samedi 22 novembre 2025

Robert Christophe, Les flammes du purgatoire

 Référence : Robert Christophe, Les flammes du purgatoire, Éditions France-Empire, 258 pages, janvier 1979 

Robert Christophe participe à la Bataille d’Amiens, en 1940 où il est fait prisonnier, envoyé dans un oflag comme officier sous-lieutenant. Il est actif dans la résistance organisée dans son camp et en représailles, est transféré dans le camp de Lübeck. Une captivité de cinq années où il en profite pour approfondir ses connaissances. 

En 1945 dès sa libération,  Robert Christophe reprend ses activités d’historien, en particulier sur la Révolution et l'Empire, écrivant dans plusieurs journaux et donnant de nombreuses conférences. [1]

Il va publier en collaboration avec sa femme Une famille dans la guerre (ou Le Miracle de nos prisons), souvenirs de guerre et œuvre d’amour relatant ses années de prisonnier, la déportation de sa femme Marcelle et de sa fille Francine.
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Les flammes du purgatoire est sous-titré « Histoire des prisonniers de 1940, » le flot des prisonniers de guerre pris dans les filets allemands en mai et juin 1940 et transférés ensuite dans des camps en Allemagne les "KG" en abrégé. 

Robert Christophe fut l’un des 1 845 000 prisonniers de guerre qui se retrouvèrent « faits aux pattes », pris les armes à la main ou livrés à l'ennemi par une organisation militaire pas à la hauteur des enjeux d'alors. 

         

Pourtant l’armée française paraissait aussi forte que la Wehrmacht. Nombre de chars, d'avions ou de navires capables de rivaliser avec les matériel allemand. Alors comment expliquer l'effondrement rapide de l'armée française devant l'ennemi ?

Pour Robert Christophe, tout fut affaire d’ordres contradictoires, d’incompréhension entre l’état-major et les commandants régionaux et locaux, en particulier le passage de témoin entre Gamelin et Weygand et des ordres mal transmis. La désorganisation, l'exil de populations lancées sur les routes entravèrent bien des velléités de résistance militaire. 

        
"Sous le manteau" : 
Histoire d'une vidéo tournée dans l'Oflag XVIIA situé en Autriche à Edelbac

D'où l'une des conséquences les plus frappantes : un nombre sidérant de militaires captifs qui servirent de main d’œuvre et subirent des conditions de détention parfois effroyables, pas forcément très différentes de celles des déportés. Robert Christophe démontre ici que les nazis ne respectèrent aucun des accords signés, rejetèrent les conventions de Genève, même si au début ils firent semblant, soutenant qu'il n'y avait aucun prisonnier allemand en France, ce qui était une évidence et qu'il ne pourrait dons n'y avoir aucune réciprocité.

            

A travers des exemples et des anecdotes, il nous apprend beaucoup de choses sur la vie quotidienne surtout dans les oflags, mais aussi les stalags et les kommandos, ces groupes de travail allant chaque jour travailler à l'extérieur du camp. 
Un livre fort bien écrit et surtout très bien documenté qui montre les grandeurs et petitesses de ces individus jetés dans le grand bain de la guerre et pour beaucoup, l'envie de se faire la belle et de rejoindre leur pays, même occupé

      

Notes et références
[1] Par exemple, La Révolution française racontée à tous, Marie tête d’ange, cantinière d’Empire, Amours et guerres du maréchal Marmont, Napoléon controversé, Napoléon, empereur de l’île d’Elbe

----------------------------------------------------------------------------------------
<< Christian Broussas - Flammes purgatoire -  © CJB  08/09/2025 >>
----------------------------------------------------------------------------------------

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire