Congo, 1961. Le complot des mercenaires français contre l'ONU
Référence : Maurin Picard, Ils ont tué Monsieur H, éditions Le Seuil, collection Documents, 480 pages, avril 2019 [1]
En septembre 1961 un terrible accident d’avion se produit en Afrique, dans la brousse rhodésienne. Le DC-6 Albertina a décollé de Léopoldville (le Kinshasa actuel) au Congo. Vers minuit, l’avion survole l’aéroport de Ndola en Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie. Puis plus rien.
On retrouve à l’intérieur de la carcasse plusieurs corps dont celui de « Monsieur H », Dag Hammarskjöld, secrétaire général de l'ONU. Immédiatement, une question cruciale se pose : est-ce un accident ou a-t-on liquidé le diplomate suédois, qui tentait d’apporte une solution à la crise du Katanga au Congo ?
Dag Hammarskjöld avec De Gaulle et à Léopoldville en 1961
Dans cette affaire, Dag Hammarskjöld s’opposait s'opposait à la fois aux États-Unis et à l'URSS, ce qui est en soi un sacré défi, essayant par tous les moyens de promouvoir la paix dans un monde toujours aussi violent.
Affaire d’autant plus nébuleuse que les trois enquêtes officielles que l’ONU a consacrées à l'affaire se sont terminées en eau de boudin : La première conclut à l’erreur de pilotage et les deux autres ne sont pas parvenues à déterminer les causes du crash. Sous la pression suédoise, l'ONU a relancé l’affaire et décidé de rouvrir le dossier en 2016, sans doute pour rehausser son prestige et sa réputation internationale.
Dag Hammarskjöld fut choisit par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité parce qu’il « fallait un fonctionnaire sans histoires, un employé de bureau, plus secrétaire que général ». Ce qu’il ne fut pas, voulant au contraire faire de l’ONU « un acteur à part entière de l’échiquier planétaire ». Il veut intervenir dans le processus de décolonisation, voulant « éveiller les consciences et expédier les pratiques coloniales aux oubliettes de l’histoire. »
Métamorphoses des Etats-Unis Des héros ordinaires
Et justement, pour certains l’avenir du capitalisme se joue au Congo dans la province du Katanga. Derrière sa sécession, on trouve le groupe industriel de l’Union minière et… des mercenaires français soutenus officieusement par la France. C’est dans cet imbroglio après l’intervention de l’ONU que Dag Hammarskjöld part au Congo pour négocier avec Moïse Tshombe, le leader du Katanga.
C’est dans ces circonstances que disparaît le DC-6 Albertina pris en chasse selon des témoins par un appareil "non identifié".
Selon l’auteur, le DC6 aurait été abattu par un Dornier, un petit avion bimoteur, piloté par l’Allemand Heinrich Schäfer, ancien aviateur de la Luftwaffe, avec au sol le soutien de mercenaires français.
Pais-Match : « Katanga tragique pour monsieur H »
Le journaliste Maurin Picard, plus d’un demi-siècle après les faits, s’est attelé à reconstituer les événements malgré les difficultés et les chausse-trappes. Il a mené une enquête minutieuse pour reconstituer les faits, qui l’a conduit de la Zambie à Hong Kong, en passant par Londres, New York, Johannesburg, Stockholm et Paris.
Il a fouiné dans tous les documents qu’il a pu trouver, les arcanes des archives d’État et la vie de diplomates suspicieux, pour mettre à jour une vérité qui en dit long sur les turpitudes de la géo politique.
Selon lui, il s’agit bien d’un complot, plusieurs équipes de mercenaires, dont des français, agissant sur ordre, ont bien abattu « Monsieur H ».
Mais pour en être sûr, il faudrait que les états protagonistes acceptent de déclassifier leurs archives mais il en doute fortement.
Notes et références
[1] Maurin Picard est aussi l’auteur de livres sur l’histoire des États-Unis et la Seconde Guerre mondiale. Correspondant à New York, il a couvert deux élections présidentielles américaines et s’occupe particulièrement des opérations de maintien de la paix des Nations unies.
Voir aussi mes fiches :
* Joseph Ponthus, À la ligne -- Enquête sur la Caisse des dépôts et consignation --
* Les OGM et le Conseil d'État -- Antoine Delcour, lanceur d'alerte --
* Cécile Allegra, Le salaire des enfants - Philippe Pascot, Pilleurs d'État -
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Référence : Maurin Picard, Ils ont tué Monsieur H, éditions Le Seuil, collection Documents, 480 pages, avril 2019 [1]
En septembre 1961 un terrible accident d’avion se produit en Afrique, dans la brousse rhodésienne. Le DC-6 Albertina a décollé de Léopoldville (le Kinshasa actuel) au Congo. Vers minuit, l’avion survole l’aéroport de Ndola en Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie. Puis plus rien.
On retrouve à l’intérieur de la carcasse plusieurs corps dont celui de « Monsieur H », Dag Hammarskjöld, secrétaire général de l'ONU. Immédiatement, une question cruciale se pose : est-ce un accident ou a-t-on liquidé le diplomate suédois, qui tentait d’apporte une solution à la crise du Katanga au Congo ?
Dag Hammarskjöld avec De Gaulle et à Léopoldville en 1961
Dans cette affaire, Dag Hammarskjöld s’opposait s'opposait à la fois aux États-Unis et à l'URSS, ce qui est en soi un sacré défi, essayant par tous les moyens de promouvoir la paix dans un monde toujours aussi violent.
Affaire d’autant plus nébuleuse que les trois enquêtes officielles que l’ONU a consacrées à l'affaire se sont terminées en eau de boudin : La première conclut à l’erreur de pilotage et les deux autres ne sont pas parvenues à déterminer les causes du crash. Sous la pression suédoise, l'ONU a relancé l’affaire et décidé de rouvrir le dossier en 2016, sans doute pour rehausser son prestige et sa réputation internationale.
Dag Hammarskjöld fut choisit par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité parce qu’il « fallait un fonctionnaire sans histoires, un employé de bureau, plus secrétaire que général ». Ce qu’il ne fut pas, voulant au contraire faire de l’ONU « un acteur à part entière de l’échiquier planétaire ». Il veut intervenir dans le processus de décolonisation, voulant « éveiller les consciences et expédier les pratiques coloniales aux oubliettes de l’histoire. »
Métamorphoses des Etats-Unis Des héros ordinaires
Et justement, pour certains l’avenir du capitalisme se joue au Congo dans la province du Katanga. Derrière sa sécession, on trouve le groupe industriel de l’Union minière et… des mercenaires français soutenus officieusement par la France. C’est dans cet imbroglio après l’intervention de l’ONU que Dag Hammarskjöld part au Congo pour négocier avec Moïse Tshombe, le leader du Katanga.
C’est dans ces circonstances que disparaît le DC-6 Albertina pris en chasse selon des témoins par un appareil "non identifié".
Selon l’auteur, le DC6 aurait été abattu par un Dornier, un petit avion bimoteur, piloté par l’Allemand Heinrich Schäfer, ancien aviateur de la Luftwaffe, avec au sol le soutien de mercenaires français.
Pais-Match : « Katanga tragique pour monsieur H »
Le journaliste Maurin Picard, plus d’un demi-siècle après les faits, s’est attelé à reconstituer les événements malgré les difficultés et les chausse-trappes. Il a mené une enquête minutieuse pour reconstituer les faits, qui l’a conduit de la Zambie à Hong Kong, en passant par Londres, New York, Johannesburg, Stockholm et Paris.
Il a fouiné dans tous les documents qu’il a pu trouver, les arcanes des archives d’État et la vie de diplomates suspicieux, pour mettre à jour une vérité qui en dit long sur les turpitudes de la géo politique.
Selon lui, il s’agit bien d’un complot, plusieurs équipes de mercenaires, dont des français, agissant sur ordre, ont bien abattu « Monsieur H ».
Mais pour en être sûr, il faudrait que les états protagonistes acceptent de déclassifier leurs archives mais il en doute fortement.
Notes et références
[1] Maurin Picard est aussi l’auteur de livres sur l’histoire des États-Unis et la Seconde Guerre mondiale. Correspondant à New York, il a couvert deux élections présidentielles américaines et s’occupe particulièrement des opérations de maintien de la paix des Nations unies.
Voir aussi mes fiches :
* Joseph Ponthus, À la ligne -- Enquête sur la Caisse des dépôts et consignation --
* Les OGM et le Conseil d'État -- Antoine Delcour, lanceur d'alerte --
* Cécile Allegra, Le salaire des enfants - Philippe Pascot, Pilleurs d'État -
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