C'est à Rome en l'an 46 avant JC que, sous l'impulsion de Jules César, l’année débute en janvier, le mois de Janus. Ce calendrier dit "Julien" est basé sur le cycle solaire et une année de 365 jours. L’Église entérina cette décision beaucoup plus tard en 352 prétextant que le 1er janvier correspondrait à la circoncision de Jésus (8 jours après sa naissance). Mais ceci n'est pas encore entré dans les usages, les régions se référant au 25 décembre, au 1er janvier ou même au 1er mars. [1]

    Charles IX et l'édit de Roussillon

Autre problème : l'écart chronologique entre le calendrier Julien et le calendrier Grégorien qui finira par s'imposer. Le passage du premier au second se fera ainsi : le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 (du calendrier Julien) devient le vendredi 15 octobre 1582 (du calendrier Grégorien). La structure demeure identique, c'est-à-dire une année de 12 mois de 4 semaines débutant à partir de l’année de la naissance du Christ.

 
L'édit de Charles IX : commémoration à Roussillon 1

Il prévoit aussi l'inclusion des années bissextiles pour corriger le décalage du calendrier par rapport aux dates des équinoxes. Mais c’est l’édit de Roussillon (voir ci-dessous) qui va pérenniser la règle du 1er janvier qui va finir en 1622 par s'appliquer à tous les pays catholiques.

 
L'édit de Charles IX : commémoration à Roussillon 2


En 1564, le roi Charles IX se trouve avec sa mère Catherine de Médicis, au château de ROUSSILLON dans le département de l’Isère entre le 17 juillet et le 15 août 1564. [2]
C’est là qu’il signe le 9 août 1564 un texte important, l’édit de Roussillon,un texte préparé par le chancelier Michel de L'Hospital et le ministre Sébastien de L'Aubespine, qui stipule en son article 39 : « Désormais, sur tout le royaume de France, le premier jour de l'année sera le 1er janvier. »

       
Le château de Roussillon

En fait, il confirmait et étendait l'édit de Saint-Germain de 1562 qui prescrivait que les actes publics devraient être dorénavant datés à partir du 1er janvier.
Cette règle sera étendue en 1582 par le pape Grégoire XIII qui impose le 1er janvier comme date de départ du nouvel an à l’ensemble de l’Europe catholique. Ce qu’on nomme le calendrier grégorien est toujours resté le nôtre.

Il n’existe qu’une courte parenthèse pendant la Révolution entre 1793 et 1806 qui faisait commencer l’année le 22 septembre, ou plutôt le 1er du mois de Vendémiaire.

Le 1er janvier comme début de l’année calendaire ne s'applique pas en particulier en Chine (fixé selon les années entre le 21 janvier et le 20 février) et pour les juifs, c'est La fête juive de Roch Hachana, qui a lieu en automne, qui sert de référence. Dans les faits, la date du 1er janvier a tendance à servir de référence à la plupart des pays.

     

Complément
On dit que cette date du 1er janvier ne convenait pas à tout le monde et que des contestataires auraient décidé d'offrir des cadeaux de nouvel an le 1er avril, fausses étrennes [3] devenues au fil des années canulars et blagues... puis poissons d'avril !



Notes et références
[1]
 
À Lyon, c'était le 25 décembre, ailleurs parfois le jour de Pâques mais le plus souvent dans la chrétienté médiévale, elle commençait le 25 mars, jour de l'Annonciation, d'après des moines du VIIIe siècle suivant les travaux de Denys le Petit.
[2] En fait, la Cour s’est installée à Lyon, mais une épidémie de peste qui sévissait dans la région les contraint à trouver refuge à Roussillon.
[3] Ces cadeaux du Nouvel An étaient appelés "étrennes" en l'honneur de la déesse Strenia.

Voir aussi
* La fête de l'épiphanie -- La fête des mères -- L'Avent --
* La Toussaint -- Saint Valentin -- Le nouvel an --
*
Tradition du gui

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