dimanche 2 juin 2019

Paulo Coelho, Hippie


Référence : Paulo Coelho, Hippie, éditions Flammarion, traduction Élodie Dupau, Cécile Lombard, 320 pages, juin 2018

« Qui veut apprendre à se connaître commence par explorer le monde. »

       

Dans ce roman autobiographique, Paulo Coelho nous plonge dans l’utopie salvatrice et pacifiste de la génération hippie du début des années 1970, ce mouvement auquel il a participé et qui l’a beaucoup marqué.

Paulo est alors un jeune homme aux cheveux longs qui rêve de devenir écrivain. Sans doute que son rêve va rejoindre celui de sa génération qui refuse de plus en plus le monde étouffant né de la Seconde guerre mondiale.

Ne supportant plus la dictature militaire brésilienne de l’époque [1]  , il s’en va parcourir le monde à la recherche de liberté et de spiritualité, thème qui dominera ensuite son œuvre. À l'âge de 23 ans, il se laisse aller à sa curiosité naturelle, voyageant à travers l’Amérique latine, le Mexique, le Pérou, la Bolivie et le Chili, puis en Europe et en Afrique du Nord.

       
Agenda 2017-2019 : Chemins, Liberté et Amitié


« J'écris pour transformer la tristesse en nostalgie, la solitude en souvenirs. »

C’est en Europe où il rencontre Karla, une jeune hollandaise à Amsterdam, qu’il poursuit sa quête de vérités intérieures qui lui permettra de poser un regard différent sur le monde, recherche spirituelle qu’on retrouve dans son roman Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j'ai pleuré où une jeune fille nommée Pilar décide de donner un sens à sa vie.
Puis avec Karla, il part à bord du fameux "Magic Bus" pour le Népal, la destination phare pour les hippies du monde entier.


      

Paulo Coelho a été un enfant introverti et rebelle mais il a toujours porté sur les autres et le monde un regard indulgent. En témoigne cet épisode de son adolescence [2] où son père, ne sachant plus quoi faire de ce fils rebelle, décide de le faire interner dans un hôpital psychiatrique. Il ne lui en voudra nullement, disant « ils n'ont pas fait ça pour me faire souffrir... mais ils ne savaient pas quoi faire. Ils n'ont pas fait ça pour me détruire, ils ont fait ça pour me sauver. »  Bien plus tard, il puisera dans cette expérience les éléments de son roman Veronika décide de mourir.

    

Revenu chez lui au Brésil, il deviendra interprète mais sera repris par le virus de l’écriture, comme il le dit dans cet interview : « J'étais très heureux dans ce que je faisais. Je faisais quelque chose qui me donnait nourriture et eau. Je travaillais, j'avais une personne que j'aimais à mes côtés, j'avais de l'argent. Mais je ne vivais pas mon rêve. Mon rêve était, et l'est toujours, de devenir écrivain. »

Notes et références
[1]
 Il sera un temps emprisonné en 1974 sous le prétexte d'avoir commis des "gestes subversifs" contre la dictature brésilienne.
[2]
Il avait alors dix-sept ans et il s’en échappera à trois reprises avant d’être relâché à l'âge de 20 ans.


Voir aussi
* Paulo Coelho, Un conte --


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