Nouvelle exposition au magnifique Palais Lumière d'Évian [1] "Derniers impressionnistes - Le temps de l’intimité" avec une rétrospective consacrée aux peintres de la Belle-époque et des Années folles.
Affiche de l’exposition Évian, Le Palais Lumière
Elle a déjà eu lieu en 2018 à Singer Laren aux Pays-Bas et se tiendra dans le courant de cette année à Évian ainsi qu’au musée départemental breton à Quimper.
René Xavier Prinet Au bord de la manche
Henri Le Sidaner La table bleue - 1923
Pas de "vedettes"
dans cette présentation thématique, pas de têtes d’affiche non plus
pour attirer le grand public, ce qui nous est proposé est un voyage dans
les profondeurs d’un courant de peinture considéré comme un
prolongement de l’impressionnisme.
Son
éclectisme se dégage du nombre impressionnant de peintres présents. Il
n’est que d’en dresser la liste pour avoir une idée d’une variété qui
n’en recouvre pas moins une grande unité dans la démarche des artistes
représentés.
Albert-Baertsoen La grand rue le matin Neuport 1896
Andre Dauchez Douarnenez vers 1937
On y trouve ainsi par ordre alphabétique :
Edmond Aman-Jean, Albert Baertsoen, Albert Besnard, Jacques-Emile Blanche, Henry Caro-Delvaille, Eugène Carrière, Emile Claus, Charles Cottet, André Dauchez, Georges Desvallières, Henri Duhem, Antonio de La Gandara, Gaston La Touche, Ernest Laurent, Henri Le Sidaner, Henri Martin, René Ménard, René-Xavier Prinet, Jean-François Raffaelli, John Singer Sargent, Lucien Simon, Frits Thaulow et Eugène Vail.
Edmond Aman-Jean, Albert Baertsoen, Albert Besnard, Jacques-Emile Blanche, Henry Caro-Delvaille, Eugène Carrière, Emile Claus, Charles Cottet, André Dauchez, Georges Desvallières, Henri Duhem, Antonio de La Gandara, Gaston La Touche, Ernest Laurent, Henri Le Sidaner, Henri Martin, René Ménard, René-Xavier Prinet, Jean-François Raffaelli, John Singer Sargent, Lucien Simon, Frits Thaulow et Eugène Vail.
Émile Claus Pont à Londres-1918 et Coucher de soleil sur la Lys, 1911
Face aux courants picturaux qui dérivent de plus en plus vers le non figuratif et l’abstrait, pendant un demi-siècle ces peintres déclinèrent toutes les ressources des concepts post impressionnistes, rencontrant un vif succès aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.
Même si tous ces artistes ont développé leurs propres techniques, tous
ont partagé une forte relation avec le monde qui les entouraient et
surtout avec la nature. C’est sans doute pour cette raison qu’on les a
qualifiés d’intimistes.
A. de La Gandara Ida Rubinstein E. J. Laurent Sous les branches 1907
A. de La Gandara Ida Rubinstein E. J. Laurent Sous les branches 1907
Ils
recherchaient d’abord dans leurs représentations la vérité des êtres,
au-delà des données esthétiques qu’ils mirent en œuvre.L’intimisme a représenté le dernier grand courant français axé sur la nature. Même si ce n'est plus le cas, on les considéra à l'époque comme les derniers représentants de l’impressionnisme.
Charles Cottet Tristesse vers 1909
Charles Cottet Tristesse vers 1909
Parcours de l'exposition
Frits Thaulow Vieille fabrique sur la somme, 1896-97
La Bande noire
En
1889, des dissidents créent le Salon de la Société Nationale des
Beaux-Arts. Cinq amis qui qui travaillaient sur des harmonies sombres,
se firent connaître sous le nom de Bande noire : Charles Cottet, Lucien Simon et André Dauchez avaient choisi la Bretagne, René Prinet la Normandie et René Ménard la Méditerranée.
Henri Duhem Portrait de Marie Duhem 1898
Henri Martin Entre vice et vertu
Les Amis du Nord. Le Groupe d’Etaples
Certains de ces artistes travaillaient à Étaples, sur la baie de Canche dans le Pas de Calais. Il y avait là Eugène Vail, un franco-américain, le breton Henri Le Sidaner, le douaisien Henri Duhem et le norvégien Frits Thaulow, rejoints parfois par le flamand Émile Claus.
Jean-François Raffaëli, rue à Asnières
Le Paysage
C’est sans doute dans l’art du paysage que les artistes de la Société nouvelle excellèrent. Au début, le symbolisme exerça encore sur eux une grande influence. Ils prônaient la prédominance du dessin et des valeurs sur la couleur et cherchaient parfois à donner à leur tableau, comme chez Henri Le Sidaner ou Henri Martin, un climat singulier.
Edmond Aman-Jean Mlle VG 1907 Edmond Aman-Jean Ses enfants
et Jeune femme au paon 1895
Le Portrait
Ils furent également des portraitistes accomplis, recherchant dans les tonalités à donner la meilleure expression à leurs sujets. Pour cela, ils utilisaient surtoutla technique de la touche comme chez Edmond Aman-Jean ou Ernest Laurent. Ils parvenaient à rendre, selon Roger Marx, « par la minceur, par la division de la touche... des expressions d’âme que reflètent l'intensité d'un regard et extériorisent le mystère d’un sourire ».
Jacques-Émile Blanche, Le "roi" du portrait
Nouveaux arrivants
Au fil des années, d'autres artistes rejoignirent la Société nouvelle qui accueillit Antonio de La Gandara et Jacques-Émile Blanche, puis ensuite George Desvallières et Ernest Laurent. En 1906, après la présidence d'Auguste Rodin, ce fut au tour d'Albert Besnard et d'Eugène Carrière de rejoindre le groupe puis un peu plus tard, John Singer Sargent, portraitiste américain et Jean-François Raffaëlli, un paysagiste d’origine italienne.
Albert Besnard Madame Roger Jourdain 1886
J. Singer Sargent Lady Agnew of Lochnaw 1892
Estampes et œuvres sur papier
Ces artistes, qui étaient d'abord d'excellents dessinateurs, se firent connaître dans d'autres domaines, comme les lithographies d’Eugène Carrière et d’Edmond Aman-Jean, les eaux fortes d’André Dauchez et de Charles Cottet, les monotypes d’Ernest Laurent, les aquatintes de Frits Thaulow et de Jean-François Raffaëlli ou les aquarelles d’Henri Duhem.
George Desvallieres La vigne-1910 Gaston Latouche L’aube
Notes et références
[1] Palais Lumière, Quai Charles-Albert Besson, 74500 Évian
<< Christian Broussas – Expo Évian - 18/04/2019 < • © cjb © • >>
Félicitations pour cet article! Avez-vous eu l'occasion de lire le roman "Intrigues parisiennes de la Belle Epoque" (L'Harmattan), dont le personnage principal est Antonio de la Gandara?
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