Référence : Gilles Perrault, Les vacances de l’oberleutnant von La Rochelle, Éditions Fayard, 285 pages, 2002
Voilà pour une fois Gilles Perrault romancier, certes sur fond d’histoire se situant pendant la Seconde guerre mondiale mais roman où il est question de choc des cultures. Tant est que l’auteur est surtout connu pour des récits, qu’ils soient surtout à thème historique ou biographique. [1]
Printemps 1942. Les collabos français parient encore sur une victoire nazie, même si sur le front de l’Est, les choses sont compliquées. La guerre sur mer fait plus que jamais rage, même si là aussi la marine allemande est moins conquérante.
La guerre sous-marine fait rage et les fameux U-boot ne font plus la loi dans l’atlantique. Un jour, un de ces U-boot dépose sur une plage de la Martinique un jeune lieutenant allemand atteint de péritonite. Klaus von La Rochelle, adolescent lors de la prise de pouvoir d’Hitler, a été éduqué dans les rangs des jeunesses hitlériennes.
Autant dire qu’il croit au mythe du Grand Reich et de la supériorité aryenne. Croyance difficile à soutenir dans cette île métissée où le racisme est affaire de couleur de peau. Il l’apprendra à ses dépens.
Sa situation ambigüe fait qu’il est plutôt bien vu par le pouvoir officiel de l’amiral Robert, pétainiste convaincu, hébergé par le docteur de Propiac, grand chirurgien et marginal sceptique, rejetant le pouvoir des blancs, les békés, assez proche de la population noire et métissée qui l’aime bien.
La situation est assez tendue, le pouvoir craignant une invasion américaine, énervé par la surveillance de Sainte-Lucie, l’île anglaise toute proche et la présence de quelques gaullistes.
Pour le moment, Klaus La Rochelle vit comme un coq en pâte, même si les natifs comme François et Maurice, gênés par ses ides racistes, ne l’aimaient pas beaucoup.
On pourrait penser que l’art de vivre à la Martinique, les jeunes femmes dont sait s’entourer Propiac, les formes de Nadège ou la lascivité de Zéphyrinte, les effets du ti-punch et d’un climat plutôt émollient, finiront par saper ses certitudes de jeune allemand pro nazi. Le pays du métissage amoureux met à mal ses idées toutes faites sur la supériorité des blancs.
Coincé entre gaullistes et pétainistes, le lieutenant allemand sera pris en otage dans une histoire qui tournera court et la guerre finira par reprendre ses droits.
Notes et références
[1] Récits historiques : Paris sous l’Occupation, L’orchestre rouge, Le Secret du roi, le cabinet secret du roi Louis XV en 3 volumes : La passion polonaise, L’ombre de la Bastille et la revanche américaine.
Récits contemporains sur François Mitterrand (les jardins de l’observatoire), le roi du Maroc (Notre ami le roi), des affaires judiciaires ( Le pull over rouge, Christian Ranucci 20 ans après), des biographies (Casanova, Un homme à part)…
<< •• Ch. Broussas –Gilles Perrault - 27/07/2018 © cjb © •• >>
Voilà pour une fois Gilles Perrault romancier, certes sur fond d’histoire se situant pendant la Seconde guerre mondiale mais roman où il est question de choc des cultures. Tant est que l’auteur est surtout connu pour des récits, qu’ils soient surtout à thème historique ou biographique. [1]
Printemps 1942. Les collabos français parient encore sur une victoire nazie, même si sur le front de l’Est, les choses sont compliquées. La guerre sur mer fait plus que jamais rage, même si là aussi la marine allemande est moins conquérante.
La guerre sous-marine fait rage et les fameux U-boot ne font plus la loi dans l’atlantique. Un jour, un de ces U-boot dépose sur une plage de la Martinique un jeune lieutenant allemand atteint de péritonite. Klaus von La Rochelle, adolescent lors de la prise de pouvoir d’Hitler, a été éduqué dans les rangs des jeunesses hitlériennes.
Autant dire qu’il croit au mythe du Grand Reich et de la supériorité aryenne. Croyance difficile à soutenir dans cette île métissée où le racisme est affaire de couleur de peau. Il l’apprendra à ses dépens.
Sa situation ambigüe fait qu’il est plutôt bien vu par le pouvoir officiel de l’amiral Robert, pétainiste convaincu, hébergé par le docteur de Propiac, grand chirurgien et marginal sceptique, rejetant le pouvoir des blancs, les békés, assez proche de la population noire et métissée qui l’aime bien.
La situation est assez tendue, le pouvoir craignant une invasion américaine, énervé par la surveillance de Sainte-Lucie, l’île anglaise toute proche et la présence de quelques gaullistes.
Pour le moment, Klaus La Rochelle vit comme un coq en pâte, même si les natifs comme François et Maurice, gênés par ses ides racistes, ne l’aimaient pas beaucoup.
On pourrait penser que l’art de vivre à la Martinique, les jeunes femmes dont sait s’entourer Propiac, les formes de Nadège ou la lascivité de Zéphyrinte, les effets du ti-punch et d’un climat plutôt émollient, finiront par saper ses certitudes de jeune allemand pro nazi. Le pays du métissage amoureux met à mal ses idées toutes faites sur la supériorité des blancs.
Coincé entre gaullistes et pétainistes, le lieutenant allemand sera pris en otage dans une histoire qui tournera court et la guerre finira par reprendre ses droits.
Notes et références
[1] Récits historiques : Paris sous l’Occupation, L’orchestre rouge, Le Secret du roi, le cabinet secret du roi Louis XV en 3 volumes : La passion polonaise, L’ombre de la Bastille et la revanche américaine.
Récits contemporains sur François Mitterrand (les jardins de l’observatoire), le roi du Maroc (Notre ami le roi), des affaires judiciaires ( Le pull over rouge, Christian Ranucci 20 ans après), des biographies (Casanova, Un homme à part)…
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