Référence : Denis Labayle, Adélaïde Hautval, éditions Plon, mars 2024
« Une conscience pour l’humanité »
Discrète et modeste, d’un courage immense, c’est ainsi que je la définirais d’abord. Pourtant, Adélaïde Hautval, cette médecin psychiatre a tenu tête à des médecins nazis parmi les plus importants, mettant souvent sa vie en danger.
Même si elle ne s’est jamais mise en avant, elle est quand même la
deuxième Française et premier médecin à recevoir la distinction de « Juste parmi les nations ».
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« Puisque vous défendez les juifs, vous subirez leur sort. »
Instinctivement, mettant en pratique son humanisme Adélaïde Hautval soutient à la prison de Bourges (elle
a été arrêtée sur la ligne de démarcation en allant aux funérailles de sa mère) une jeune juive molestée par
un soldat allemand, affirmant aussi plusieurs fois que « les juifs sont des gens comme nous. »
Sans être membre d’un réseau de Résistance, alsacienne et protestante, Adélaïde Hautval va devoir cependant porter l’étoile jaune avec un bandeau où est inscrit : « Amie des juifs ». Emprisonnée, elle est envoyée dans des camps français, d'abord à Pithiviers puis à Beaune-la-Rolande en septembre 1942, elle passera ensuite par les prisons d'Orléans et de Romainville avant d’être déportée par le convoi du 24 janvier 1943 à Auschwitz-Birkenau puis à Ravensbrück, affectée à l’infirmerie comme médecin psychiatre puis au camp de concentration de Watenstedt.
C'est dans ces conditions qu'elle va s'engager pour lutter contre des médecins nazis reconnus tels que Wirths, Clauberg, Schumann et même le fameux Mengele.
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Prenant d’énormes risques, elle résiste à son niveau en cachant des déportées juives,
falsifiant les feuilles de maladie, trafiquant les diagnostics et
refusant avec véhémence toute participation aux expérimentations
humaines.
Après la libération de son camp, elle reste avec les détenues malades avec Marie-Claude Vaillant-Couturier, pendant plusieurs semaines pour les soigner, jusqu'au 25 juin 1945. De retour en France,
elle refuse d’évoquer sa vie dans les camps, tournant la page, gardant
le silence et renonce à la psychiatrie pour devenir médecin scolaire.
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Adélaïde Hautval est décorée de l'Ordre national de la Légion d'honneur en pour son dévouement envers les autres déportés mais elle n'obtient la carte de déportée résistante qu'en 1963. Deux ans plus tard, elle reçoit la médaille de Juste parmi les nations, médaille qu'elle renverra en 1982 pour protester contre le massacre de Palestiniens à Beyrouth.
Une histoire incroyable et exemplaire de ces Justes qui considèrent qu’ils n’ont fait que ce qu’ils devaient faire, rien de plus.
Voir aussi
* Camille Urso la violoniste & Nicholas Winton --
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