Référence : Marc Lambron, L’œil du silence, éditions Flammarion, Prix Fémina 1993, 471 pages, 1993

   
« Une peinture qui contiendrait tout d’une femme en particulier et qui ne ressemblerait à rien de ce qu’on connaît d’elle. »
Pablo Picasso, Conversation


Il vit d’abord une silhouette vêtue d’un treillis qui devait être un journalise ou un photographe jugea-t-il à l’allure générale. De plus près, il distingua une belle femme qui devait avoir dépassé la trentaine. Qu’en dire encore : elle portait un uniforme américain mais de plus près il distingua quelques mots de français.

Lee Miller, c’est cette très belle jeune femme, muse d’artistes, que photographia Man Ray dans les années 30. Elle est aussi restée le symbole de la femme libre qui choisit ses amours et ses amants, dont le travail comme correspondante de guerre et photographe pour Vogue entre 1942 et 1946, assure l’indépendance. Elle sera également connue pour avoir fait les premiers clichés des camps de la mort et, devant l'horreur et l’incrédulité du monde, devra certifier par écrit la réalité de ses photos.

Une vie de légende donc dont Marc Lambron  s’est largement inspiré pour décrire cette époque où elle suit l'armée américaine en Allemagne, puis après la fin de la guerre, en Autriche et en Hongrie, où on la voit prendre un bain dans la baignoire d’Hitler en Autriche.

  
Marc Lambron et sa compagne Delphine Marang

« Chacun se croit toute sa vie appelé devant le tribunal de sa propre enfance, et cela aussi est superflu. Nous perdons beaucoup de temps à ne pas nous savoir innocents, à ne pas exempter les autres de notre pesanteur. »

"L'œil du silence" est d’abord une biographie romancée de la photographe Lee Miller.
Le roman est basé sue des faits historiques : Un journaliste américain David Sherman est chargé par le magazine Life de couvrir la libération de Paris en 1944. Il y rencontre Lee Miller, mannequin et photographe pour le magazine Vogue, dont il tombe amoureux et ils vont couvrir tous les deux  l'avancée des forces américaines en marche vers Berlin puis iront aussi en Europe de l’Est.

Si son compagnon David Sherman a existé, ses souvenirs n’appartiennent qu’à l’auteur. On y côtoie nombre de personnages historiques tels que Pablo Picasso, Jean Cocteau, on rencontre des militaires américains dans les grands hôtels parisiens, on circule à bord de jeeps ou de tanks en route vers une Europe de l’Est ravagée par la guerre.  Par contre, l'histoire d'amour entre Lee et David, les nombreux détails des manœuvres militaires et les descriptions de paysages prennent parfois le pas sur le déroulement de l’action.
 

Mes fiches sur Marc Lambron :
Marc Lambron, 1941Une saison sur la terre -- Les menteurs --
* Étrangers dans la nuit L’œil du silence --

 
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