © CJB °° • • 03/2014 >>>
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