Jean Lacouture Montaigne à cheval
Référence : Jean Lacouture, Montaigne à cheval, éditions Le Seuil, 330 pages, 1996
« Je ne démonte pas volontiers quand je suis à cheval, car c'est l'assiette en laquelle je me trouve le mieux.»
Michel Eyquem de Montaigne
Michel de Montaigne, un philosophe cavalier chevauchant à travers la France et Contrairement à une idée tenace, ce n’est pas un doux rêveur enfermé dans son cabinet de travail. Sa fameuse librairie des hauteurs de Montravel, près de Bordeaux.
L’homme public eut sa place dans la politique et la diplomatie de l’époque, jouant les émissaires pour la royauté, s’amusant comme la jeunesse peut le faire, se frottant aux dangers des routes… et s’engageant à écrire les premiers chapitres des Essais. Lui qui se plaignait de ses faiblesses corporelles, il se juge « très suffisant cavalier », ce qui est déjà un peu mieux.
Sa sagesse n’est pas l’effet de sa nonchalance mais, écrit Jean Lacouture, « une conquête de la volonté et de l’esprit sur le tourment de l’inquiétude et l’appréhension de la mort- sans parler de la violence du caractère. »
Ses pérégrinations n’ont rien de gratuit, il va de ci de là, s’entremet comme magistrat, comme maire de Bordeaux (comme son père), dans les guerres de religion qui rongent le pays comme une maladie. Il fera par exemple un interminable voyage à travers l’Europe (dix-sept mois) sous le fallacieux prétexte de soins médicaux, découvrant des machines hydrauliques en Allemagne, les artichauts en Italie, saluant à Rome le pape et les belles romaines. Tout en fréquentant les bibliothèques et s’adonnant aux doctes conversations.
Un homme complet, en quelque sorte.
Cette vie d’un honnête gentilhomme de la Renaissance n’est pas très différente de celle de certains de ses contemporains de même condition (l’Europe est très ouverte à l’époque), balançant entre stoïcisme et épicurisme pour, nous assure Jean Lacouture « goûter, jusque dans son inconfort, la vie à bride abattue. »
Le jeune homme devenu parisien pour cause d’études, se révèle très dépensier, surtout pour ses tenues vestimentaires à la dernière mode de la capitale que pour l’équitation, discipline dont il est particulièrement féru. Cette disposition lui vaudra ses premiers démêlés avec son père, relations qui ne vont pas vraiment s’améliorer malgré ce qu’il en laisse paraître dans ses Essais. Et avec sa mère, c’est pire encore, une incompatibilité d’humeur qu’il ne peut guère cacher et qui va se cristalliser dans la succession qui le desservira, suite au décès de son père.
Ah, la belle amitié avec son alter ego La Boétie, que n’a-t-on glosé sur ce lien indissociable qui résista aux années. Jean Lacouture, en biographe rigoureux, analyse cette relation qui, pour Montaigne en tout cas, ressemble à une relation amoureuse platonique d’un homme qui n’a jamais connu la passion, et même une longue relation amoureuse avec une femme. Il eut certes des intrigues avec des "filles-fleurs" mais jamais de liens forts confortés dans la durée.
Si son mariage ne fut qu'une union de convention comme c’était d’ailleurs l’usage à l’époque dans ce milieu, cette amitié avec Etienne de La Boétie nous est en fait connue qu'à travers ce que nous en dit Montaigne dans ses Essais, recomposée plusieurs années après par la mémoire ; peut-être idéalisée au gré de ses sentiments d’alors, des représentations de sa psyché. Il nous faut bien dans ces conditions nous contenter des dires de Montaigne, de l’aura qu’il en a conservée, de ce qui s’imprima dans son esprit pendants son agonie, lui qui l’a assisté dans ses derniers instants. Instants forts s’il en est d’une amitié hors du commun, appétence innée « parce que c’était lui, parce que c’était moi », une courte amitié brusquement stoppée par la maladie dont l’auteur se demande si elle aurait résisté à l’usure du temps.
À l’âge de 35 ans, Montaigne décide d’abandonner sa charge de maire de Bordeaux et se retire sur "ses terres". Décision surprenante trois ans après le décès de son père qui avait revu un testament qui lui avait imposait la tutelle de sa mère.En fait, il aura encore nombre de missions diplomatiques qui le tiendront éloigné de son domaine.
Sa vie privé est plus contrastée. Du mariage de raison avec un beau parti, Françoise de La Chassaigne en 1565, ne survivra qu’une seule fille Léonor, mariage dont ils éprouveront tous deux vite la lassitude. Encore jeune, il sera victime de douloureuses coliques néphrétiques qui le handicaperont jusqu'à la fin.
Au changement radical qu'il impulse à sa vie, Jean Lacouture y voit surtout les effets d’un grave accident de cheval qui le laissa pour mort pendant au moins une heure et qui le bouleversa. C’est à partir de 1572 qu’il s’attela jusqu’à sa mort en 1592 (par intermittence) à la rédaction de ses Essais.
Ce qui les définit le mieux d’après l’auteur, c’est cette citation de Térence : « Je suis homme et crois que rien d’humain ne m’est étranger. » Il y plaide pour la tolérance, dénonce la torture, ridiculise l’idée de "sauvage", s’ouvre à toutes les cultures, choisit, se coule dans la culture ambiante, qu’il soie en Italie, en Allemagne, prôna la tolérance entre catholiques et réformés, allant jusqu’à respecter le choix d’un de ses frères qui se convertit à la Réforme.
Dans sa vie, tout n’est pas toujours aussi clair, en particulier quand il ne réagit au massacre de la Saint-Barthélemy en aucune façon pas plus qu’on en trouve trace dans ses Essais. Il semble qu’il ait eu parfois beaucoup de mal à rester neutre et avoir plutôt balancé pour le parti catholique.
« Il y a des vies légitimes, écrit-il curieusement dans le chapitre "De l’utile et de l’honnête" (III,1), comme plusieurs actions, ou bonnes ou excusables, illégitimes. » Jean Lacouture y subodore l’influence de Machiavel derrière ce jugement surprenant chez un homme généralement plus mesuré. Mais chez Montaigne, le réalisme cynique est tempéré par une grande tolérance, rejetant tyrannie et cruauté.
Son voyage à Rome pendant un an et demi,(21 juin 1580-30 novembre 1581) va marquer une rupture dans sa vie. Il part pour Rome en passant par l’est de la France et le sud de l’Allemagne pour cause de maladie (la gravelle) conjuguée à une grande lassitude et un raz le bol de la situation française. En tout cas, raisons "officielles" de ce besoin d’éloignement.
Son carnet de voyage nous en apprend peu sur ses motivations réelles, évoquant surtout les modes de vies des populations qu’il visite, incluant peu de notations culturelles sur les sites visités. Séjour qu’il doit écourter quand il apprend qu’il a été élu maire de Bordeaux et qu’il doit rentrer rapidement pour prendre des fonctions qui, vu le contexte, s’annoncent difficiles.
Son premier mandat sera marqué par l’action de Montaigne en faveur des enfants défavorisés à propos d’un conflit avec les jésuites. Le second sera beaucoup plus politique, pris qu’il fut entre les papistes soutenus par le maréchal Biron (son prédécesseur à la mairie) et les Réformés dont il fallait canaliser la fougue du roi de Navarre.
Montaigne avec son successeur le maréchal de Matignon, sut faire front à cette forte pression papiste et se retira de cette magistrature bordelaise tandis que la peste commençait à sévir à Bordeaux. Ses qualités diplomatiques, son entregent étant fort appréciés, Montaigne fut sollicité pour s’entremettre à plusieurs reprises entre les parties entre 1586 et 1688 (contemporaines de la rédaction du livre III des Essais), engageant le roi de Navarre à aller vers l’abjuration.
Pendant ces années, il se trouve pris dans la politique de bascule des Valois s’alliant avec les Guise pour porter la guerre contre les Réformés puis renversant cette alliance. Tout ceci dans la tourmente d’une nouvelle épidémie de peste qui sévit jusqu’au portes de son domaine. Les choses évoluent quand en octobre 1587, les Réformés écrasent les troupes royales de Joyeuse à Coutras.
Début 1588, la porte est de nouveau ouverte à la négociation et c’est Montaigne qui est choisi pour cette difficile mission mais on bute toujours sur le problème de la conversion. Les événements vont alors se précipiter, l’assassinat du "balafré" à Blois et quelque mois plus tard, celui d’Henri III à Saint-Cloud chez les Gondi où réside le roi.
Mais Montaigne, vieilli et malade, grand-père désormais, n’est guère à même de poursuivre ses ambassades et travailler pour la paix et se retire sur ses terres. Il meurt en septembre 1592 d’un flegmon à la gorge, inhumé à Bordeaux, dans l’église des feuillants.
Aux épitaphes de son tombeau, Jean Lacouture préfère cette citation tirée du Livre III, chapitre 10 : « J’ai pu me mêler des charges publiques sans me départir de moi de la largeur d’un ongle, et me donner à autrui sans m’ôter à moi. »
Vitrail : le guide Montaigne par Juliette kepenne
Montaigne et la société civile, Colette Fleuret, revue "Europe", 1972 (cité par jean Lacouture)
« Montaigne n’est pas ce fantôme impressionniste et labyrinthique du Verbe en train de se dire que tend à présenter certaine critique contemporaine, cet Écrivain écrivant, à tous les degrés possibles d’écriture, le néant de l’Être et le chatoiement des apparences. Il est un philosophe, amant de la vérité, qui cherche obstinément comment penser pour savoir comment agir. Car chez lui, la pensée ne se sépare pas de l’action, de la pratique concrète et efficace ; née de l’expérience, elle retourne à celle-ci… "Composer nos mœurs est notre office, et non pas composer des livres" déclare-t-il nettement. Et pas seulement nos mœurs mais aussi celles du public, ce public pour qui on écrit, après tout… »
* Voir aussi ma fiche intitulée : Sara Bakewell, Sur Montaigne --
< • Christian Broussas – Lacouture - 10/10/2016 < • © cjb © • >
Référence : Jean Lacouture, Montaigne à cheval, éditions Le Seuil, 330 pages, 1996
« Je ne démonte pas volontiers quand je suis à cheval, car c'est l'assiette en laquelle je me trouve le mieux.»
Michel Eyquem de Montaigne
Michel de Montaigne, un philosophe cavalier chevauchant à travers la France et Contrairement à une idée tenace, ce n’est pas un doux rêveur enfermé dans son cabinet de travail. Sa fameuse librairie des hauteurs de Montravel, près de Bordeaux.
L’homme public eut sa place dans la politique et la diplomatie de l’époque, jouant les émissaires pour la royauté, s’amusant comme la jeunesse peut le faire, se frottant aux dangers des routes… et s’engageant à écrire les premiers chapitres des Essais. Lui qui se plaignait de ses faiblesses corporelles, il se juge « très suffisant cavalier », ce qui est déjà un peu mieux.
Sa sagesse n’est pas l’effet de sa nonchalance mais, écrit Jean Lacouture, « une conquête de la volonté et de l’esprit sur le tourment de l’inquiétude et l’appréhension de la mort- sans parler de la violence du caractère. »
Ses pérégrinations n’ont rien de gratuit, il va de ci de là, s’entremet comme magistrat, comme maire de Bordeaux (comme son père), dans les guerres de religion qui rongent le pays comme une maladie. Il fera par exemple un interminable voyage à travers l’Europe (dix-sept mois) sous le fallacieux prétexte de soins médicaux, découvrant des machines hydrauliques en Allemagne, les artichauts en Italie, saluant à Rome le pape et les belles romaines. Tout en fréquentant les bibliothèques et s’adonnant aux doctes conversations.
Un homme complet, en quelque sorte.
Cette vie d’un honnête gentilhomme de la Renaissance n’est pas très différente de celle de certains de ses contemporains de même condition (l’Europe est très ouverte à l’époque), balançant entre stoïcisme et épicurisme pour, nous assure Jean Lacouture « goûter, jusque dans son inconfort, la vie à bride abattue. »
Le jeune homme devenu parisien pour cause d’études, se révèle très dépensier, surtout pour ses tenues vestimentaires à la dernière mode de la capitale que pour l’équitation, discipline dont il est particulièrement féru. Cette disposition lui vaudra ses premiers démêlés avec son père, relations qui ne vont pas vraiment s’améliorer malgré ce qu’il en laisse paraître dans ses Essais. Et avec sa mère, c’est pire encore, une incompatibilité d’humeur qu’il ne peut guère cacher et qui va se cristalliser dans la succession qui le desservira, suite au décès de son père.
Ah, la belle amitié avec son alter ego La Boétie, que n’a-t-on glosé sur ce lien indissociable qui résista aux années. Jean Lacouture, en biographe rigoureux, analyse cette relation qui, pour Montaigne en tout cas, ressemble à une relation amoureuse platonique d’un homme qui n’a jamais connu la passion, et même une longue relation amoureuse avec une femme. Il eut certes des intrigues avec des "filles-fleurs" mais jamais de liens forts confortés dans la durée.
Si son mariage ne fut qu'une union de convention comme c’était d’ailleurs l’usage à l’époque dans ce milieu, cette amitié avec Etienne de La Boétie nous est en fait connue qu'à travers ce que nous en dit Montaigne dans ses Essais, recomposée plusieurs années après par la mémoire ; peut-être idéalisée au gré de ses sentiments d’alors, des représentations de sa psyché. Il nous faut bien dans ces conditions nous contenter des dires de Montaigne, de l’aura qu’il en a conservée, de ce qui s’imprima dans son esprit pendants son agonie, lui qui l’a assisté dans ses derniers instants. Instants forts s’il en est d’une amitié hors du commun, appétence innée « parce que c’était lui, parce que c’était moi », une courte amitié brusquement stoppée par la maladie dont l’auteur se demande si elle aurait résisté à l’usure du temps.
À l’âge de 35 ans, Montaigne décide d’abandonner sa charge de maire de Bordeaux et se retire sur "ses terres". Décision surprenante trois ans après le décès de son père qui avait revu un testament qui lui avait imposait la tutelle de sa mère.En fait, il aura encore nombre de missions diplomatiques qui le tiendront éloigné de son domaine.
Sa vie privé est plus contrastée. Du mariage de raison avec un beau parti, Françoise de La Chassaigne en 1565, ne survivra qu’une seule fille Léonor, mariage dont ils éprouveront tous deux vite la lassitude. Encore jeune, il sera victime de douloureuses coliques néphrétiques qui le handicaperont jusqu'à la fin.
Au changement radical qu'il impulse à sa vie, Jean Lacouture y voit surtout les effets d’un grave accident de cheval qui le laissa pour mort pendant au moins une heure et qui le bouleversa. C’est à partir de 1572 qu’il s’attela jusqu’à sa mort en 1592 (par intermittence) à la rédaction de ses Essais.
Ce qui les définit le mieux d’après l’auteur, c’est cette citation de Térence : « Je suis homme et crois que rien d’humain ne m’est étranger. » Il y plaide pour la tolérance, dénonce la torture, ridiculise l’idée de "sauvage", s’ouvre à toutes les cultures, choisit, se coule dans la culture ambiante, qu’il soie en Italie, en Allemagne, prôna la tolérance entre catholiques et réformés, allant jusqu’à respecter le choix d’un de ses frères qui se convertit à la Réforme.
Dans sa vie, tout n’est pas toujours aussi clair, en particulier quand il ne réagit au massacre de la Saint-Barthélemy en aucune façon pas plus qu’on en trouve trace dans ses Essais. Il semble qu’il ait eu parfois beaucoup de mal à rester neutre et avoir plutôt balancé pour le parti catholique.
« Il y a des vies légitimes, écrit-il curieusement dans le chapitre "De l’utile et de l’honnête" (III,1), comme plusieurs actions, ou bonnes ou excusables, illégitimes. » Jean Lacouture y subodore l’influence de Machiavel derrière ce jugement surprenant chez un homme généralement plus mesuré. Mais chez Montaigne, le réalisme cynique est tempéré par une grande tolérance, rejetant tyrannie et cruauté.
Son voyage à Rome pendant un an et demi,(21 juin 1580-30 novembre 1581) va marquer une rupture dans sa vie. Il part pour Rome en passant par l’est de la France et le sud de l’Allemagne pour cause de maladie (la gravelle) conjuguée à une grande lassitude et un raz le bol de la situation française. En tout cas, raisons "officielles" de ce besoin d’éloignement.
Son carnet de voyage nous en apprend peu sur ses motivations réelles, évoquant surtout les modes de vies des populations qu’il visite, incluant peu de notations culturelles sur les sites visités. Séjour qu’il doit écourter quand il apprend qu’il a été élu maire de Bordeaux et qu’il doit rentrer rapidement pour prendre des fonctions qui, vu le contexte, s’annoncent difficiles.
Son premier mandat sera marqué par l’action de Montaigne en faveur des enfants défavorisés à propos d’un conflit avec les jésuites. Le second sera beaucoup plus politique, pris qu’il fut entre les papistes soutenus par le maréchal Biron (son prédécesseur à la mairie) et les Réformés dont il fallait canaliser la fougue du roi de Navarre.
Montaigne avec son successeur le maréchal de Matignon, sut faire front à cette forte pression papiste et se retira de cette magistrature bordelaise tandis que la peste commençait à sévir à Bordeaux. Ses qualités diplomatiques, son entregent étant fort appréciés, Montaigne fut sollicité pour s’entremettre à plusieurs reprises entre les parties entre 1586 et 1688 (contemporaines de la rédaction du livre III des Essais), engageant le roi de Navarre à aller vers l’abjuration.
Pendant ces années, il se trouve pris dans la politique de bascule des Valois s’alliant avec les Guise pour porter la guerre contre les Réformés puis renversant cette alliance. Tout ceci dans la tourmente d’une nouvelle épidémie de peste qui sévit jusqu’au portes de son domaine. Les choses évoluent quand en octobre 1587, les Réformés écrasent les troupes royales de Joyeuse à Coutras.
Début 1588, la porte est de nouveau ouverte à la négociation et c’est Montaigne qui est choisi pour cette difficile mission mais on bute toujours sur le problème de la conversion. Les événements vont alors se précipiter, l’assassinat du "balafré" à Blois et quelque mois plus tard, celui d’Henri III à Saint-Cloud chez les Gondi où réside le roi.
Mais Montaigne, vieilli et malade, grand-père désormais, n’est guère à même de poursuivre ses ambassades et travailler pour la paix et se retire sur ses terres. Il meurt en septembre 1592 d’un flegmon à la gorge, inhumé à Bordeaux, dans l’église des feuillants.
Aux épitaphes de son tombeau, Jean Lacouture préfère cette citation tirée du Livre III, chapitre 10 : « J’ai pu me mêler des charges publiques sans me départir de moi de la largeur d’un ongle, et me donner à autrui sans m’ôter à moi. »
Vitrail : le guide Montaigne par Juliette kepenne
Montaigne et la société civile, Colette Fleuret, revue "Europe", 1972 (cité par jean Lacouture)
« Montaigne n’est pas ce fantôme impressionniste et labyrinthique du Verbe en train de se dire que tend à présenter certaine critique contemporaine, cet Écrivain écrivant, à tous les degrés possibles d’écriture, le néant de l’Être et le chatoiement des apparences. Il est un philosophe, amant de la vérité, qui cherche obstinément comment penser pour savoir comment agir. Car chez lui, la pensée ne se sépare pas de l’action, de la pratique concrète et efficace ; née de l’expérience, elle retourne à celle-ci… "Composer nos mœurs est notre office, et non pas composer des livres" déclare-t-il nettement. Et pas seulement nos mœurs mais aussi celles du public, ce public pour qui on écrit, après tout… »
* Voir aussi ma fiche intitulée : Sara Bakewell, Sur Montaigne --
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