Référence : Musée Camille Claudel,10 Rue Gustave Flaubert, 10400 Nogent-sur-Seine
          

Un musée cette année pour Camille Claude (1864-1943), excellente nouvelle s’il en est pour cette paria qui resta trop longtemps confinée dans l’ombre de son maître, mentor et amant Auguste Rodin.
Après plusieurs reports, la date de cette ouverture tombe particulièrement bien puisque on fête aussi cette année le centenaire de la mort d’Auguste Rodin, couronné par la grande exposition que le Grand Palais lui consacre.

En 1882, à dix-huit ans, Camille Claudel, arrachant l’accord de son père, s’installe à Paris, pour suivre des cours de sculpture à La Grande Chaumière (ex Académie Colarossi) où enseigne Alfred Boucher. Elle loue un atelier, rue Notre Dame des Champs, avec trois amies anglaises, dont sa grande amie Jessie Lipscomb.

L’année suivante, Alfred Boucher, récent Prix de Rome, part pour la Villa Médicis et demande à Auguste Rodin de prendre sa place l’Académie Colarossi, un Rodin qui est aussitôt frappé par les qualités picturales et la maturité de Camille Claudel. En 1885, elle entre comme praticienne dans l’atelier Rodin, début d’une longue relation professionnelle, artistique et intime.


L'abandon                                   Persée et la gorgone             L'homme penché


Il est vrai qu’on s’est longtemps beaucoup plus intéressé à ses malheurs et à son interminable internement qu’à une œuvre marquante et prolifique, malgré le temps somme toute limité qu’elle a consacré à son art. Elle a maintenant "son" propre musée, après les belles expositions au musée de la Piscine à Roubaix ou la collection Yvon Lambert à Avignon qui ont permis aux visiteurs d’admirer son immense talent.

Nogent-sur-Seine, c’est la ville où Camille Claudel passa une partie de son adolescence, où elle réalisa ses premiers travaux et rencontra en 1874 le sculpteur Alfred Boucher qui lui apportera un soutien sans faille.
Nogent-sur-Seine, petite ville de 6 000 habitants, a la particularité d'avoir connu trois grands sculpteurs du XIXe siècle et du début du XXe : Camille Claudel, Paul Dubois et Alfred Boucher. Ces deux derniers offrirent à la ville, en 1902, un musée qui porte encore leurs deux noms.

    
 Jeune fille à la gerbe      Tête de brigand  (Giganti)                   La valse

Depuis le 8 juillet 2008, avec l'achat de la collection de Reine-Marie Paris, petite-fille de Paul Claudel et petite-nièce de Camille, précédée la veille par l'acquisition de Persée et la Gorgone dans le cadre d'une opération de mécénat, le Musée Paul-Dubois - Alfred-Boucher est à la tête de 66 sculptures de cette artiste, soit la plus importante collection au monde à lui être consacrée. « Persée et la Gorgone devait orner un des salons de l'hôtel particulier de la comtesse de Maigret à Paris, rappelle Yves Bourel, conservateur en chef. C'est la seule commande privée importante que reçut Camille dans toute sa carrière. »
La nouvelle installation a permis d’organiser une muséographie sur l'ensemble des salles. Les murs de couleur bleu nuit, les fenêtres occultées et la lumière des leds, bien orientée et très douce, contribuent largement à mettre les œuvres présentées en valeur.

L’exposition que propose le musée couvre la période allant de 1880 à 1914, c’est-à-dire des premières œuvres de sa jeunesse jusqu’à son internement. On peut y découvrir  39 de ses sculptures ainsi que 44 œuvres d’autres sculpteurs qui donnent un aperçu des techniques picturales de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.

            
                              Tête d’esclave et tête de rieur                                                      

Elle s’inscrit dans un cheminement thématique intégrant les liens avec l'architecture et l'aménagement public, ses relations avec les artistes qui l'entouraient et la lutte qu’elle a menée. 

                  
     Paul Claudel jeune (Camille)      Paul Claudel à 37 ans (Camille)


Dans le musée, on découvrira également les œuvres d'artistes locaux, comme celles de Paul Dubois ou Alfred Boucher, ainsi que des dépôts d’œuvres d'Auguste Rodin. La confrontation d'œuvres sur le même thème qu’ont traitées les deux artistes montre bien l'évolution de Camille Claudel au sein de l'atelier de Rodin, de l'influence de celui-ci sur sa jeune élève, à une confrontation fructueuse jusqu’à ce qu’elle prenne son indépendance vis-à-vis du maître.

     
Rodin, masque de Camille                                  Camille Claudel Buste de Rodin    

Les œuvres marquantes du musée de Nogent
- La Vieille Hélène ou Vieille femme, Terre cuite, 1885
- Femme accroupie. Plâtre patiné, 1884-1885
- Buste de Rodin, Bronze, 1888
- Sakountala (ou Sacountala). L’Abandon. Vertumne et Pomone, Réduction en bronze
- Ferdinand de Massary, Bronze, 1888
- Galatée. Statue en marbre, 1889.
- La Valse ou Les Valseurs, Bronze, 1892
- L’Implorante. Le Dieu envolé. L'Imploration. La Supliante, Réduction en bronze, 1894
- L'âge mûr. Le Chemin de la vie. La Fatalité. La Destiné, Bronze, 1895
- Léon Lhermitte, Buste en bronze, 1895
- Persée et la Gorgone, Marbre, 1898
- La Profonde pensée. Femme agenouillée devant une cheminée, Bronze, 1898, Marbre, 1900
- La Fortune, Bronze, 1900
- La Joueuse de flûte. La Petite Sirène. La Sirène, Bronze, 1905.

Références complémentaires
L’ouverture du musée -- Rétrospective Camille Claudel --
Voir ma fiche Auguste Rodin La Porte de fer --

         
            L'âge mûr                                       Femme accroupie


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