vendredi 4 novembre 2022

Michel Quint, L’espoir d’aimer en chemin

 Référence : Michel Quint, L’espoir d’aimer en chemin, éditions Joëlle Losfeld, 144 pages, janvier 2006 , Folio/Gallimard, Mars 2015

« Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? » Michel Quint

        
                                        Michel Quint          Et mon mal est délicieux

Avec Michel Quint, l'auteur d'Effroyables jardins, c'est une histoire de rencontres inopinées. Je le découvre en 2012 avec un roman Les Amants de Francfort qui colle à l'actualité de l'époque prise entre néo-nazis et extrême gauche puis en 2019 avec Les aventuriers du Cilento qui se déroule dans le sud de l'Italie. Cette fois, c'est une nouvelle rencontre due elle aussi au hasard avec un roman assez ancien datant de 2006, intitulé "L’espoir d’aimer en chemin". [1] Une découverte intéressante avec toujours ce réalisme humaniste qui le caractérise.

                   

La passion de René le marionnettiste est de distraire les enfants hospitalisés. Un jour, il est confronté à Louis, un jeune dans le coma qu’il tente de distraire. Il raconte, avec l'aide de ses deux marionnettes préférées Suzy et Momo, ce qui lui tient à cœur, les regrets de Rosa, sa mère trop tôt disparue, selon les dires de son père Robert, dans un accident de voiture, la difficile relation au père, un père toujours compliqué, impossible à saisir, à l’amour qu’il porte à Halva, sur fond de guerre d'Algérie, à laquelle il ne cessera de penser ou les difficultés qu'il éprouve pour vivre.

Le plus souvent, René est livré à lui-même. Léa une voisine s'occupe de lui jusqu'à ce qu'elle se brouille avec son père qui va alors le confier à Lulu, la tenancière d'un bistrot voisin où Robert a ses habitudes. 

Ses marionnettes, ce sont ses enfants, ses confidentes et son but était sans doute en l'occurrence de montrer à Louis que, même devant l'adversité, il ne faut pas baisser les bras, que lui aussi a été obligé de se battre tout au long de son existence. Il a aussi parfois ses moments de doute et même de découragement, se demande pourquoi la maladie tombe subitement sur telle personne, pourquoi un tel accident, « sait-on jamais où commence l'irréparable... ? Quel mot, quel geste, quelle miette de vie oubliée au bord d'un jour sans date, au revers d'une nuit perdue, finit par peser plus lourd qu'un destin arrêté par les dieux... ?  »

                  
Effroyables jardins     Une ombre sans doute    Sur-les-trois-heures-après-diner     

C'est son père qui lui a présenté un couple d'amis, Manu et Aïcha Martin et leur fille Halva, du même âge que lui dont il tombe immédiatement amoureux. Mais c'est la guerre d'Algérie et Manu est tué dans un attentat, auquel René a assisté. Il apprendra également la participation de son père à un réseau OAS.S'il a perdu la trace d'Halva, il va finir par retrouver celle de sa mère et le chemin sera difficile pour s'apprivoiser.

Maintenant, il partage son existence avec Daizy et son fils Luca. Ce n'est certes pas le grand amour comme avec Halva, mais dit-il aussi « on écoute battre notre temps ensemble, à même pas trop se parler, juste sentir que malgré tout on a encore devant nous de flamboyantes arrière-saisons apaisées. »

           
                                                Les joyeuses

Michel Quint nous plonge dans la guerre d'Algérie, revenant sur les affrontements entre partisans et adversaires de l'Algérie française.  Il nous fait pénétrer dans le climat assez électrique avec toute la sensibilité bienveillante dont il est capable, dans la droite ligne de son grand succès intitulé Effroyables jardins. Et on finira par apprendre les raisons de l'attentat qui a coûté la vie à Manu.

Daizy sent que les choses vont changer, que les marionnettes vont enfin réunir René et sa mère Rosa et elle préfère partir sans attendre ce qu'elle redoute le plus :e le retour d'Halva.

             
Avec des mains cruelles

Notes et références :
[1]
Le titre est extrait d'un poème d'Apollinaire, "La tzigane" (Alcools) :
« On sait très bien que l'on se condamne / Mais l'espoir d'aimer en chemin / Nous fait penser main dans la main / A ce qu'a prédit la tzigane. »

Rappel de mes fiches
:

Document utilisé pour la rédaction de l’article Les aventuriers du Cilento et
Les Amants de Francfort --

Voir aussi :
Document utilisé pour la rédaction de l’article Lundi perdu –- Cake-walk --

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