samedi 20 avril 2019

Expo Évian Derniers impressionnistes

Nouvelle exposition au magnifique Palais Lumière d'Évian [1] "Derniers impressionnistes - Le temps de l’intimité" avec une rétrospective consacrée aux peintres de la Belle-époque et des Années folles.

       
Affiche de l’exposition                Évian, Le Palais Lumière

Elle a déjà eu lieu en 2018 à Singer Laren aux Pays-Bas et se tiendra dans le courant de cette année à Évian ainsi qu’au musée départemental breton à Quimper.

C'est la première rétrospective consacrée au courant intimiste de la Belle Epoque, dédiée à la Société nouvelle de peintres et de sculpteurs, la plus célèbre confrérie d’artistes d’une des périodes les plus riches de l’art européen.


  René Xavier Prinet Au bord de la manche
 Henri Le Sidaner La table bleue - 1923

Pas de "vedettes" dans cette présentation thématique, pas de têtes d’affiche non plus pour attirer le grand public, ce qui nous est proposé est un voyage dans les profondeurs d’un courant de peinture considéré comme un prolongement de l’impressionnisme.

Son éclectisme se dégage du nombre impressionnant de peintres présents. Il n’est que d’en dresser la liste pour avoir une idée d’une variété qui n’en recouvre pas moins une grande unité dans la démarche des artistes représentés.


Albert-Baertsoen La grand rue le matin Neuport 1896
Andre Dauchez Douarnenez vers 1937

On y trouve ainsi par ordre alphabétique :
Edmond Aman-Jean, Albert Baertsoen, Albert Besnard, Jacques-Emile Blanche, Henry Caro-Delvaille, Eugène Carrière, Emile Claus, Charles Cottet, André Dauchez, Georges Desvallières, Henri Duhem, Antonio de La Gandara, Gaston La Touche, Ernest Laurent, Henri Le Sidaner, Henri Martin, René Ménard, René-Xavier Prinet, Jean-François Raffaelli, John Singer Sargent, Lucien Simon, Frits Thaulow et Eugène Vail.

 
Émile Claus Pont à Londres-1918 et Coucher de soleil sur la Lys, 1911 

Face aux courants picturaux qui dérivent de plus en plus vers le non figuratif et l’abstrait, pendant un demi-siècle ces peintres déclinèrent toutes les ressources des concepts post impressionnistes, rencontrant un vif succès aussi bien en Europe qu’aux États-Unis

Même si tous ces artistes ont développé leurs propres techniques, tous ont partagé une forte relation avec le monde qui les entouraient et surtout avec la nature. C’est sans doute pour cette raison qu’on les a qualifiés d’intimistes.

                             
  A. de La Gandara Ida Rubinstein    E. J. Laurent  Sous les branches 1907

Ils recherchaient d’abord dans leurs représentations la vérité des êtres, au-delà des données esthétiques qu’ils mirent en œuvre.L’intimisme a représenté le dernier grand courant français axé sur la nature. Même si ce n'est plus le cas, on les considéra à l'époque comme les derniers représentants de l’impressionnisme. 

 
Charles Cottet Tristesse vers 1909

Parcours de l'exposition


Frits Thaulow Vieille fabrique sur la somme, 1896-97

La Bande noire

En 1889, des dissidents créent le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Cinq amis qui qui travaillaient sur des harmonies sombres, se firent connaître sous le nom de Bande noire : Charles Cottet, Lucien Simon et André Dauchez avaient choisi la Bretagne, René Prinet la Normandie et René Ménard la Méditerranée.


        
Henri Duhem Portrait de Marie Duhem 1898    
Henri Martin Entre vice et vertu
 

Les Amis du Nord. Le Groupe d’Etaples
Certains de ces artistes travaillaient à Étaples, sur la baie de Canche dans le Pas de Calais. Il y avait là  Eugène Vail, un franco-américain, le breton Henri Le Sidaner, le douaisien Henri Duhem et le norvégien Frits Thaulow, rejoints parfois par le flamand Émile Claus.



Jean-François Raffaëli, rue à Asnières


Le Paysage
C’est sans doute dans l’art du paysage que les artistes de la Société nouvelle excellèrent. Au début, le symbolisme exerça encore sur eux une grande influence. Ils prônaient la prédominance du dessin et des valeurs sur la couleur et cherchaient parfois à donner à leur tableau, comme chez Henri Le Sidaner ou Henri Martin, un climat singulier.


   
Edmond Aman-Jean Mlle VG 1907     Edmond Aman-Jean Ses enfants
et Jeune femme au paon 1895


Le Portrait
Ils furent également des portraitistes accomplis, recherchant dans les tonalités à donner la meilleure expression à leurs sujets. Pour cela, ils utilisaient surtoutla technique de la touche comme chez Edmond Aman-Jean ou Ernest Laurent. Ils parvenaient à rendre, selon Roger Marx, « par la minceur, par la division de la touche... des expressions d’âme que reflètent l'intensité d'un regard et extériorisent le mystère d’un sourire ».


       
Jacques-
Émile Blanche, Le "roi" du portrait      

Nouveaux arrivants
Au fil des années, d'autres artistes rejoignirent la Société nouvelle qui accueillit Antonio de La Gandara et Jacques-Émile Blanche, puis ensuite George Desvallières et Ernest Laurent. En 1906, après la présidence d'Auguste Rodin, ce fut au tour d'Albert Besnard et d'Eugène Carrière de rejoindre le groupe puis un peu plus tard, John Singer Sargent, portraitiste américain et Jean-François Raffaëlli, un paysagiste d’origine italienne. 


         
Albert Besnard Madame Roger Jourdain 1886  
J. Singer Sargent Lady Agnew of Lochnaw 1892


Estampes et œuvres sur papier

Ces artistes, qui étaient d'abord d'excellents dessinateurs, se firent connaître dans d'autres domaines, comme les lithographies d’Eugène Carrière et d’Edmond Aman-Jean, les eaux fortes d’André Dauchez et de Charles Cottet, les monotypes d’Ernest Laurent, les aquatintes de Frits Thaulow et de Jean-François Raffaëlli ou les aquarelles d’Henri Duhem.


                  
George Desvallieres La vigne-1910    Gaston Latouche L’aube

Notes et références
[1] Palais Lumière, Quai Charles-Albert Besson, 74500 Évian


<< Christian Broussas – Expo Évian - 18/04/2019 < • © cjb © • >>

1 commentaire:

  1. Félicitations pour cet article! Avez-vous eu l'occasion de lire le roman "Intrigues parisiennes de la Belle Epoque" (L'Harmattan), dont le personnage principal est Antonio de la Gandara?

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