
En pratique : « Picasso, Donner à voir », Musée Fabre, 39, boulevard Bonne-Nouvelle, Montpellier, 2018
Site du musée Fabre Montpellier --


Femmes à Alger 1955
Les expositions Picasso ne manquent pas, elles sont même pléthoriques mais bien sûr elles ne se valent pas toutes. Pour qu’elles soient réussies, il faut au moins pouvoir réunir des œuvres majeures ou représentatives d’une époque, ce qui signifie réunir des œuvres prêtées par les grands musées institutionnels et les grands collectionneurs privés.
Ce qui est le cas pour l’exposition du musée Fabre de Montpellier, intitulée « Picasso, Donner à voir. »
Au total plus de cent-vingt œuvres de toutes natures, beaucoup de tableaux bien sûr mais aussi des sculptures, des dessins, estampes, céramiques… ainsi que des pièces documentaires.


Arlequin musicien, 1924, huile sur toile, musée Washington
Taureau debout 1947-48, faïence blanche, décor peint aux oxydes
L’objectif de Laurent Le Bon, directeur du Musée Picasso, est de démontrer à quel point Pablo Picasso restait « obstinément méditerranéen, » en tous cas sur l'aire occidentale. On y trouve des œuvres phare comme par exemple « La femme au peigne » (1907), « La flûte de Pan » (1923), « Trois femmes à la fontaine » (1921) ou « Le jeune peintre » (1972). L’ensemble se structure autour de quatorze moment-clefs, de 1896 (Picasso a alors onze ans) à 1972.

Ce sont ainsi 14 dates clés qui sont retenues, moments de grande créativité qu'on découvre comme une photographie de l'évolution de son œuvre. De ses débuts à Barcelone à son arrivée à Paris et sa découverte de la modernité qui va rapidement déboucher sur sa période bleue. Autant de périodes de remise en cause radicales marquées par la découverte de l’art primitif, prélude à la révolution cubiste.
Outre le Musée Picasso, ont aussi participé à cette exposition le Museum Picasso de Barcelone, la Collection Berggruen de Berlin, le Kunsthaus de Zurich ou la National Gallery de Washington, avec un prolongement de l’œuvre pictural vers le dessin, la gravure et la sculpture.


La flûte de Pan, 1923, Antibes Grand nu, 1964, Kunsthaus Zürich
Le mouvement de la pensée
L’exposition commence par la célèbre esquisse de 1920 où Picasso juxtapose sur sa toile des sujets aussi bien réalistes que cubistes. Il ne privilégie aucun style, sans toutefois recourir à l’abstraction. Il lançait des formules à l’emporte-pièce du genre « Il faut inventer de nouvelles inventions» ou « j'en suis arrivé au moment de ma vie où le mouvement de ma pensée compte davantage que la pensée elle-même. »
1- Nu au fauteuil rouge 1929 -- 2- Femme assise aux bras croisés 1937 --
3- Portrait de Marie-Thérèse 1937 --
L’exposition juxtapose des œuvres exécutées dans un même laps de temps mais de style radicalement différent, montrant que Picasso pouvait pratiquer plusieurs recherches formelles en même temps. Cette présentation est complétée par des archives, des carnets de dessins et des dessins préparatoires, illustrée par des dispositifs multimédia qui permettent d’approcher plus concrètement son processus créatif. On peut ainsi mieux apprécier la récurrence de certains thèmes ou procédés pendant tout son parcours.
La mort de Casagamas 1901 Femme lançant une pierre 1931
Sur Picasso, voir mes articles :
* Picasso et les femmes -- Picasso et la sculpture -- Expo Picasso-Giacometti --
* Expo Picasso à Évian, 2018 -- Expo Picasso Montpellier 2018 --
* Philippe Sollers, L'Eclaircie --
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