La passion de la méchanceté "sur un "prétendu divin marquis", éditions Autrement, août 2014


Après un premier essai sur Cervantès et son Don Quichotte, Michel Onfray s'attaque à un deuxième mythe à déconstruire tel qu'il aime le faire : Le marquis de Sade et Les 120 journées de Sodome. Avec un titre à la hauteur qui donne tout de suite le ton : "La passion de la méchanceté "sur un "prétendu divin marquis".
Oh certes, il y aurait beaucoup à dire sur ce divin marquis qui eut une vie aussi scandaleuse que ses écrits, qui connut la prison suite à une lettre de cachets, la prison, pas le cachot humide, rassurez-vous. Il fut oublié puis porté aux nues par une partie des intellectuels, ce qui explique qu’il soit considéré par certains comme une idole. Ce mythe, il le doit d'abord à Guillaume Apollinaire et à la préface qu’il écrivit pour un recueil de ses œuvres qu’il n’avait d’ailleurs semble-t-il pas beaucoup lues.


Contre histoire de la philosophie, Freud
Il a ensuite inspiré nombre d’écrivains, de Breton à Bataille, de Barthes à Lacan, de Deleuze à Sollers… Ils en ont fait un sage visionnaire et un philosophe précurseur du XXème siècle. C’est cette image que Michel Onfray s’est attelé à remettre en cause, notant combien Les 120 journées de Sodome sont d’une perversité difficile à admettre qui contient une grande pulsion de mort.Impossible de séparer l'homme de son œuvre.


Il souligne aussi que Sade a surtout été un opportuniste et que cet aristocrate n’a jamais aimé le peuple, qu’il fut emprisonné plusieurs fois, n’étant finalement qu’un délinquant sexuel s’apparentant à des actes barbares.
On savait tout ça, sa biographie n’a guère de secrets. Mais Michel Onfray la met en perspective par rapport à son œuvre qui, dépouillée de son aura, de ses odeurs de scandale, s’en trouve ainsi démystifiée et ramenée à de plus justes proportions.
* Voir aussi mon site consacré à Michel Onfray --
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